Syrie-Liban-Israël.
Le chef de la diplomatie
française, Bernard
Kouchner,
s’est rendu
cette
semaine à
Damas et
Beyrouth dans
une mission
dont l’objectif
est
d’apaiser les tensions et de faire
pression
sur les Syriens pour
qu’ils ne
soutiennent pas le Hezbollah.
Le
casse-tête de Hezbollah
«
Personne ne
parle plus de tension,
ou alors
cette tension
est
retombée ».
Le ministre
français des Affaires étrangères,
Bernard Kouchner, fait
preuve
d’optimisme. C’est
en tout cas
ce qu’il a
déclaré à
Beyrouth suite
à ses
entretiens avec le
président
libanais Michel Sleimane,
le premier ministre
Saad Hariri,
et auparavant
à Damas,
avec le président
syrien
Bachar Al-Assad. Bernard
Kouchner
s’est dit «
plutôt
rassuré » après
sa
tournée. « Le ministre
Kouchner a
informé le président
que sa
tournée
régionale vise à
apaiser les tensions
récentes, qui
ont
commencé à
décliner
ces derniers
jours,
notamment en ce qui
concerne les menaces
israéliennes », a
déclaré le bureau de M.
Sleimane après la
rencontre
entre les deux
hommes.
M.
Kouchner
était venu
jouer la carte des relations de
la France avec Damas
et Beyrouth,
pour tenter de faire
baisser la tension
alors que
des rumeurs
faisaient état d’un
éventuel
prochain confrontement
entre le Hezbollah et
Israël.
La
tension est
davantage
montée il y a
quelque temps,
lorsque des
responsables israéliens
ont accusé
Damas de
livrer des missiles à
moyenne
portée et même des
missiles Scud au mouvement
chiite
libanais. Une information
démentie par la
Syrie à
maintes reprises.
Dans
une
conférence de presse
conjointe avec M.
Kouchner,
Bachar Al-Assad a
déclaré à
l’adresse des
journalistes
libanais «
qu’il n’y
avait pas
matière à
s’inquiéter,
qu’il n’y
avait pas de Scud
sur votre
territoire ». Quant au
ministre
français, il
a de nouveau appelé au respect
de la résolution 1701, qui
avait mis
fin à la guerre
dans le
Sud-Liban et qui prévoit
un embargo sur les
armes à
destination du
Liban.
Or,
malgré
cet
apaisement dont
à
longuement parlé le
ministre
français, les tensions restent
vives.
Alors que la France
tente
d’obtenir de la Syrie
qu’elle
limite son soutien au
Hezbollah, Damas
insiste de son
côté sur
« les violations israéliennes »,
jugeant
inacceptable la politique
occidentale qui «
garde le silence »
sur cette
question. M. Assad a
aussi fait
valoir au ministre
français
que la tension actuelle
était
provoquée, selon
lui, par
Israël qui procède
à des
manœuvres militaires
et effectue
des survols
du Liban, a
indiqué une
source diplomatique
française. Le
président
syrien lui a
affirmé,
selon la même source,
que Damas
ne
déclencherait jamais la
guerre et le Hezbollah non plus, et
estimé que
ce n’était
pas non plus l’intérêt
de l’Iran
(qui soutient le Hezbollah) de
déclencher un
conflit.
Aussi,
la Syrie a
répondu dimanche aux
puissances
occidentales qui l’invitent
à ne
pas soutenir le Hezbollah
qu’elle
refusait d’être « le gendarme
d’Israël » en empêchant
le mouvement
chiite
libanais de se procurer des
armes.
« Israël a-t-il
jamais
cessé de
s’armer ? A-t-il
cessé
d’inciter
la violence ou de se
livrer des
manœuvres militaires ?
Pourquoi les
armes
sont-elles interdites
pour les Arabes et
autorisées pour
Israël
? », a
demandé le ministre
syrien des Affaires
étrangères,
Walid Moallem,
à l’issue
d’une
rencontre avec son homologue
allemand, Guido Westerwelle.
« Israël bat le tambour de la
guerre. En l’absence de
paix
véritable, tout
est possible », a-t-il
ajouté.
La
Syrie, pays
jugé critique par Washington pour la
paix au
Proche-Orient, n’a
donc montré
aucun signe
de retrait de son
appui au Hezbollah qui
est aussi
soutenu par
l’Iran, bien
que cette
question ait
compromis un rapprochement
entre Damas
et Washington. En effet, les
armes du
Hezbollah ont
figuré en
bonne place ces
derniers
mois des contacts diplomatiques
des Occidentaux avec la
Syrie. Le
sénateur
américain John Kerry, qui a
évoqué la question le mois
dernier avec le président
Bachar Al-Assad,
l’a
rencontré de nouveau samedi
à Damas.
La question est
aussi au centre des discussions
entre le
président américain,
Barack
Obama, et le premier ministre
libanais,
Saad Al-Hariri,
lors de la première
visite de M.
Hariri aux
Etats-Unis entamée
lundi. Une
visite qui
intervient alors
que le
gouvernement libanais
continue à
exprimer ses
craintes
d’une possible attaque de
la part d’Israël et
que l’Etat
hébreu
entame une
série de
manœuvres militaires qui
n’augurent de
rien de bon.
Abir
Taleb