Entre
tunnels et passages
Makram M. Ahmad
Le
prix de l’essence
dans le
secteur de Gaza est passé
d’environ 1,5
dollar à 0,25 dollar le
litre. Et
celui des cigarettes
ont
également connu
une baisse
de 20 %. Ces
baisses ne
sont pas dues au fait
que les points de passage
israéliens
ont commencé
à faciliter
l’introduction de
marchandises.
Ces baisses
sont dues à
la fraude par les tunnels
clandestins qui
relient à
l’Egypte.
Cette fraude se
concentre
sur l’essence
et les cigarettes,
puisque le
marché à Gaza
est noyé
par tous les
produits
alimentaires et technologiques
qui entrent
dans le secteur via les
tunnels clandestins, y
compris les
produits subventionnés.
Ceci
signifie que
l’économie
égyptienne assume une
nouvelle charge en comblant les
besoins du
marché du
secteur de Gaza par les
produits qui
n’y
pénètrent pas à
travers
les passages israéliens.
Il est
évident que
les Egyptiens
seront plus
satisfaits si
ces
produits passent par les
points de passage et non pas par les tunnels.
Selon les
déclarations d’un responsable
international chargé de suivre
les conditions du
marché à
Gaza, le Hamas
aurait
gagné chaque jour 1
million de dollars qui constituent les taxes
qu’il
devait payer sur les
produits
fraudés à
travers les tunnels.
Il est
donc
évident qu’il
est dans
l’intérêt de
l’Egypte
que le blocus
sur Gaza
soit levé, pour
ne pas faire assumer
à
l’économie nationale des
pertes
supplémentaires.
Si
le Hamas
veut que le
blocus soit
totalement
levé, il
n’a qu’à
accepter le retour aux points de
passage de l’Autorité
palestinienne
légitime
sous forme des forces
d’Abou-Mazen, et
ce, pour
contrôler l’entrée des
individus et des
marchandises.
C’est ainsi
qu’il
est possible de
réfuter les
prétentions du premier
ministre
israélien concernant les
craintes de
fraude d’armes,
sachant que
l’Occident et la
communauté
internationale soutiennent
le côté
israélien sur
ce point.
Or, le Hamas
n’acceptera
jamais de répondre
à cette
réclamation,
parce qu’il
veut rester
l’autorité unique
dans le
secteur, coûte
que coûte.
Surtout
que le
gouvernement d’Ismaïl
Haniyeh
profite économiquement de
la situation. Alors
que les
opérations de fraude
continuent,
l’Organisation de secours
assure 80 % des besoins des
habitants de Gaza et le
gouvernement de
Ramallah
est chargé de payer les salaires
de 60 000 employés
palestiniens
dans le
secteur. Aujourd’hui,
il faut
craindre
que le temps ne
passe vite
et qu’Israël, qui a
baissé la
tête face à la
tempête, ne
réussisse à
calmer l’opinion
internationale, pour
revenir au point de
départ,
surtout si le
Hamas pense
à lancer
une de ses
roquettes
sur les villages israéliens
voisins.