Elections .
Une de nos lectrices donne son avis sur la participation des
jeunes aux élections.
Les
jeunes et
la politique
Souvent on reproche aux jeunes d’être loin de la vie
politique du pays dans lequel ils vivent. Ce qui n’est pas
toujours vrai. Cette année, les élections législatives se
caractérisent par une effervescence politique. Une chance
aux jeunes pour agir, affirmer leur propre opinion et bâtir
de leur propre main l’avenir de leur pays.
Mais la technologie a mené à ce que les jeunes se limitent à
déclarer leur point de vue à travers les moyens
technologiques : Facebook, blogs
et différents sites sociaux.
Celui qui observe le progrès survenu dans la haute
technologie et l’Internet peut tout de suite remarquer que
l’Internet est devenu une scène de débats intellectuels et
politiques, et au lieu d’assister aux colloques et aux
réunions dans des salles conçues dans ce but pour discuter
d’un certain thème, les jeunes ont trouvé une autre solution
plus sécurisée : dire ce qu’ils veulent, en restant assis
derrière leur écran.
Mais est-ce que cette interaction digitale prouve que les
jeunes Egyptiens sont vraiment intéressés par la vie
politique et intellectuelle égyptienne ? Suffit-il d’écrire
son opinion sur une « note » sur un blog ou d’écrire un «
status » sur
Facebook déclarant que je
soutiens telle ou telle personne ? Est-ce que c’est ça le
genre de participation que nous attendons vraiment des
jeunes ?
C’est peut-être un résultat normal du progrès technologique
qui caractérise tous les domaines de notre vie actuelle. Je
crois que cette réaction digitale des jeunes n’est qu’une
déclaration directe qu’ils ne sont plus intéressés par la
politique, voire qu’ils n’ont plus d’espoir et que rien ne
va changer. Ils disent ce qu’ils veulent sur Internet sans
réagir réellement dans la vie politique.
Je veux envoyer un message aux jeunes : dites ce que vous
voulez sur Internet, mais n’oubliez pas que pour réaliser
vos rêves, il faut lutter dans la vie. Le même cas
s’applique à la politique : vous n’allez pas trouver un
changement soudain, mais il faut toujours travailler sans
perdre espoir. Alors, les jeunes, gardez l’espoir.
Khadiga
Mohamed,
Guiza.
Un grand homme
J’ai lu, comme tous les autres, les articles commentant la
décision de l’homme d’affaires Naguib
Sawirès de démissionner de son poste pour se
consacrer aux travaux de charité. Une décision que personne,
tenant une grande place comme Sawirès,
n’avait le courage de prendre.
En fait, ce qu’a pu faire Sawirès
dans le monde du business rend l’application de cette
décision assez difficile, surtout que c’est une personne qui
a su se faire une grande réputation dans le monde des
affaires, ce qui veut dire qu’il va quitter le business au
faîte de sa gloire.
Mais puisqu’il jouit d’une mentalité économique brillante,
alors pourquoi ne pas utiliser ce don dans les travaux de
charité ?
Une idée m’est venue en lisant les dernières nouvelles de ce
milliardaire : fonder une association caritative visant à
aider les jeunes financièrement et prodiguant des conseils
susceptibles de les aider à créer leurs propres projets, en
se basant sur la longue expérience de
Sawirès dans ce domaine. J’espère que mon idée sera
accueillie par Naguib Sawirès,
un vrai Egyptien qui vise à aider les autres.
Adel
Mounir,
Le Caire.
Un civisme exemplaire
Un jour, en retournant chez moi, j’ai assisté à un événement
qui m’a laissée bouche bée. Permettez-moi de vous raconter
ce que j’ai vu.
A 15h30, heure de pointe, où les rues sont encombrées, j’ai
vu des gens faisant la queue devant un microbus, chacun
attendant son tour sans gêner les autres. Une scène qui ne
se répète pas tous les jours dans les rues égyptiennes. J’ai
attendu quelques minutes pour voir ce qu’ils vont faire.
Honnêtement, je croyais que cette queue ne va pas résister
pour longtemps et que la culture du « chaos », dans laquelle
la société égyptienne est plongée, domine. Heureusement, la
discipline a été maintenue et le rang a résisté malgré tout
et tous les passagers ont pu prendre leur place dans le bus
sans aucun problème.
Avec un peu d’organisation et de civisme, nous pourrons
prouver qu’il y a toujours un espoir pour le changement.
Heba
Ahmed,
Héliopolis.
Le travail des enfants …
Permettez-moi, chers lecteurs et lectrices, de parler d’un
sujet très important concernant le travail des enfants. Je
suis préoccupée par ce sujet et cela m’a poussée à vouloir
en discuter avec vous.
Depuis quelques années, une loi a été promulguée concernant
l’interdiction du travail des enfants de moins de 14 ans.
Selon le rapport du Conseil national de la maternité et de
l’enfance, le nombre d’enfants travaillant en Egypte est
encore élevé. Les causes majeures du travail des enfants
sont le décès des parents, l’émigration ou le divorce des
parents. Mais, à mon avis, il y a une autre raison
importante, c’est le manque d’éducation et l’analphabétisme
des parents. Je pense que la loi promulguée il y a plus de
dix ans n’a pas résolu ce phénomène. Pour cela, je suggère
d’imposer des amendes, ou même de condamner à des peines de
prison tous ceux qui font travailler les petits enfants dans
des domaines dangereux. De même, il faut améliorer le niveau
social des familles pour qu’elles ne soient pas obligées de
faire travailler leurs enfants.
Laila Nader,
Le Caire.
Vous souvenez-vous des Coquelicots ?
Plusieurs mois ont passé et le destin des Coquelicots reste
toujours inconnu. D’abord, les quelques semaines suivant le
vol de la toile ont témoigné d’une agitation sécuritaire
dans tous les musées et les aéroports du pays. Les nouvelles
concernant la sécurité dans les musées et les négligences
dans ce secteur ont été partiellement dévoilées et ont fait
la une des journaux pour longtemps. Mais à la fin de tout
cela, qu’est-il arrivé aux Coquelicots ? Question toujours
sans réponse.
Suite au vol de la toile, les « supposés » accusés ont été
condamnés, avec à leur tête Mohsen
Chaalane. Celui-ci a été même
libéré il y a quelques semaines. Une fin attendue dans une
société comme la nôtre, où les ministres et les responsables
se protègent les uns les autres.
En fait, que Chaalane soit un
bouc émissaire ou le vrai coupable dans cette affaire, je
pense que Farouk Hosni, ministre de la Culture, est le
premier accusé.
La situation dans laquelle se trouvent les musées et l’art
en général en Egypte n’est pas satisfaisante. Le ministre
concerné a réduit le monde artistique aux festivals, au
chant, à la danse et à ses toiles. Et face à sa confiance
que rien ne peut l’obliger à quitter son poste, bien qu’il
ait maintes fois déclaré qu’il allait quitter le ministère,
il agit comme si le ministère de la Culture est une
propriété personnelle.
Les jours passent, Les Coquelicots sont toujours perdus —
peut-être pour toujours — et monsieur le ministre jouit de
son poste. Rien ne change.
Raouf
Magdi
Le Caire.
Protéger la langue arabe
Depuis quelques années, on a vu l’augmentation d’écoles et
d’universités étrangères dans notre pays et leur influence
sur les élèves et les parents. Ces universités ont des
effets positifs, mais aussi négatifs. Je pense que cela
menace notre identité arabe. En effet, les parents ont
recours à ces écoles internationales en souhaitant que leurs
enfants puissent obtenir à l’avenir de bons postes dans les
grandes entreprises. Certains pensent que cela représente
plutôt un aspect de civilisation et de développement afin de
suivre le rythme des changements mondiaux. Mais à mon avis,
dans ces écoles étrangères, les responsables ne donnent pas
beaucoup d’importance à notre langue d’origine, la langue
arabe. Et à long terme, cela va affaiblir notre culture
arabe. C’est le ministère de l’Education qui doit imposer la
langue arabe comme une langue essentielle dans ce genre
d’écoles. Il est vrai que l’apprentissage de la langue arabe
comprend des difficultés et qu’il faut y trouver des
solutions. De même, les professeurs doivent savoir comment
présenter les informations aux étudiants, surtout que les
élèves de nos jours manient parfaitement l’Internet et
aiment enrichir leurs connaissances et apprendre d’autres
langues étrangères comme l’anglais, le français et
l’allemand. Il est donc urgent de trouver un moyen de leur
faire aimer la langue arabe.
Ossama
Badawi,
Nouveau Caire.