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 Semaine du 30 novembre au 6 decembre, numéro 898

 

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Egypte . Une de nos lectrices décrit ses sentiments envers les événements de la place Tahrir.

Reprise de la révolution

J’aimerais commencer ma lettre par ces vers du célèbre poète tunisien Aboul-Qassem Al-Chabi : « Lorsqu’un jour le peuple aspire à vivre, le destin doit répondre ». Le destin se doit de répondre, le gouvernement doit répondre et le Conseil suprême des forces armées est obligé de répondre aussi. Rien n’est au-dessus de la volonté du peuple, même les forces armées. C’est à quoi j’avais pensé juste après que des affrontements ont eu lieu à la place Tahrir, suite aux attaques des forces armées et de la police contre les familles des martyrs qui avaient campé sur la place. La violence inexpliquée de la police et des forces armées rappelle ce qu’avait fait le ministère de l’Intérieur avant la révolution, ce qui a poussé les jeunes et les activistes à retourner à Tahrir pour soutenir les familles des martyrs et manifester, eux aussi, contre la politique du CSFA qui n’est qu’une réincarnation de l’ancien régime. La manière avec laquelle la situation s’est accélérée nous pousse à penser automatiquement aux trois jours sanglants du 25 au 28 janvier.

Et bien que nous soyons maintenant dans la période post-révolutionnaire, il s’est avéré que rien n’a changé, que la police — et cette fois-ci avec elle les forces armées — continue toujours à utiliser des méthodes inhumaines et des tactiques abjectes pour arrêter les manifestations, utilisant les mêmes armes, si ce n’est pire. Les manifestants cette fois-ci assurent que les gaz lacrymogènes sont plus puissants que ceux utilisés pendant la révolution. Un scénario qui se répète une deuxième fois, et un Conseil des forces armées qui n’avait pas bien compris et n’a pas tiré de leçon de ce qui est arrivé à Moubarak et à son équipe.

J’ai oublié : en fait, rien n’a été fait à Moubarak et à tous les hommes de l’ancien régime. Ce qui explique leur présence au pouvoir jusqu’à maintenant avec de nouveaux visages. Tout cela me pousse à me prosterner devant tous ces révolutionnaires, ces jeunes qui perdent leur vie, leurs yeux, qui reçoivent chaque jour et avec un courage exceptionnel des balles en caoutchouc et réelles. Et à tous ceux qui les accusent de clientélisme, j’aimerais leur dire : si vous étiez des baltaguis payés, combien allez-vous prendre pour que vous acceptiez de sacrifier vos vies à Tahrir ? Combien allez-vous prendre pour que vous passiez devant un tribunal militaire ?

C’est dans ces moments critiques qu’on vous demande le suivant : même si vous n’êtes pas avec la révolution et les révolutionnaires, ne soyez pas contre et ne les attaquez pas. Faites-le au moins par respect aux martyrs de Tahrir, tués lâchement pendant qu’ils défendaient une idée à laquelle ils croient dur comme fer : la liberté.

Martina Sameh,Le Caire.

La gare du Caire restaurée

Je suis étudiant à la faculté d’architecture et je suis particulièrement intéressée de constater qu’enfin, les travaux de restauration concernant la gare du Caire ont été achevés. C’est vraiment magnifique car elle a pris le style ancien. Mais comme toutes les choses, rien n’a changé après la révolution. Les responsables ont négligé entièrement les infrastructures : les wagons, les toilettes qui sont dépourvues d’eau et les panneaux de signalisation. Le plus important à mon avis est que les autorités n’ont pas pensé à former les conducteurs pour améliorer leur niveau ? Même les trains sont toujours en retard. Cette gare du Caire a une riche histoire. C’est la première ligne ferroviaire entre Alexandrie et Le Caire inaugurée en septembre 1856. Le bâtiment actuel a été érigé en 1892 et réaménagé en 1955. C’était au temps du khédive Abbass 1er que l’Egypte a inauguré la première ligne de chemins de fer en Afrique et en Orient. Auparavant, mes parents ont pris le train pour Alexandrie pour se promener mais aujourd’hui, le voyage est devenu risqué.

Inas Tawfiq,
Le Caire.

S.O.S., l’Egypte en danger

Que se passe-t-il en Egypte ? Jusqu’à quand on va sentir l’absence de la sécurité ? Nous voulons vivre normalement. Tous ces actes de violence ne font qu’aggraver la situation encore plus. Je suis une mère de deux enfants au primaire, leur école est située à Bab Al-Louq au centre-ville. Dès la révolution du 25 janvier, chaque vendredi on a des sit-in à la place Tahrir où j’habite. Pour cela, j’ai quitté mon appartement pour habiter chez ma mère avec mes enfants, car la vie est devenue insupportable au centre-ville. Et par conséquent, les enfants n’allaient pas à leur école à cause de ces événements. Où sont les sages de notre pays pour parler aux jeunes révolutionnaires et à tous ceux qui veulent faire du mal au pays ? Où est le Conseil suprême des forces armées ? Où est Essam Charaf, le premier ministre qui a dit à la place Tahrir qu’il allait quitter son poste s’il n’arrivait pas à réaliser les objectifs de la révolution ? On sent tous que l’Egypte est en état de bouillonnement. Où sont les partis politiques et leurs rôles ? Où sont les candidats pour la présidentielle ? Pourquoi sont-ils absents de la scène ? Nous avons peur et on ne sait pas quoi faire.

Abir Ismail,
Guiza.

Un scénario joué d’avance

Les USA ont, dès le départ, affiché leur menace d’user de leur droit de veto pour faire échouer cette initiative « unilatérale » des Palestiniens — comme si Israël consultait les Palestiniens quand il saisit leurs terres pour construire les colonies. Le scénario était déjà joué d’avance et les rôles distribués à chacune de ces puissances qui ont le pouvoir de décider au sein de ce machin qu’on appelle l’Onu. Comme d’habitude, les moutons suivent le guide, y compris pour les amener à l’abattoir. Ce que nous attendions de ces chantres de la paix, qui ne jurent que par la démocratie, le respect des lois internationales et des droits de l’homme, tout en les piétinant, est arrivé.

Cette initiative unilatérale de l’équipe d’Abbass, qui est allée à l’Onu sans l’aval des mouvements de la résistance palestinienne, a le mérite d’avoir réussi à faire tomber les masques de leurs faux amis. Cette expérience pourrait servir de leçon à ceux parmi les Palestiniens qui se faisaient amadouer par « la générosité » de ceux qui leur « offrent » des aides empoisonnées, des milliards de dollars dans le but de briser l’unité de leur peuple et de les humilier.

Faut-il que ces derniers aient l’intelligence de comprendre que cette politique sioniste veut les laisser à jamais derrière ces « dons généreux », assurés généralement par leurs lobbies (car pour eux l’argent coule à flot et ne leur pose aucun problème) afin de faire gagner davantage de temps à Israël? Pendant ce temps-là, Israël grignote jour après jour les parcelles de terres qui restent encore aux Palestiniens jusqu’à ce que leur cause soit noyée dans l’œuf une fois pour toutes afin de ne plus entendre parler ni de la Palestine, ni d’un peuple palestinien, ni de la cause palestinienne pour laquelle ont été sacrifiés des millions d’Arabes.

Ces mêmes « autorités » se sont engagées à œuvrer pour la réconciliation des Palestiniens après les avoir divisés et ont joué le jeu d’Israël pendant quatre ans. Vont-elles tenir leur engagement et se rallier aux mouvements de résistance pour mener une politique unifiée et indépendante en comptant sur leur peuple au lieu de suivre les consignes de ceux qui veulent les mener à l’abattoir ? Même si c’était le cas, et que ces derniers décidaient de passer outre les recommandations des « donneurs », autrement dit des corrupteurs par procuration, les régimes arabes seraient-ils capables de leur attribuer un budget de remplacement pour leur permettre d’assurer leur indépendance vis-à-vis d’Israël et de ses complices ? C’est un défi que les Palestiniens devront relever en refusant les aides empoisonnées des USA et de leurs complices, en mettant ces régimes devant leur responsabilité, et en prenant leurs peuples comme témoins. En tout cas, après cette épreuve, les membres de cette dite autorité n’ont aucune autre alternative, à moins qu’ils décident de se suicider collectivement.

Ce dont le monde peut être sûr c’est que la négation des droits palestiniens par Israël et l’hypocrisie de ses complices n’entament en rien la détermination du peuple palestinien à se libérer de cet apartheid. Les projets d’Israël, les réjouissances des sionistes qui remportent quelques victoires au Congrès US et à l’Onu ne sont en réalité que des victoires éphémères. La résistance d’un peuple qui défend une cause juste est invincible. Le jour fatidique viendra et la résistance du peuple palestinien vaincra ; à ce moment-là la pieuvre sioniste périra et l’humanité toute entière sera soulagée de ce virus qui ronge ses racines.

Chérif Boudelal,
France.

 




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