Al-Ahram Hebdo, Arts | L’art à portée de tous

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 Semaine du 25 au 31 août 2010, numéro 833

 

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Arts

Festival du Graffiti. 70 jeunes participent cette année à la 3e édition. En plus d’une mission sociale et esthétique, l’événement cherche à ancrer la discipline dans le mouvement artistique égyptien.

L’art à portée de tous

« Sur la page Facebook de la 3e édition du Festival du graffiti, j’ai été taxé par un jeune d’utopiste patriotique pour avoir choisi les couleurs du drapeau égyptien, par le biais desquelles doivent travailler les jeunes. J’ai été un peu agacé, mais je n’ai pas voulu effacer la critique du site. J’ai répliqué ironiquement qu’avec ce don pour la critique, cette personne devrait participer au festival du graffiti. Un art qui, avec ses airs de révolte, propose une totale liberté de s’exprimer », explique Tamer Assem, curateur du Festival Graffiti 3 qui, selon lui, n’a aucune visée ni politique ni religieuse. Un festival annuel attendu impatiemment par tous les jeunes artistes qui cherchent à être reconnus et entendus avec des œuvres transgressantes, et en criant haut et fort un mécontentement général.

Réalisant ce besoin des jeunes, le curateur du festival a élargi cette année le terrain de création. Trois espaces dans l’enceinte du musée Mahmoud Mokhtar sont ainsi consacrés aux différentes techniques du graffiti. Le premier, consacré au travail de graffiti avec aérosols, dispose d’un mur de 52 m sur lequel sont fixées des planches en bois de 175 cm chacune. « J’ai voulu créer une vision panoramique de couleurs unifiées, un espace permanent pour les éditions prochaines du festival. Sur ce mur, il sera permis à l’artiste d’effacer le travail de celui qui l’a précédé pour en créer un autre. Cette accumulation de couches liera ancien à nouveau. Le graffiti est un art du peuple et pour le peuple, qui a cette particularité d’être un témoin de l’Histoire », déclare le curateur du festival, qui a voulu également deux salles d’exposition annexées au musée Mahmoud Mokhtar : les salles Isis et Nahdet Misr. Cette dernière est consacrée aux graffitis travaillés exclusivement avec des marqueurs. Quant à la salle Isis, elle opte pour le graffiti au rouleau ou pinceau. « Le graffiti doit être reconnu en tant qu’art à part entière, capable d’être exposé en galerie. Pourquoi les artistes d’Egypte ne sont pas reconnus en tant que tels mais plutôt comme des vandales au statut illégal ? Je veux voir le jour où il sera permis au graffiti de sortir légalement vers la ville et d’évoluer en périphérie, dans le monde artistique contemporain comme il l’est en Occident, qu’il soit enseigné dans les universités avec ses outils et règles », déclare Tamer Assem. Pour mieux enthousiasmer ces jeunes artistes au plaisir de s’émanciper, le travail se fait ludique, sur fond de hip-hop. Un style musical duquel émerge le graffiti et qui va de pair avec cet art urbain. « User des spray dans le graffiti n’est pas chose facile. Malgré son instantanéité créatrice, le graffiti n’invite pas à dessiner n’importe quoi. Il y a une obligation d’esthétique vis-à-vis de la société », signale la jeune Nada Nagui, qui a participé à l’atelier du graffiti donné du 15 au 25 août dernier. Fruit de cet atelier, la majorité des jeunes participants se sont penchés spontanément sur la production d’œuvres typographiques qui mettent en relief leur arabisme. Cela à travers des phrases et mots, en arabe ou en anglais, qui visent librement à « exploser », « détruire », « cartonner » et même transformer l’espace du musée Mahmoud Mokhtar en une sorte de jeu de piste. « A l’exception du fait de s’unir aux couleurs du drapeau égyptien, je n’ai jamais pensé restreindre les jeunes artistes participants à d’autres conditions. Je considère l’art du graffiti un art libre et universel qui jouit d’une singularité, de techniques et de motifs propres à lui », souligne Assem, qui a réussi cette année à attirer plus de participants au festival grâce à l’Internet. Une manière de ne pas se restreindre à des artistes de la faculté des beaux-arts et d’élargir le terrain aux plus talentueux.

Névine Lameï 

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Du 1er au 18 septembre.
Musée Mahmoud Mokhtar, face à l’Opéra du Caire.
De 10h à 14h et de 20h30 à 23h (sauf le vendredi).

 




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