Al-Ahram Hebdo,Environnement | Les ressources inexploitées du Sinaï

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 Semaine du 20 au 26 avril 2011, numéro 867

 

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Environnement

Développement Durable . Plusieurs projets sont à l’étude, notamment dans la péninsule du Sinaï. Riche en ressources naturelles, cette région est propice au développement de projets à taille humaine.

Les ressources inexploitées du Sinaï

Plusieurs projets sont à l’étude au Conseil des ministres. Malgré la volonté de lancer un chantier pharaonique consistant à créer un « deuxième Nil » en parallèle au premier, de nombreux chercheurs estiment que la priorité doit être donnée au Sinaï. Celui-ci possède en effet de nombreuses ressources, largement inexploitées. Le Conseil des ministres a notamment accueilli, la semaine dernière, Farouq Al-Baz, directeur du Centre des recherches spatiales à l’Université de Boston, le ministre de l’Agriculture et de la Bonification des terres, Ayman Abou-Hadid, et les chercheurs du Centre des Recherches Désertiques (CRD). Concernant le Sinaï, trois projets sont susceptibles de voir le jour. Ils consistent au développement de l’agriculture dans la plaine de Tina, située à l’est du Canal du Suez, au développement de la pisciculture dans les vallées d’Al-Sir et d’Al-Qawarir au centre du Sinaï et à la création de nouvelles communautés dans la vallée de Girafi.

Ces projets s’appuient notamment sur des études anciennes. Le 25 avril, l’Egypte célébrera les fêtes de la libération du Sinaï. Des projets de développement durable dans l’agriculture et la pisciculture au Nord-Sinaï sont au centre des discussions au ministère de l’Agriculture. La construction d’une pompe pour se servir de l’eau du canal Al-Salam est une priorité pour encourager de nouvelles communautés à s’installer dans ces régions. De plus, l’utilisation des eaux du réservoir d’Al-Naqab qui résultent des pluies et des inondations peut servir à cultiver 165 000 feddans dans les vallées d’Al-Sir et d’Al-Qawarir. « Nous avons coopéré avec le Centre des Recherches Agricoles (CRA) qui a réalisé des études pour s’assurer de la nature des sols et des possibilités de culture dans cette zone », explique Mohamad Abbass, spécialiste des nappes phréatiques au sein du CRD. « Il s’agit d’une vision pour l’avenir qui consiste à se servir de toutes les recherches qui ont été faites et qui n’ont pas été concrétisées par manque de volonté politique et de financement. Le CRD possède quatre stations de recherche au nord, au centre, à l’est et au sud. Nous avons réalisé quelques exploits, notamment un Atlas des ressources hydrauliques du Sinaï ». Le Sinaï bénéficie en effet des plus fortes précipitations en Egypte mais sa population n’est que peu encouragée à utiliser cette ressource. Le manque de terres agricoles et la faiblesse de la production céréalière égyptienne — comparée à sa population — pourraient être, dans une certaine mesure, compensés par une meilleure gestion des ressources du Sinaï.

Les trois projets entrent dans le cadre du plan du ministère de l’Agriculture portant sur la culture des récoltes stratégiques comme le blé et celles qui entrent dans la production de l’huile visant à en diminuer l’importation.

Richesses stratégiques

Le taux des précipitations du Nord-Sinaï est de 300 millions de m3 par an, ce qui permettrait un développement agricole non négligeable, notamment dans le Nord. Cette région possède également le lac Bardawil dans lequel sont en cours des projets de pisciculture.

Le Sinaï est aussi une région possédant plusieurs minerais. Le centre du Sinaï possède une carrière de charbon qui participe à hauteur de 13 % dans l’industrie du fer et divers genres de sable qui entrent dans la production du verre. Le côté occidental du Sinaï est riche en pétrole, carrières métallurgiques et minérales. On y trouve aussi de l’ambre et de l’or. Quant au Sud, les côtes paradisiaques ne cessent d’attirer plus de touristes.

« Le développement du Sinaï remonte à plusieurs années. Bien que les régions d’Al-Sir et d’Al-Qawarir, de la vallée de Girafi et de la plaine de Tina aient rencontré des difficultés sur le plan du financement et de la gestion, elles restent prometteuses. Les appels des chercheurs à exploiter les richesses du Sinaï ont toujours été considérés comme des cris dans le désert. Aujourd’hui, avec les changements politiques et la volonté de bâtir une nouvelle Egypte, il est temps de surmonter tous ces obstacles », assure Samer Al-Mufti, spécialiste de l’environnement et directeur d’une ONG pour le développement des réserves naturelles.

Il insiste sur le fait que, durant les trois décennies passées, et avec l’échec de grands projets dits nationaux comme Tochka, l’Egypte n’a pas été en mesure de s’engager dans d’autres projets d’importance. « Il est préférable aujourd’hui de s’engager dans des projets limités qui mènent à un développement sur une petite superficie afin de réaliser un progrès à court terme. L’ensemble de ces petits projets constitue de grands projets nationaux. Il me paraît que c’est le moyen le plus sûr de réaliser des progrès dans le développement agricole et durable dans les jours qui viennent », affirme Al-Mufti.

Les spécialistes assurent qu’après la révolution du 25 janvier, les Egyptiens sont devenus plus soucieux de l’exploitation durable des ressources naturelles de leur pays et veulent en finir avec le gâchis des années passées.

Rasha Hanafy

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