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 Semaine du 22 au 28 décembre 2010, numéro 850

 

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Enquête

Croissance . Le gouvernement se montre très confiant pour les deux années à venir alors que les analystes estiment ses objectifs difficiles à réaliser, compte tenu de la conjoncture internationale. Explications.

Une vision bien optimiste ...

Les prévisions du gouvernement égyptien quant au taux de croissance national vont bon train. 6 % pour 2010, 7 % en 2011 ... et même 8,5 % pour 2012. « Ces prévisions ne sont pas inventées », défend Osmane Mohamad Osmane, ministre du Développement économique. Il poursuit, confiant à l’Hebdo que « le gouvernement prépare ces jours-ci le prochain budget, et il contiendra plus de détails sur les secteurs prometteurs et capables de réaliser de tels taux », en ajoutant que la « base est solide ». Osmane se réfère à la coopération interarabe comme outil contribuant aussi à la relance. « 60 % des investissements non pétroliers proviennent des pays arabes, et le commerce interarabe croît de 20 % chaque année. Les pays arabes sont une carte gagnante », explique-t-il, en refusant de donner plus de précision concernant les secteurs prometteurs. Les déclarations du président Moubarak, dimanche dernier, lors de son discours à l’Assemblée du peuple, vont dans le même sens. Il l’a annoncé clairement : la croissance atteindra 8 % au cours des 5 années prochaines. Le ministre des Finances, Youssef Boutros-Ghali, avait, de son côté, annoncé la semaine dernière que l’Egypte pourrait, avec quelques efforts, réaliser ces estimations de croissance. Ghali parie sur les Investissements Etrangers Directs (IED), le tourisme et l’essor des exportations. Le Partenariat Public Privé (PPP) est un autre pilier qui contribuera à la relance de l’économie pour les années à venir. Il a également annoncé que le gouvernement vise 100 milliards de L.E. en tant qu’investissements publics privés. « Le gouvernement ne financera que 30 ou 40 % de ces projets. La tâche est donc facile, et ces investissements activeront le marché et créeront une demande », explique-t-il.

Cependant, les banques d’investissement œuvrant sur le marché ne partagent pas cette vision du gouvernement. L’Hebdo a rencontré les responsables de trois d’entre elles, et tous estiment que le gouvernement est « optimiste » dans ses estimations. La plus optimiste de ces banques, Beltone, pense qu’une croissance de 8,5 % ne pourra être réalisée avant 4 ans minimum. « Relancer la croissance se base en fait sur des facteurs extérieurs qui ne dépendent pas du gouvernement, tels que les IED ou la reprise économique des pays étrangers. Donc, c’est un pari non garanti », dit Riham Al-Dessouqi, responsable au niveau de cette banque. L’Egypte a enregistré un taux de croissance record de 7,3 % en 2008-2009, avant de plier et atteindre 4,7 % après la crise. La croissance avait atteint 5,3 % en 2009/2010, après 4,7 %, suite à la crise mondiale. « Nous parlons d’un bond de 3 % et cela n’est pas facile », poursuit Al-Dessouqi. Le PPP, sur lequel compte le gouvernement, est également un outil à long terme, selon Al-Dessouqi. Car la lenteur des procédures d’application de tels projets est un facteur entravant. « A quand remonte le dernier projet PPP remporté ? A 6 mois minimum », dit-elle, en soulignant que même après la promulgation de la nouvelle loi du PPP il y a trois mois, les délais d’exécution ne seront pas réduits. Alia Mamdouh, analyste économique auprès de la banque d’investissement CI Capital, partage ce point de vue. Selon elle, il est difficile de réaliser une telle avancée alors qu’on ne connaît pas l’avenir de l’économie mondiale. « Comment les pays investiront-ils si leur économie reste instable ? Les liquidités pour voyager manquent aussi », affirme-t-elle. « Le fait que quelques pays européens aient pu reprendre haleine n’implique pas que la crise est terminée. Le problème des dettes n’a pas été encore réglé », avance fermement Alia Mamdouh, pour qui les 8,5 % de croissance ne seront pas atteints avant 4 ans. De même, selon elle, les exportations peineront à se redresser, surtout que les deux plus grands importateurs d’Egypte restent les Etats-Unis et l’Europe, et ils traînent encore à surmonter les répercussions de la crise.

IED, outil plus ou moins garanti

De sa part, Hani Guéneina, directeur du département des recherches économiques auprès de la banque d’investissement Pharos, pense que le gouvernement est optimiste, mais souligne quelques domaines capables d’aider à l’approche de l’objectif. A cet égard, il contredit ses collègues en assurant que les IED sont un outil plus ou moins garanti, car « les entreprises en bonne santé guettent les centres de croissance et l’Egypte figure sur la liste ». Le ministre du Commerce et de l’Industrie, en charge des affaires du ministère de l’Investissement, Rachid Mohamad Rachid, a annoncé la semaine dernière vouloir doubler les IED pour atteindre 15 milliards de dollars en 2015, se basant sur le même concept. Pour lui aussi, la demande locale a une part à jouer. « Si l’économie égyptienne continue à croître à un taux de 6 %, cela créera une demande susceptible de relancer les investissements », dit-il dans une interview avec l’agence Bloomberg, en mentionnant que le gouvernement doit simplifier les procédures et ouvrir de nouveaux domaines à l’investissement pour atteindre son but. A noter que le volume des investissements en Egypte lors du premier semestre n’a pas dépassé les 3 milliards de dollars, mais le gouvernement vise les 7 milliards en fin d’année. Des positions qui ne peuvent engendrer que l’attentisme des observateurs.

Névine Kamel

Prévisions de croissance

Année Gouvernement Pharos CI Capita Beltone
2010 6 %  5,3 % 5,5 %  5,5 %
2011 7 % 5,5 %  5,6 %  5,7 %
2012  8-8,5 %  7 % 7,5 % 7 %

Les pays en développement, suite à la crise financière, vont être le centre de la croissance au cours de la prochaine période. Le graphique montre que les pays développés enregistreront des taux de croissance entre 1 et 3 % alors que les pays en développement ne s’attendent pas à un taux inférieur à 4 %.

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