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 Semaine du 1er au 7 septembre 2010, numéro 834

 

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Palestine. Après 20 mois d’interruption, le président palestinien, Mahmoud Abbass, et le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, se réunissent ce jeudi à Washington pour des négociations dont on n’attend pas grand-chose.

Rencontre sans illusion

Afin de relancer la roue du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, des négociations directes commencent ce jeudi à Washington après une forte pression exercée par l’administration américaine. Cette dernière insiste à jouer un rôle plus efficace cette fois-ci. A cet égard, l’envoyé spécial du président américain Barack Obama au Proche-Orient, George Mitchell, a assuré que les Etats-Unis seraient « des partenaires actifs ». Il a promis que Washington ferait « des propositions de conciliation » si les discussions venaient à bloquer. Et pour chercher un appui, les autorités américaines ont invité le président égyptien Hosni Moubarak et le roi de Jordanie Abdallah II à ces négociations directes en organisant des discussions bilatérales entre toutes les parties.

Malgré ces efforts, c’est le scepticisme qui règne. Selon les analystes, parvenir à un accord de paix entre Palestiniens et Israéliens nécessite d’intenses efforts, car il faut d’abord les convaincre à régler leurs différends. « La communauté internationale, à sa tête les Etats-Unis, doit orienter le processus de paix vers l’idée de la coexistence des deux peuples et non pas détruire, chasser ou négliger l’Autre », explique le Dr Sobhi Essilah, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

Or, plusieurs obstacles entravent tout éventuel accord même si le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a assuré « avoir bien l’intention d’étonner les sceptiques ». Mais en même temps, il a d’ores et déjà posé ses conditions. Pour lui, les conditions pour un accord sont la « reconnaissance d’Israël par les Palestiniens comme Etat du peuple juif, le règlement final du conflit et des arrangements garantissant qu’un retrait de Cisjordanie ne sera pas suivi d’attaques à partir des zones évacuées ». En fait, les désaccords sont profonds. Ils portent sur tous les grands dossiers : le futur Etat palestinien, ses frontières et ses pouvoirs, le sort des colonies en Cisjordanie occupée, Jérusalem-Est et le règlement de la question des réfugiés palestiniens de 1948. Autant de questions épineuses sans cesse reportées et qui ne promettent pas un règlement aisé, notamment sous l’ère Netanyahu.

Défendant son camp, M. Abbass a souligné le sens de la responsabilité animant les négociateurs palestiniens. « S’il y a ne serait-ce que 1 % de chance de parvenir à la paix, nous nous efforcerons d’y arriver », a affirmé le président palestinien en faisant assumer à Israël l’entière responsabilité de l’échec des négociations s’il reprenait la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est annexée. C’est en effet là que réside le risque le plus important.

Sous intense pression américaine, l’Autorité palestinienne a renoncé à son exigence de garanties, en particulier sur la colonisation, mais a averti que la non-reconduction du moratoire partiel de la construction de colonies en Cisjordanie, décrété en novembre dernier et devant s’achever le 26 septembre, entraînerait la fin des pourparlers.

Or, M. Netanyahu s’est voulu clair. Il n’a pas promis aux Etats-Unis la poursuite du gel partiel de la colonisation en Cisjordanie, a indiqué lundi un responsable. « Nous n’avons présenté aucune proposition aux Américains sur la prolongation du gel (...). Le gouvernement n’a pris aucune nouvelle décision sur cette question », a indiqué ce responsable en citant les propos tenus dimanche par M. Netanyahu lors d’une réunion des ministres de son parti, le Likoud. « Nous avons dit que l’avenir des implantations serait discuté lors des discussions sur un accord final avec d’autres questions », a ajouté M. Netanyahu, selon ce responsable qui a requis l’anonymat.

Du côté palestinien, auparavant interrogé sur d’éventuels engagements de l’administration américaine qu’aurait obtenus l’Autorité palestinienne pour une prolongation du moratoire, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, s’était montré évasif. « Les Américains nous ont dit que si nous entamions les négociations directes, nous serions en meilleure position pour obtenir une extension du moratoire », s’était-il borné à affirmer. Quant à M. Abbass, il s’est contenté de réaffirmer : « Le gouvernement d’Israël assumera l’entière responsabilité du risque d’échec et d’effondrement des négociations si la colonisation continue dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés en 1967 ».

Terre contre paix

Au-delà des différends concernant les détails, c’est un véritable fossé qui oppose les deux parties, chacune abordant les négociations avec des conceptions radicalement différentes.

L’Autorité palestinienne se fonde sur le principe de l’échange de la terre contre la paix prévu par les résolutions de l’Onu et les plans de paix, dont l’initiative arabe et la Feuille de route du Quartette (Onu, Etats-Unis, Russie, Union européenne). « Nous nous rendons à ces négociations armés de ces positions et engagements et nous n’en dévierons pas », a insisté M. Abbass qui souhaiterait reprendre les négociations au point où elles se sont arrêtées avec les précédents cabinets israéliens.

En revanche, M. Netanyahu, qui évite toute référence aux accords passés y compris ceux d’Oslo en 1993 sur l’autonomie palestinienne, entend au contraire prendre un nouveau départ. Ce dernier entend s’impliquer personnellement dans la négociation avec M. Abbass, il ne sera secondé par aucun ministre mais par des conseillers. Ainsi l’équipe de négociateurs n’aura pas de pouvoir de décision. « L’objectif de M. Netanyahu est d’avoir une équipe restreinte qui pourra mener sous son contrôle des pourparlers rapides, sérieux et approfondis », a expliqué un communiqué du premier ministre israélien. Ce dernier a proposé de rencontrer M. Abbass tous les quinze jours pour améliorer les perspectives de dialogue direct entre Israéliens et Palestinien. Comme de coutume donc, les Israéliens veulent passer pour ceux qui cherchent à dialoguer, face à un interlocuteur qui le refuse. L’Autorité palestinienne n’a pas encore répondu à l’offre de M. Netanyahu de ces rencontres en tête-à-tête, surtout après la déclaration du premier ministre israélien concernant le gel de la colonisation. A quoi bon répondre à cette offre quand la première rencontre directe s’annonce d’ores et déjà de mauvais augure ?

Maha Salem

 




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