Attendre 10 ans encore ?
Makram
M. Ahmad
Les
négociations directes entre les Israéliens et les
Palestiniens sous le parrainage américain durent depuis près
de 20 ans suite au lancement de la Conférence de Madrid en
1991 et jusqu’à la Conférence de Washington à laquelle a
appelé le président Obama en
2010. Les négociateurs, en répétant les mêmes discours sur
les problèmes du règlement pacifique, en commençant par les
mesures de l’établissement de la confiance jusqu’aux
questions de la résolution finale, rejouent une pièce de
théâtre ennuyeuse sans aucun changement sur le terrain.
Cependant, Netanyahu veut que les nouveaux pourparlers
commencent à zéro.
Il semble que l’objectif des négociations qui tournent dans
un cercle vicieux est d’écarter l’attention des changements
démographiques et géographiques qui ont déchiqueté la
Cisjordanie en cantons dispersés, empêchant l’instauration
d’un Etat palestinien possédant une unité géographique comme
le stipulent toutes les références de la paix. Et voilà
qu’on nous annonce que les négociations dureront un an,
comme l’a revendiqué le président américain, mais que
l’application nécessitera 10 ans. Ce afin de réaliser une
paix permanente et solide qui assure la sécurité d’Israël.
Partant, ceci signifie que l’objectif final est de
tergiverser et de gagner du temps jusqu’à ce qu’il soit
impossible de surmonter le fait accompli imposé par Israël
sur le terrain.
La répétition de la comédie des négociations pour les
négociations qui a dépassé toutes les bornes du raisonnable
nous pousse à dire qu’il n’y a rien de nouveau. En effet,
les longs rounds précédents de négociations ainsi que les
ententes signées à Oslo, à Wye River, à
Taba, au Caire, à Jérusalem et à Annapolis forment,
comme l’a déclaré le président Moubarak, les caractères
d’une solution possible dont l’application pratique ne
nécessite que quelques semaines
pour déclarer l’Etat palestinien, comme le précise le
ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad
Aboul-Gheit,
dans le cas des bonnes intentions et de la bonne volonté des
Israéliens. Cependant, de nombreuses parties en doutent
fort. Les Arabes ressentent donc que la tergiversation de
l’Occident et d’Israël et le prolongement des négociations
dans un long tunnel sans fin ont dépassé toutes les bornes.
Il s’agit de la dernière chance, sinon la violence, le
chaos, les meurtres et les destructions
se répandront dans tout le Moyen-Orient car le désespoir
placera les Palestiniens face à une impasse. Les Israéliens,
qui se sont toujours opposés à un calendrier pour les
négociations et l’exécution, doivent comprendre que le temps
passe et que les peuples arabes commencent à perdre
patience. Les dernières prétentions israéliennes que l’Iran
possédera une bombe nucléaire dans un délai d’un an et qu’il
faut ajourner le règlement du conflit palestino-israélien
afin de prendre son temps pour affronter le danger de la
bombe iranienne sont un grand mensonge, sur lequel les
Américains se montrent réservés et que refusent les Arabes.