Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Un pas vers l’inconnu

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 Semaine du 1er au 7 septembre 2010, numéro 834

 

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Iraq. Les Etats-Unis ont annoncé officiellement la fin de leur mission de combat dans le pays le 31 août. Une mission qui s’achève sur un bilan peu reluisant : instabilité politique, insécurité et problèmes économiques majeurs.

Un pas vers l’inconnu

Longtemps souhaité par les Iraqiens qui voyaient en la présence américaine une sorte de « colonialisme », le retrait des forces américaines est aujourd’hui perçu comme un soulagement par les uns et comme une source d’inquiétude quant à l’avenir par les autres. En effet, l’incapacité de la classe politique iraqienne de mettre sur pied un nouveau gouvernement, cinq mois après les législatives du 7 mars dernier, ainsi que l’insécurité chronique ne font rien pour ramener la confiance parmi la population iraqienne.

Sept ans et demi après la chute de Saddam Hussein, les Etats-Unis mettent donc fin à leur mission au moment où le pays connaît un regain de violences que des experts attribuent à un climat politique délétère. Le niveau des attaques est sans commune mesure avec celui des années 2006 et 2007, quand chaque mois 2 000 personnes trouvaient la mort dans les violences confessionnelles entre sunnites et chiites ou des attentats commis par les insurgés. Mais, depuis le début de l’année, 300 Iraqiens périssent chaque mois de mort violente. Cette montée de l’insécurité coïncide avec l’impasse politique. Le premier ministre sortant Nouri Al-Maliki affirme que ce regain de violences n’est que l’ultime convulsion d’une insurrection à l’agonie, mais beaucoup d’Iraqiens considèrent que l’impasse dans laquelle se trouve la jeune démocratie s’explique par les ambitions personnelles de leurs dirigeants.

L’effectif de l’armée américaine est désormais de 49 700 — soit moins du tiers de ce qu’il était en 2007 — et devrait se maintenir à ce niveau jusqu’à l’été 2011 afin de se consacrer à la formation des forces iraqiennes.

Obama rassurant mais pas convaincant

Se voulant rassurant, le président Barack Obama a affirmé samedi que « la guerre est en train de se terminer » en Iraq, pays « souverain et indépendant ». La Maison Blanche a affirmé que les Iraqiens étaient capables d’assurer leur propre sécurité. Le président Barack Obama « est certain que le processus de transition d’une mission de combat (des soldats américains) en Iraq à une prise de contrôle de leur sécurité par les forces iraqiennes a été couronné de succès », a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Bill Burton. Les Iraqiens « sont capables de prendre en charge leur propre sécurité », a insisté M. Burton.

Pas si sûr, pensent les observateurs. Ce qui inquiète le plus, c’est la crise politique ; la lutte pour le pouvoir pouvant se transformer en lutte confessionnelle. Le chef des forces américaines en Iraq, le général Ray Odierno, ne l’a pas caché, il a fait part de son inquiétude face à la crise politique. « Les gens sont très frustrés et cela représente un danger potentiel si les politiciens n’y prennent pas garde », a-t-il dit.

Les experts évoquent également le climat politique délétère. Cité par l’AFP, Brian Fishman, de New America Foundation de Washington, estime que le retrait des forces américaines « va certes laisser un plus grand espace pour les groupes armés mais le vrai problème, c’est l’impasse politique. Plus elle durera, plus des gens soutiendront ouvertement ou discrètement la violence comme moyen d’ébranler le système ». Le risque est donc là : s’il n’y a pas rapidement de coalition gouvernementale, beaucoup de cicatrices liées au confessionnalisme risquent de se rouvrir.

Or, en décidant ce retrait, M. Obama joue surtout une carte politique interne. A l’approche des élections de mi-mandat, il tient une promesse électorale et tente de gagner l’opinion publique en sa faveur. Dans les faits, la réalité est bien plus complexe et la confiance affichée du président américain en l’avenir de l’Iraq est peu convaincante. Les troupes de combat américaines peuvent se targuer d’avoir renversé un dictateur sanguinaire, mais pour ce qui est de la stabilité politique, du terrorisme et de la cohabitation avec le voisin iranien, leur bilan est bien plus incertain. La présence d’Al-Qaëda en Iraq représente toujours des menaces importantes. Aussi, l’affaiblissement de l’Iraq après la chute du pouvoir sunnite de Saddam Hussein a levé un obstacle devant l’Iran chiite, au grand dam des Etats arabes du Golfe, qui voient désormais la République islamique comme la principale menace dans la région, ce qui en fin de compte fait les affaires de Washington.

Abir Taleb

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