Al-Ahram Hebdo, Voyages | Les antiquités en péril

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 Semaine du 31 août au 6 septembre 2011, numéro 886

 

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Patrimoine . La pyramide de Djoser, considérée comme l’un des plus anciens monuments de l’histoire égyptienne, est menacée après l’arrêt des travaux de restauration. Elle n’est pas le seul monument en danger.

Les antiquités en péril

L’affaire de la pyramide de Djoser a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car le danger que courent une grande partie des monuments égyptiens devient très grave. Ceci est en fait dû à ce que la plupart des travaux de restauration se sont arrêtés à cause du manque de financement non seulement dans la pyramide de Djoser (située à Saqqara), mais aussi dans tous les grands projets que mène le Conseil Suprême des Antiquités (CSA), entre autres le Musée de la civilisation, celui du nouveau musée égyptien et l’Allée des béliers à Louqsor. Cette crise budgétaire a débordé lorsque les responsables du CSA ont annoncé que le conseil ne pourrait pas payer les salaires de ses employés. « Le CSA doit à des entreprises qui exécutent des projets de rénovation et de restauration sur une centaine de sites une somme qui dépasse un milliard de L.E. Il faut payer dans l’immédiat à ces entreprises une somme d’environ 480 millions de L.E. », explique Mohamad Abdel-Maqsoud, ex-secrétaire général du CSA. Il ajoute que le déficit budgétaire dont souffre le CSA n’a aucune relation avec la révolution, puisque les caisses du conseil sont vides depuis décembre 2010. Tout l’argent du conseil est dépensé sur les projets qu’il crée : restauration, rénovation, fouille ou construction. « Je ne sais pas comment ça se fait, surtout que le CSA est l’un des plus riches conseils grâce à ses ressources, à l’exemple des expositions à l’étranger et des billets de visite des musées et des sites archéologiques », se demande Abdel-Halim Noureddine, professeur d’archéologie à l’Université du Caire et ancien secrétaire général du CSA.

« La pyramide de Djoser a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase puisque les travaux de restauration de la pyramide se sont arrêtés à un moment crucial », indique Abdel-Maqsoud. D’après lui, l’entreprise anglaise qui est en charge des travaux de restauration a refusé de continuer le travail sans se voir verser au moins une somme de 10 millions de L.E. Ceci constitue le coût des travaux déjà achevés dans la pyramide. « J’ai visité le site avec une délégation spéciale du conseil, on a étudié la pyramide et pris la décision d’allouer immédiatement des fonds pour la poursuite des travaux de restauration au fur et à mesure, puisque la pyramide risque de nouveaux effondrements. J’ai essayé de débloquer trois millions de L.E., mais j’ai quitté mon poste avant d’y arriver », reprend Abdel-Maqsoud.

« Atmosphère d’instabilité »

Le problème de financement n’est pas le seul qu’affronte le secteur de l’archéologie en ce moment. Le manque d’organisation à l’intérieur du CSA qui, en six mois, a connu de forts bouleversements, a affecté le travail archéologique en Egypte. « Une atmosphère d’instabilité règne dans tous les secteurs du conseil, un des problèmes du CSA est aussi le grand nombre d’employés qui travaillent avec des contrats temporaires et qui veulent être recrutés : ils sont 16 000 ! En outre, il y a plus de 8 000 diplômés en archéologie qui sont au chômage. Ce sont ces gens qui font des manifestations tout le temps. Alors, les projets qui ne sont pas directement liés à la sécurité du monument doivent être immédiatement stoppés », suggère Abdel-Halim Noureddine pour sortir de cette impasse. Selon lui, la priorité est pour la sécurité des musées et des sites archéologiques. « Les gardiens des sites archéologiques doivent être armés. On doit aussi avoir recours aux avions qui contrôlent et supervisent les sites archéologiques dans les régions désertiques en Egypte et qui sont aussi nombreux que riches », ajoute Noureddine.

Mohamad Abdel-Fattah, nouveau secrétaire général du CSA, accorde lui aussi beaucoup d’intérêt aux problèmes de sécurité des sites archéologiques ainsi qu’aux problèmes des archéologues eux-mêmes. A cet égard, il promet de payer les 3 millions de L.E. à l’entreprise qui opère dans la pyramide de Djoser pour sauver le monument. De même, il s’est mis d’accord avec le gouverneur de Louqsor pour obtenir les sommes nécessaires à la continuation de la dernière phase du projet de l’Allée des béliers, qui s’étend sur 2 700 mètres. « On a aussi pris un prêt de 350 millions de L.E. du ministère des Finances pour payer les salaires des employés au CSA. On coopère avec les forces armées et le ministère de l’Intérieur pour protéger davantage plus de 1 000 sites archéologiques éparpillés dans le pays », indique Abdel-Fattah. Il ajoute que les responsables de sécurité des sites sont dorénavant armés.

Le manque de touristes a aussi affecté les revenus du CSA. Selon Mohamad Abdel-Fattah, il recevait chaque mois plus de 100 millions de L.E. des ventes des billets des sites archéologiques. Depuis la révolution du 25 janvier, le revenu des billets a chuté, pour atteindre près de 16 millions de L.E. « Une fois que la stabilité sera revenue au CSA comme dans tout le pays, le futur sera meilleur et les monuments égyptiens retrouveront un meilleur état pour témoigner des 4 000 ans de civilisation de l’Egypte », conclut Abdel-Fattah.

Dalia Farouq

 

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