Processus
de Paix
.
A
l’heure où
Washington fait pression pour
une solution, de
nombreux
cercles influents aux Etats-Unis
relèvent
que les intérêts
américains
sont en contradiction avec ceux
d’Israël.
Israël,
un fardeau
pour l’Amérique
La
campagne bat son
plein pour
un retour des
négociations
directes
entre Palestiniens et
Israéliens,
une manière
d’avancer un
peu dans
le règlement
d’une question qui
perdure et qui
ne semble
guère voir
de résolution.
S’il y a des
pressions,
elles viennent de
l’Occident, les
Etats-Unis en
l’occurrence, qui
multiplie les initiatives de
manière intense
ces
derniers mois.
Et s’il
est
toujours bien
établi que
Washington est le principal
soutien de
l’Etat hébreu
contre qui
que ce
soit,
certains indices montrent
que les
choses commencent
à changer. Et
même une
question majeure
s’est
posée
: Israël
est-il un
atout stratégique
ou un handicap pour les
Etats-Unis ?
C’est tout
récemment,
c’est-à-dire le 20 juillet
dernier, que des
cercles
américains importants se
sont
interrogés sur
cet aspect des
choses.
Le
centre Nixon organisait un
déjeuner/débat
sur ce
thème, au
cours duquel Chas Freeman
Jr., ambassadeur des
Etats-Unis pour
l’administration H. W. Bush en
Arabie
saoudite de 1989 à 1992,
a prononcé un
discours où
il a fait le point
sur les
différents aspects stratégiques
et même
économiques où
Israël
constitue un fardeau pour
l’Amérique. « Le
gouvernement
américain
ne ménage pas sa
peine pour
protéger Israël des
conséquences
politiques et
juridiques
internationales de sa
politique et de
ses actes
dans les
territoires occupés et
contre ses
voisins, ou
— comme on
l’a vu récemment — en
haute mer. Les quelque 40 veto
que les
Etats-Unis ont
opposés,
afin de protéger
Israël au
Conseil de sécurité des
Nations-Unies,
ne sont
que la
partie visible de l’iceberg.
Nous avons
bloqué un
nombre
autrement plus important de
réactions potentiellement
dommageables pour
Israël
venant de la communauté
internationale, suite
à la
conduite israélienne. Le
coût
politique pour les Etats-Unis,
internationalement, pour
avoir
gaspillé de cette
manière
tant de notre capital
politique,
est exorbitant »,
mentionne-t-il.
Cet
état des
lieux est
bien
alarmant, et si les
Etats-Unis
ont des intérêts
réels dans
la région,
Israël les compromet de
manière grave.
Si
l’opinion arabe
est
dressée
contre les Etats-Unis,
c’est
justement pour cet
appui
aveugle pour Israël qui a
occupé les
terres palestiniennes et
rejette
toutes les tentatives de
paix. La guerre
meurtrière
contre Gaza
est l’exemple le
plus récent.
Et avant, les
choses
étaient aussi graves et
les Américains
n’ont
jamais hésité de
soutenir
Israël même
contre
toute l’opinion
mondiale.
D’ailleurs, de nombreux
analystes
relèvent que des
actes
terroristes, comme
ceux
d’Al-Qaëda, ont
été
expliqués par
ce
parti pris pour
Israël. Sans
vouloir
trouver de justification à
de tels
actes, il
est certain
que la politique pro-israélienne
de l’Amérique a
encouragé la naissance de
tels
mouvements.
De plus,
comme
l’affirme Freeman, qui est
un connaisseur de la
région et qui a
même opéré
sous George W. Bush,
celui qui a le plus
porté tort
à l’image de
l’Amérique,
relève d’autres aspects
aussi
concrets et
surprenants : «
Là où
Israël n’a
pas de relations diplomatiques,
les diplomates
américains
prennent régulièrement
sa défense.
Comme je
le sais par
expérience personnelle (j’ai
été
remercié par le gouvernement
israélien
d’alors pour mes efforts
couronnés de
succès
déployés pour son compte
en Afrique), le
gouvernement
américain a
été le promoteur
constant, et souvent le
financier, des différentes
formes de
programmes de coopération
israéliens avec les
autres pays ».
Même
sur le plan
économique, les chiffres
ne manquent
pas de prouver
cette
théorie où
Israël
est un
vrai
fardeau et qu’il
reçoit beaucoup
d’aides
alors qu’il
n’en a pas
besoin. Freeman cite arguments et
exemples
: « Les contribuables des
Etats-Unis
financent entre 20 et 25
% du budget
Défense d’Israël (selon
la méthode de
calcul). 26 % des 3 milliards
d’aides
militaires que
nous
garantissons à
l’Etat juif
chaque
année sont
dépensés en
produits de défense par
Israël.
Exclusivement, les entreprises
israéliennes
sont
traitées comme des
entreprises
états-uniennes pour l’accès
aux marchés publics de
défense des
Etats-Unis ». Et de
relever
: Les subventions visibles
accordées par le
gouvernement US
à Israël
montent à
plus de 140 milliards de dollars depuis
1949. Une
telle somme
fait qu’Israël
est de loin le premier
bénéficiaire des
largesses
américaines depuis la
Deuxième Guerre
mondiale. (...) Le
revenu par habitant en
Israël
est
aujourd’hui d’environ 37
000 dollars — à
égalité avec le
Royaume-Uni —, et
Israël n’en
est pas
moins le plus grand bénéficiaire
de l’aide
étrangère US, laquelle
rentre pour plus d’un
cinquième
dans ce
revenu.
Sans
aucun doute,
les torts portés par
Israël à
l’Amérique
deviennent objet de
débat.
Selon Foreign Policy, une
partie des cadres
américains
estiment que les
rebuffades
enregistrées par
l’administration américaine
sur le dossier
israélo-palestinien
du fait de la
détermination
israélienne, portent
atteinte
désormais à
sa
crédibilité.
Et des spécialistes,
tel Stephan Walt,
affirment
que « les intérêts
d’Israël et des
Etats-Unis
ne sont pas
nécessairement
convergents,
ils peuvent
même être
au contraire antagonistes » =.
Ahmed
Loutfi
Chaïmaa
Abdel-Hamid