Jérusalem
et l’action
arabe conjointe
Ahmad
Y. Al-Qarei
Jérusalem
est la
principale cause arabe.
Il était
donc tout à fait normal
qu’elle
occupe la priorité
dans tout agenda
arabe à
partir de
l’action palestinienne
conjointe à
l’action
bilatérale ou
multilatérale
arabe.
Cependant, il
semble que
cette
priorité a connu un
recul
évident dans
l’action
arabe conjointe.
C’est ainsi
que les
festivités de Jérusalem,
capitale de la culture
arabe en 2009,
ont été
limitées à
Jérusalem
seulement. Nous
comptions beaucoup
sur ces
festivités en
tant que
point de départ
d’une
campagne médiatique et
culturelle sans
précédent, aux
niveaux
arabe et international. Mais
ce n’était
pas le cas.
Jérusalem avait
vraiment
besoin d’une
telle
campagne, car elle a
connu les plus
violents plans de
judaïsation
à partir des
tentatives de Sharon de
transgresser
l’Esplanade des
mosquées en 2000,
à
l’abolition du
droit de
séjour à
Jérusalem de 50 000
arabes vivant
à
l’extérieur du
mur de
séparation. Tout ceci se
passe alors
que les
médias arabes se
contentent de
quelques
nouvelles brèves et de
quelques
rares articles et études
sans lancer une
campagne
médiatique globale et
bien
étudiée pour mobiliser
les sentiments arabes
autour de la
priorité de
l’arabité de Jérusalem
dans
l’agenda de l’action
arabe
conjointe.
Les
festivités de 2009 de
Jérusalem,
capitale de la culture arabe,
n’étaient pas
suffisantes. La cause de
Jérusalem a
besoin de nombreux
efforts. Les festivités de 2009
pouvaient
être le début d’une
décennie
consacrée à
Jérusalem
jusqu’en 2019 ou
jusqu’à sa
libération.
Nos ancêtres
ont déjà
réussi à
libérer
Jérusalem plus de 40 fois
en 3 000 ans. Nous
devons donc
nous donner
la mission de la libérer
une autre
fois.
Jérusalem a besoin, plus
que jamais,
des efforts des forums de pensée,
de sciences, d’enseignement, de
culture et de médias
arabes pour faire face aux
campagnes
israéliennes récurrentes
qui font la une des
différents
médias européens et
américains.
Dans
ce contexte,
nous
pouvons étudier
une situation
actuelle où
l’action
arabe conjointe a
connu un
cuisant échec. Il
s’agit de la question de la
déclaration
conjointe des ministres
des Affaires étrangères de
l’UE dont
le projet a
été publié début
décembre 2009
concernant
Jérusalem et les négociations.
Alors
qu’Israël s’est
empressé
d’exercer des pressions
sur l’UE
et que des
amendements ont
été opérés
sur le
projet européen pour
s’accommoder avec la position
israélienne,
l’action
arabe conjointe
est restée
inerte.
Bien que le
projet de rapport
européen
ait été
déclaré à
l’avance, le 23
novembre 2009,
Israël
s’est empressé de le
mettre en
doute et a prétendu
qu’il se
contredisait avec la politique
du Quartette. Il a
même
prétendu que
ce projet
était une
tentative de faire avorter les
tentatives
américaines pour la reprise des
négociations entre les
Palestiniens et les
Israéliens et
qu’il
tentait d’imposer des
règlements
contradictoires aux plans du
président
américain Barak
Obama.
Toujours pas de position du
côté de
l’action arabe
conjointe.
C’est ainsi
que l’UE
s’est
trouvée obligée de se
plier aux
pressions américaines et
israéliennes pour amender le
projet à
la faveur
d’Israël.
Ces
dernières
années, Israël a
essayé de
propager l’idée
que le
conflit dans la
région
était une guerre
israélienne
contre le terrorisme. Il
a réussi à
exploiter les événements
du 11
septembre à son
compte.
C’est ainsi
qu’il a
réussi à
déformer
l’image des Arabes
dans la
pensée américaine, les
plaçant
dans une position
permanente
d’autodéfense.
Auparavant,
Israël
avait refusé
l’initiative de
paix arabe
avant même
sa
soumission à la
conférence
du sommet
arabe,
c’est-à-dire depuis
que le prince
Abdallah bin
Abdel-Aziz
l’a déclarée.
Ce dernier a
même
proposé de participer au
sommet de
Beyrouth pour parler
directement avec les leaders
arabes,
déclarant qu’il
possédait un plan de
paix en
trois étapes.
Premièrement, un
cessez-le-feu
selon les ententes de Tenet et
les recommandations
du rapport de Mitchell.
Deuxièmement :
une trêve
de longue
durée permettant
à
l’Autorité palestinienne
de réaliser
l’unité géographique de
ses
territoires sans traçage
des frontières.
Troisièmement :
délimiter les
frontières finales des
deux Etats
qui seront
déterminées selon les
relations futures et selon les
résolutions 242 et 338
du Conseil
de sécurité relatives aux
frontières
sûres et reconnues.
Quelques
heures
seulement après la déclaration
du sommet
de Beyrouth, pour
prouver son
hostilité à
l’initiative de
paix arabe,
Sharon a dévasté
Ramallah et a
encerclé
l’ancien président
palestinien
Yasser Arafat au siège de
sa
présidence. De plus, Sharon a
déclaré son refus de la
clause la plus importante de
l’initiative relative au
retrait aux
frontières de 1967 et au retour
des réfugiés. Quant aux
autres initiatives,
Israël
n’approuvait que les
clauses permettant la
consolidation de l’occupation.
Il suffit
dans ce
contexte de
rappeler le désengagement
d’Israël
envers la feuille de
route américaine. Le
gouvernement
du Likoud
a alors
pris pour prétexte son
différend avec le
parti du
Travail et a invité
à
l’organisation d’élections
anticipées le 28
janvier 2003.
Nous devons
profiter de
toutes ces
réalités et
reconnaître l’importance
de la méthodologie
juridique en
traitant la question de
Jérusalem
partant du fait
que nous
sommes les
propriétaires des droits
légitimes. Pour faire face
à
l’intransigeance israélienne
et aux pratiques
agressives
israéliennes, nous
devons
également renforcer les
sources des forces politiques,
économiques et
militaires des pays
arabes et
entamer une action se
basant sur
les dimensions juridiques de
notre cause.