Palestine.
Israéliens
et Américains
sont en
passe de mettre un
termeà la
crise qui a refroidi
leurs relations
sur fond d’un
processus de
paix dont
on n’attend pas le
dégel de
sitôt.
Du
froid et
du chaud
loin de l’essentiel
Le
coup de froid,
né
il y a
deux
semaines entre les
Etats-Unis et
Israël,
semble s’être
estompé.
S’est estompé
aussi tout
espoir de reprise sérieuse
des négociations en
vue d’une
paix
véritable. Et la
visite
cette semaine
à Washington
du premier
ministre israélien,
Benyamin Netanyahu,
est plus
destinée à
réchauffer les relations
entre les
deux pays qu’à
parvenir à
des moyens de
relancer le
processus de paix.
En effet,
à la veille
de l’arrivée de M. Netanyahu
à Washington, la
secrétaire
d’Etat américaine,
Hillary Clinton, a réitéré le
ferme
soutien de Washington à
la sécurité de
l’Etat
hébreu. « Pour le
président (Barack)
Obama, pour
moi et pour
toute
l’administration, notre
engagement pour la sécurité
d’Israël et pour
l’avenir
d’Israël est
inébranlable.
Garantir la
sécurité d’Israël
est
plus qu’une position
politique pour
moi.
C’est
un engagement personnel auquel
je ne
renoncerai
jamais », a déclaré Mme
Clinton.
La
sentence
a été
lâchée. C’est
tout dire. Les
Palestiniens
ont beau
compter sur les
engagements premiers de M. Obama,
qui avait fait
du
processus de paix
l’une de
ses
priorités à son
arrivée à
la Maison Blanche,
ils
n’obtiennent toujours
rien. Certes, la
secrétaire
d’Etat américaine a
appelé
Israël à faire des
choix «
difficiles mais
nécessaires » pour la
paix, il
n’en
demeure pas moins
que Washington
reste
impuissante face à
Israël, incapable de
lui imposer
ces « choix
difficiles ». Suite
à la crise
diplomatique
entre Washington et Tel-Aviv, et
sous la
pression américaine,
Benyamin Netanyahu a
dit accepter de faire des «
gestes de
bonne volonté »
afin de
relancer les négociations
avec les Palestiniens.
Mais il
n’a rien
cédé sur
un point capital : un gel de la
colonisation
à
Jérusalem-Est, dont la
communauté
internationale ne
reconnaît pas
l’annexion en 1967. A la
veille de son
départ pour la
capitale
américaine, le premier ministre
israélien a
ainsi défié le monde
entier en
déclarant
: « La politique de
construction à
Jérusalem
est la même
que celle
qui prévaut
à Tel-Aviv.
Nous
continuerons de construire
à Jérusalem,
comme nous
l’avons fait
depuis 42
ans ».
Quant
à George Mitchell, l’émissaire
américain pour le
Proche-Orient,
actuellement
dans la
région, il
fait profil bas. Au
terme d’une
rencontre avec le
président
palestinien, Mahmoud
Abbass,
lundi à Amman,
ce dernier
s’est contenté
d’appeler
Israéliens et Palestiniens
à la «
retenue » après les violences
dans les
territoires palestiniens
et à
Jérusalem-Est, afin de
permettre la
tenue de
pourparlers indirects ;
tout en affirmant
qu’il
poursuivrait « dans les
prochains
jours » ses discussions
avec les responsables
israéliens et
palestiniens
afin
d’établir « les conditions qui
permettront de lancer les
pourparlers indirects et
d’avancer
vers la paix et la
prospérité pour
tous ». Mitchell
attend sans
doute les résultats de la
rencontre
Obama-Netanyahu à
Washington.
L’heure des décisions
Côté
palestinien, la
présidence de
l’Autorité a
accusé,
dimanche, Israël de
répondre aux efforts
diplomatiques par «
l’assassinat » de
Palestiniens et
d’entraver la reprise
du dialogue par
sa
politique de colonisation
à
Jérusalem-Est. « L’escalade
israélienne et
l’assassinat
quotidien des
Palestiniens
sont le message de
l’actuel
gouvernement israélien
aux Arabes et aux efforts
américains », a
affirmé le
porte-parole de la présidence
palestinienne
Nabil
Abou-Roudeina, après la mort de
quatre Palestiniens
près de
Naplouse (Cisjordanie) en
24 heures. M.
Abou-Roudeina a
ajouté que
les déclarations de M. Netanyahu
sur la
politique de colonisation
de son gouvernement
à Jérusalem
« n’aident pas
à la reprise des
négociations ».
Pour
sa part, le
négociateur
palestinien, Saëb
Erakat, a
déclaré que «
l’heure est
aux décisions.
L’intervention
d’une tierce
partie pour
rapprocher les points de vues
dans les
négociations
est un
mécanisme
adéquat ». Soulignant
que les
Palestiniens et les pays
arabes ont
approuvé les
pourparlers
indirects, il a
ajouté que
« la responsabilité
du blocage
des négociations »
incombe à
Israël.
Devant
l’impossibilité de
négociations de
paix
directes interrompues
depuis fin 2008, les
Etats-Unis
ont obtenu des
deux parties de
participer
à des pourparlers
indirects,
que doit
mener M. Mitchell. Le début de
ces
négociations a été
différé après le
feu vert
donné le 9 mars par
l’Etat
hébreu à la construction
de 1 600 nouveaux logements
à
Jérusalem-Est. Depuis
cette
annonce, de fréquents
accrochages
ont eu lieu
entre
manifestants palestiniens
et forces israéliennes
à
Jérusalem-Est et en Cisjordanie
occupée,
lors de protestations contre
la colonisation
juive.
Aujourd’hui,
ce
sont avant
tout les Etats-Unis qui
sont à
l’épreuve. Le principal
parrain du
processus de
paix doit
donner la
preuve de sa
capacité à
relancer ce
processus,
à faire pression
sur Israël
et à être
impartial. Les Palestiniens
peuvent-ils encore y
croire
?
Abir
Taleb