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 Semaine du 30 mars au 5 avril 2011, numéro 864

 

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Bourse . Une semaine après la reprise des échanges, la situation reste floue et instable. Si une intervention du gouvernement semble se préciser, il n’est pas certain qu’elle parviendra à éviter une chute à long terme.

Hausse des indices, mais ...

« Le marché est si volatile que nous ne pouvons pas prévoir son évolution. La hausse des indices Case 30, EGX 100 et Nilex ne signifie encore pas de tendance véritable à la hausse, il est encore trop tôt pour analyser ces tendances », souligne Walaa Hazem, directeur de l’investissement auprès de la banque d’investissement HC.

Plusieurs analystes partagent cette opinion. Hani Tewfiq, PDG de la banque d’investissement Naeem, prévoit que l’indice fluctuera beaucoup cette semaine. Une fluctuation accompagnée par une tendance à la hausse à court terme, « mais suivie par une incertitude sur le long terme », assure-t-il. Il pense qu’il sera difficile de prédire la performance du marché pour les deux prochaines semaines en raison du recours des investisseurs à des cycles multiples d’investissement, « c’est-à-dire vendre et acheter à plusieurs reprises les mêmes actions, afin de pouvoir maximiser les profits ».

L’indice Case 30 a connu une hausse de 5,3 % dimanche 27 mars, se stabilisant à 5 212 points ; lundi, il poursuivait cette tendance à la hausse en gagnant  0,75 %, se stabilisant ainsi à 5 201 points. L’indice EGX 100 a de même connu une légère hausse de 1,4 % lundi contre une hausse de 2,1 % dimanche.

Les 23 et 24 mars derniers avaient enregistré des baisses attendues par la plupart des opérateurs. L’indice Case 30 a notamment connu un fort fléchissement au cours de ces deux premiers jours d’échange chutant respectivement de 8,9 et de 3,7 %. Une tendance qui semble évidente dans des situations d’instabilité politique. Alors comment cette tendance à la baisse s’est-elle transformée en hausse ? « Cette hausse ne durera que quelques jours. Puis l’indice connaîtra de nouvelles chutes dues à la revente des titres », affirme Ahmad Helmi, directeur de recherches auprès de la société Global Capital Misr. Il explique que la tendance à la hausse a surpris tous les acteurs du marché : « Tout le monde s’attendait, après la chute des deux premiers jours d’échange, à un fléchissement plus grave le 27 mars. Mais aucune baisse globale n’a été enregistrée », souligne-t-il. Helmi assure qu’une intervention gouvernementale a eu lieu, afin de soutenir le marché. Les institutions gouvernementales auraient acheté des titres, afin d’éviter une baisse nuisible à l’Egypte. Elles se placent ainsi à contre-pied de la spéculation et des analyses des professionnels du marché. La spéculation joue aussi son rôle, en pariant à l’inverse des tendances. Elle reste cependant artificielle et limitée sur le long terme.

Aucune source gouvernementale n’a pourtant déclaré avoir injecté des capitaux en provenance du fonds du ministère des Finances pour soutenir la Bourse. « Il semble que ces capitaux investis en Bourse proviennent d’une grande institution », assume Moustapha Badra, directeur général de la société de courtage Themar. S’il semble probable que cette institution agisse à la demande du gouvernement, personne n’est en mesure de la nommer. Il est clair que ce positionnement contraire aux tendances du marché n’est cependant pas celui d’un acteur privé. Qui aurait intérêt à investir de grosses sommes sans certitude sur l’avenir du pays, et notamment sur l’état du secteur du tourisme ? Les raisons de la hausse de l’indice le 27 mars déficient, en effet, toute logique. Badra révèle que la plupart « des institutions étrangères ont cherché à vendre leurs titres dès la réouverture de la Bourse. Qui achète alors ? », s’interroge-t-il.

Convaincu qu’une intervention publique a eu lieu, Badra s’appuie sur le fait que 80 % des échanges de dimanche dernier ne sont pas issus du secteur privé. Impossible pourtant d’identifier les acheteurs avec précision.

Inquiétude des investisseurs étrangers

La tendance à la vente des institutions étrangères a été confirmée par beaucoup de fonds d’investissement étrangers. Oliver Bell, gestionnaire principal des investissements auprès de Pictet en Grande-Bretagne, souligne que « les fonds d’investissement qui n’ont pas de liens forts avec le marché égyptien doivent à tout prix se retirer du marché avant la fin du premier trimestre 2011 ». Une analyse qui ne présage rien de bon pour les mois à venir. Shehzad Janab, chef de gestion auprès de la société Daman Dubaï, indique que la situation politique en Egypte demeure instable et que « cela pèse fortement sur les actions cotées. Notre société a revu à la baisse les évaluations de plus de 11 actions, y compris les cotations de Palm Hills et de Talaat Mostapha en raison de leur implication dans des affaires de corruption liées à l’ancien régime ».

Cette vision pessimiste ne fait cependant pas l’unanimité. Adel Al-Wali, directeur exécutif auprès de la banque d’investissement HC, remarque que les fluctuations prévues des cours des actions durant la prochaine période « ouvrent la porte à la réalisation de profits pour les spéculateurs. Les profits réalisés durant cette période seront probablement plus élevés que ceux réalisés durant une période de stabilité », assure-t-il. Réfaat Hassan, investisseur, explique son intérêt à investir dans les actions immobilières, où les actionnaires étaient des symboles de l’ancien régime. « Ayant connu d’énormes baisses, ces actions sont actuellement les plus attrayantes. N’importe quelle évolution positive relative à ces affaires sera profitable à ces actions », espère-t-il.

Hazem considère, quant à lui, que l’achat d’actions dans des sociétés impliquées dans des affaires de corruption représente un grand risque. « Ces actions seront toujours liées aux évolutions des jugements de ces affaires qui affecteront le cours des titres », commente-t-il.

Hazem conseille aux investisseurs d’acheter des titres du secteur agro-alimentaire ou pétrolier. Il pondère cependant ses propos : « Il est plus raisonnable d’acheter avec de petites sommes jusqu’à ce que les fortes fluctuations s’apaisent ». Si la tendance semble à la baisse, les évolutions rapides promettent des gains élevés pour les spéculateurs. Quant au gouvernement, il joue la carte de la discrétion tout en intervenant sur le marché, pour éviter une dégringolade des indices égyptiens. Une situation d’instabilité en tout point parallèle à l’évolution politique du pays ...

Dahlia Réda

 




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