Al-Ahram Hebdo, Opinion | A la croisée des chemins

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Labib Al-Sebai
 
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 Semaine du 27 avril au 3 mai 2011, numéro 868

 

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Opinion
 

A la croisée des chemins
Labib Al-Sebai

Où va l’egypte ? Une question que nous devons tous prendre en considération. La situation est que toutes les forces anti-révolution, après avoir échoué dans les tentatives d’avorter la révolution, se sont fixé un seul objectif : pousser les choses jusqu’à un point crucial de collision entre l’armée et le peuple. Et ce, à travers des pratiques qui tentent de nuire au grand rôle national assumé par les forces armées depuis le 25 janvier. Il va de soi que sans ce rôle positif, la révolution n’aurait pas pu réaliser les acquis qui ont secoué le monde entier. Ces derniers jours, il y a eu des événements importants alors que les grands éléments de la corruption ont été renversés, en plus de la décision du procureur général de placer l’ex-président en détention provisoire, tout comme ses fils et les ex-hommes du pouvoir. Ces pas importants réconfortent les forces de la révolution qui craignaient que Moubarak et sa famille ne conservent une immunité.

Il est donc temps que toutes les forces nationales se mettent d’accord sur le fait qu’il ne faut douter ni de la crédibilité des forces armées ni de leur protection de la révolution. Il n’est plus acceptable de refuser les procédures des forces armées à tel point de les accuser de lenteur. Surtout que l’objectif des forces anti-révolution est clair : semer la zizanie entre le peuple et l’armée.

Ce n’est peut-être pas le moment de dévoiler les secrets et les détails des événements des dernières semaines, mais il faut au moins observer le minimum que nous savons. Chose apte à nous aider à choisir la voie qui mène à la réussite de la révolution, une réussite garantie par 2 réalisations. La première a déjà été effectuée avec le renversement du régime et de ses symboles, puis de leur poursuite en justice. Quant à la seconde réalisation, qui constitue le défi réel de toute la nation, c’est de construire la nouvelle Egypte après avoir renversé le pouvoir corrompu. A ce propos, nous n’avons pas encore bougé d’un pas. Au contraire, au lieu d’avancer, nous perdons du temps à rester préoccupés par le passé et ses hommes. Nous devons diriger toute notre énergie vers l’avenir et la construction du pays.

La pierre angulaire de la construction de la nouvelle Egypte est la sauvegarde de l’armée, l’unique protecteur de la sécurité de l’Etat, des citoyens et du territoire et qui a toujours prouvé qu’elle était une partie intégrante du peuple.

Une question : les forces armées allaient-elles accepter le projet d’héritage du pouvoir ? Tout prouve que les forces armées, malgré leur conviction de ne pas intervenir dans la vie politique, n’allaient pas accepter ce projet. La direction des forces armées avait lancé des signaux insinuant ce refus et qui avaient été compris par l’ex-président. C’est une crise que Moubarak avait tenté de régler sans parvenir au point de collision.

Les documents du service de la Sûreté d’Etat qui ont été dévoilés après que les citoyens avaient pénétré les locaux dévoilent que l’obstacle essentiel face au projet d’héritage du pouvoir était la position des forces armées. De plus, les documents de l’ambassade américaine au Caire, et qui ont été dévoilés par WikiLeaks, signalent que la réussite du projet d’héritage est difficile en raison du refus des forces armées.

Pour faire passer le projet, la présidence pariait sur la police. Ce qui explique ses  équipements sophistiqués dont une police normale n’a pas besoin pour accomplir sa mission sécuritaire. La police égyptienne était donc soutenue par le pouvoir de l’argent. L’effondrement des forces de sécurité et la disparition de la police pendant la révolution le prouvent clairement. C’est pour cela qu’après la révolution, la police est revenue avec une nouvelle philosophie basée sur le principe de servir la nation et le citoyen.

Nous en revenons à la seconde réalisation qui est la construction de la nouvelle Egypte et qui nécessite de faire face à plusieurs défis. Le premier est que la révolution égyptienne constitue un exemple nouveau dans l’histoire des révolutions du monde entier, puisque c’est une révolution populaire sans aucun leader ni entité chargés de réaliser ses objectifs. C’est alors les forces armées qui ont assumé cette responsabilité.

Le deuxième défi est que les réclamations sont sans fin, que ce soit avec de la bonne ou mauvaise intention. Ces réclamations ne prennent pas en considération les conditions sociales et économiques, mais seulement politiques.

Le troisième défi est la catastrophe claire qui menace l’économie nationale, surtout le secteur du tourisme avec des pertes dépassant le milliard de dollars par mois. En plus de la baisse des taux d’investissements étrangers, la baisse de la production qui a atteint 20 % dans certains secteurs et des dizaines de milliers d’ouvriers rapatriés de Libye. Dans cette conjoncture économique, 6 milliards de dollars ont été retirés en 60 jours, et cela sur un total de 36 milliards dans les réserves de la Banque Centrale d’Egypte.

Le quatrième défi concerne la sécurité. En effet, la police a besoin d’une certaine période pour accomplir toutes ses missions et il ne faut pas que les forces armées continuent à assumer le rôle de la police alors que leur mission est de protéger les frontières à l’est, à l’ouest et au sud. Il faut prendre en considération tous ces points alors que nous sommes à un moment crucial de l’Histoire, où nous devons choisir la bonne voie pour garantir à l’Egypte la position qu’elle mérite. Le premier pas sur cette voie est de sauvegarder la cohérence et l’union de l’armée et du peuple.

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