Hurghada .
Depuis un mois, l’ONG HEPCA pour la protection de
l’environnement est chargée de la gestion des déchets de la
ville. Un soulagement pour la population.
Nouveau départ pour la propreté
Depuis
quelques années, Hurghada croulait sous la saleté et la
compagnie responsable de la propreté manquait de matériel
approprié, alors que ses employés étaient mal formés et mal
payés. Cette ville, capitale du gouvernorat de la mer Rouge,
située à 450 kilomètres au sud-est du Caire, compte près de
250 000 habitants et produit quelque 470 tonnes d’ordures
par jour qui ne sont pas ramassées et qui, du coup,
s’accumulent dans les rues. « La propreté était devenue
quasi absente ! Ce n’est pas dans l’intérêt du tourisme qui
est notre essentiel gagne-pain », indique Mina, responsable
des réservations dans un hôtel 5 étoiles de la ville.
Des touristes ont donc commencé à se plaindre, car parfois
les tas d’ordures dans les rues prenaient feu et dégageaient
des fumées gênantes. Outre les ordures, les détritus des
travaux de construction s’accumulaient dans les rues du
centre-ville. « Nous avons présenté plusieurs plaintes
auprès des responsables. Nous avons même enregistré les
numéros des camions qui jettent les ordures et les débris de
construction, mais aucune action n’a jamais été prise »,
indique Mohamad Kamel, qui habite au centre-ville d’Hurghada.
Avec cette image sombre, il fallait une bonne dose de
volonté pour rendre la propreté à la ville. C’est pourquoi
depuis le début du mois de février dernier, c’est à l’ONG de
renommée internationale HEPCA que la gestion des déchets
dans la ville a été confiée.
Prêt de 22 millions de L.E.
HEPCA œuvre depuis 1992 à la protection de l’environnement
et à la conservation de la nature. Pour sa nouvelle tâche,
un prêt de 22 millions de L.E. devrait lui être fourni par
la Chambre des investisseurs de la mer Rouge. Ainsi, elle se
munira des équipements nécessaires à sa nouvelle mission. «
Notre but est d’établir un système de gestion des déchets
qui favorise le développement durable dans la ville »,
commente Amr Ali, président de HEPCA. Il ajoute que le
système mis en place sera à la fois efficace et respectueux
de l’environnement. HEPCA a entamé une activité similaire
dans le quartier de Hadaba et a réalisé un succès patent.
Elle devra maintenant généraliser ce modèle à toute la
ville. « Ensemble avec la communauté, nous partageons la
responsabilité de gérer les déchets et d’assurer un
environnement propre et sain. En effet, la seule façon
d’assurer le succès de ce projet est de faire sentir à la
communauté que c’est son projet », explique Amr Ali. Il
semble que ce principe est devenu facile à généraliser,
surtout après le déclenchement du soulèvement populaire
égyptien du 25 janvier 2011. Puisque depuis cette date, les
Egyptiens réalisent que le pays est le leur et que sa
propreté est de leur responsabilité.
Pour garantir le succès dans cette nouvelle tâche, HEPCA a
commencé à guider la population d’Hurghada dans cette
initiative. Des instructions sur des gestes simples à
entreprendre ont été données et devraient avoir un impact
très positif. Les habitants sont invités à placer leurs
ordures dans les sacs-poubelles puis à les jeter dans des
conteneurs prévus à cet effet, situés à un maximum de 75 m
de chaque bâtiment (à défaut de quoi les habitants sont
priés de contacter HEPCA) et vidés à partir de 23h. HEPCA a
demandé aux habitants de s’assurer que les couvercles des
bennes sont fermés pour les protéger des chiens, chats et
rats, et tout contrevenant sera condamné à une amende du
gouvernorat de la mer Rouge, conformément à la loi sur
l’environnement numéro 4 de l’année 1994.
Mais HEPCA a bien compris que pour garantir la propreté, il
faut que ses employés soient bien payés. « Avec les
anciennes compagnies de propreté, l’ouvrier touchait un
salaire de 400 L.E., ce qui est inhumain. Dans notre projet,
le salaire d’un ouvrier s’élève à 950 L.E. pour 8 heures de
travail sur deux shifts. S’il travaille 2 heures de plus, il
touchera 1 260 L.E. », souligne Amr Ali.
Si HEPCA parvient à ce qu’Hurghada retrouve sa beauté, cela
devrait inspirer d’autres ONG d’Egypte à en faire de même
dans le reste du pays. Elles ne seront pas seules, le
peuple, avec son nouvel esprit, voudrait changer l’image
négative du pays à tous les niveaux.
Dalia
Abdel-Salam