Al-Ahram Hebdo, Evénement | Le processus électoral rongé par les divisions

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Labib Al-Sebai
 
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 Semaine du 2 au 8 novembrer 2011, numéro 895

 

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Législatives .Quelques semaines avant la tenue des élections, prévues le 28 novembre, la scène politique est dominée par un désordre qui profite à certaines forces politiques.

Le processus électoral rongé par les divisions

Avec l’approche des législatives, on parle déjà de plus d’une centaine de partis politiques en lice. Cela n’empêche pas tous les regards de se tourner vers les trois principaux partis politiques qui existaient déjà bien avant la révolution.

Peut-on parler d’un réel changement au sein de ces partis ? Apparemment non. La division des principaux partis comme le néo-Wafd et Al-Tagammoe et la dislocation de certaines nouvelles coalitions ont eu pour résultat l’affaiblissement de l’échiquier politique. Si l’on se réfère en particulier à ces partis d’opposition qui existaient avant la révolution, comme le néo-Wafd, Al-Tagammoe et le Parti nassérien, on constate qu’ils étaient tous sous la coupe du Parti National Démocrate (PND) de l’ancien régime. Contrôlés, ces partis pouvaient difficilement établir des contacts réels avec le peuple.

Aujourd’hui, dix mois se sont écoulés depuis la révolution et les partis et forces politiques n’ont toujours pas entamé de réels changements. Les problèmes dont ils souffraient avant la révolutions sont restés les mêmes, voire se sont aggravés par des différends entre leurs membres. Résultat : l’Egypte a vu naître plusieurs partis politiques sans aucune base populaire. C’est ce qu’affirme Abdel-Ghaffar Chokr, vice-président du Centre de recherches arabes et africaines, lui-même ancien membre du parti Al-Tagammoe qu’il a quitté pour fonder un nouveau parti socialiste. Il explique : « Depuis 1976, les partis politiques vivaient dans un multipartisme restreint. L’effritement des anciens partis comme Al-Tagammoe n’est pas un phénomène nouveau. Les partis d’Al-Karama et d’Al-Wefaq al-watani sont des sous-branches du Parti nassérien », ajoutant que « les conflits au sein des partis existent depuis plus de dix ans ». Face aux restrictions imposées par l’ancien régime, chaque parti avait sa façon de faire. « Si certains ont accepté la répression, d’autres l’ont défiée », résume Chokr.

Pour Hassan Nafea, professeur à la faculté des sciences politiques et économiques à l’Université du Caire : « Le Wafd, qui devrait faire partie des forces libérales dans ces législatives, est devenu faible. Il n’a plus de poids dans la rue. Al-Tagammoe a perdu lui aussi sa capacité à mobiliser les forces de gauche ».

Le cas est différent pour les Frères musulmans qui sont parvenus à former après la révolution un nouveau parti, Liberté et justice. « Ce parti est devenu le symbole de l’opposition. D’autres partis islamistes viennent le renforcer tel que le parti des salafistes, des soufis et de la Gamaa islamya », poursuit Nafea.

Les nouveaux-nés peinent à avancer

De nouvelles coalitions se sont récemment formées. Les exemples d’alliances électorales entre les partis d’idéologies et de programmes différents sont nombreux. Citons la Coalition démocratique pour l’Egypte, créée par le parti Liberté et justice, et celui du néo-Wafd. Cette coalition avait réussi à attirer plus de quarante partis mais a, à son tour, fini par s’effondrer. « Les coalitions ne seront pas stables. Ces partis n’ont pas de base populaire », estime Chokr.

Selon nombre d’analystes, cette situation ne profiterait qu’aux anciens du PND, considérés par certains comme la seconde force du pays, après les Frères musulmans. Si plusieurs scénarios sont envisageables, la prochaine Assemblée sera fortement teintée par les islamistes tout en étant largement divisée. « Il s’agira d’un Parlement effrité qui ne réussira pas à se mettre d’accord sur les 10 noms qui formeront la commission constituante. C’est ce qui permettra l’intervention du Conseil militaire afin de se protéger et de former un statut indépendant pour l’armée au sein de la nouvelle Constitution », déclare Amr Hashim Rabie, spécialiste politique au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

L’inquiétude est donc de mise. « La situation politique souffre d’un vide que tous ces partis, anciens ou nouveaux, ne sont pas capables de remplir. Cependant, il ne faut surtout pas que l’état actuel des choses mène à abandonner le combat électoral », conclut Chokr .

Rasha Hanafy

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