Al-Ahram Hebdo, Opinion | Les Etats-Unis et l’Histoire

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 Semaine du 5 au 11 octobre 2011, numéro 891

 

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Opinion

Les Etats-Unis et l’Histoire
Mohamed Salmawy

Il apparaît clairement que le président américain Barack Obama n’a pas bien lu l’histoire lorsqu’il s’est aligné tout au début de la révolution sur le régime de l’ex-président Hosni Moubarak. Encore une fois, il a prouvé qu’il était contre le mouvement de l’Histoire, lorsqu’il a refusé la demande palestinienne officielle d’adhésion à l’Onu.

L’administration d’Obama a été incapable en janvier dernier de voir pertinemment bien le vent de changement qui soufflait à peine sur le monde arabe. Elle a été pour ainsi dire aveuglée par des considérations électorales relatives aux voix des juifs aux prochaines présidentielles. Vraisemblablement, elle n’a pu réaliser que la demande de la Palestine d’adhérer à l’Onu et l’appui international qui a été son lot ne sont que le résultat direct du printemps arabe qui ne devait pas être une surprise pour une superpuissance comme les Etats-Unis qui effectuent des études et qui calculent les évolutions.

Pour que nos analyses concernant la position américaine vis-à-vis de la cause palestinienne ne soient pas lacunaires, nous devons dire que les motifs de l’oncle Sam ne relèvent pas uniquement des considérations électorales. D’autant plus que les mutations majeures dont témoigne la région arabe pour l’heure — qui est sur le point d’en connaître d’autres prochainement — ont incité Washington à s’attacher à Israël, qui fait figure d’allié régional permanent, même s’il est dirigé par Benyamin Netanyahu, qui ne conforte pas tellement Obama.

Les Etats-Unis ont perdu certains de leurs plus importants alliés dans la région qui ont été renversés par le vent de changement qui a accompagné la révolution tunisienne l’année dernière et qui a consacré la chute du président tunisien Zineddine Ben Ali. Ensuite, ce fut au tour de la révolution égyptienne qui a éclaté au début de l’année courante de renverser Moubarak. Et la chute des régimes alliés des Etats-Unis se poursuit, ce qui met Washington bien sûr dans une grande inquiétude en ce qui concerne l’avenir de sa présence dans la région et la garantie de ses intérêts politiques et économiques.

Au beau milieu de cette situation instable, où les lignes démarquant les appartenances restent floues ainsi que les tendances des prochains régimes qui se substitueraient aux anciens qui ont dégringolé sous l’effet des révolutions arabes, il s’avère que l’allié israélien est l’unique élément de stabilité pour les intérêts américains.

Mais il s’agit là d’une vision courte de vue, nous remémorant une vision semblable portée par l’administration américaine à l’ancien régime égyptien face à une révolution en ébullition.

Washington, en se dressant de cette manière évidente devant la demande arabe appuyée par une demande internationale exhortant la mise à jour du rêve palestinien, incite les nouveaux régimes arabes à prendre une position hostile à son égard et à leur politique dans la région pour ne pas susciter la colère populaire alimentée par le discours d’Obama à l’Onu ainsi que la politique que suit son pays au sein de l’organisation internationale. Celle-ci consiste à faire pression sur les pays membres pour rejeter l’adhésion de la Palestine à l’Onu.

Il est étrange que la résolution n°181, relative au partage de la Palestine en un Etat juif et un autre arabe, décrétée par les Nations-Unies en novembre 1947, avait failli trébucher, sans les efforts exercés à l’époque par les Etats-Unis sur trois Etats qui étaient sous son emprise : le Liberia, les Philippines et Haïti. Aujourd’hui, les Etats-Unis exercent la même pression sur trois autres pays qui ne sont pas totalement sous sa coupe, appartenant à l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique), à savoir le Gabon, le Nigeria et la Bosnie-Herzégovine. Bien que la différence cette fois-ci soit que les pressions sont exercées dans la direction opposée pour empêcher l’autre partie d’obtenir l’Etat stipulé par la résolution de partage.

En réalité, les Etats-Unis dans leur position se dressent ainsi devant toute l’opinion mondiale. Aujourd’hui, les Etats-Unis tentent d’exercer une pression sur ces trois pays membres du Conseil de sécurité, pour empêcher le vote des 9 voix nécessaires à la soumission de ce dossier devant l’Assemblée générale. Il suffisait que l’Assemblée générale qui soutient la résolution à une majorité écrasante mette en garde l’administration américaine contre une telle politique qui n’accroît pas uniquement l’isolement d’Israël, mais qui consacre également leur propre isolement du mouvement de l’Histoire qui est toujours dans l’intérêt des peuples, loin des intérêts politiques des grandes puissances.

La cause de la Palestine aux Nations-Unies était l’épreuve pratique n°1 vis-à-vis des directives que retrace la nouvelle politique américaine qu’a affichée son président dans son discours au Caire, quelque temps après son investiture. Un discours qui s’est éclipsé malheureusement d’une manière honteuse, cédant la place à la politique américaine traditionnelle qu’il avait promis de changer.

Par ce comportement, il ne s’est pas uniquement attiré l’hostilité du peuple palestinien, mais également des peuples arabes. Ceux qui ont pu atteindre le printemps arabe dont ils rêvaient et ceux qui sont en voie de l’atteindre, suivant le cours de l’Histoire qu’Obama a du mal à saisir.

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