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 Semaine du 1er au 7 décembre 2010, numéro 847

 

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Afrique

Côte d’Ivoire . A l’issue d’une semaine de violences sanglantes, le vote a eu lieu dans le calme lors du second tour d’une élection présidentielle historique dans ce pays, mais l’opposition a rapidement dénoncé des fraudes.

Sous haute pression

Dans un climat de tension, le second tour de l’élection présidentielle historique en Côte d’Ivoire, entre le sortant Laurent Gbagbo et l’ex-premier ministre Alassane Ouattara, s’est déroulé dimanche dernier. Après une décennie de crises politico-militaires, quelque 5,7 millions de personnes étaient appelées à voter, pour départager les deux hommes qui avaient obtenu respectivement 38 % et 32 % des suffrages au premier tour le 31 octobre dernier.

A l’encontre de toutes les prévisions, la participation avait alors été exceptionnelle (83 %), elle devait être nettement en baisse, après une semaine d’accrochages sanglants, d’un durcissement des discours et des échauffourées entre partisans des deux bords qui avaient fait au moins quatre morts. A la fermeture des bureaux de vote, des accusations mutuelles entre les deux rivaux ont été lancées. D’abord, le parti d’Alassane Ouattara a dénoncé un « empêchement systématique », accusant les partisans de Laurent Gbagbo d’avoir fait en sorte que beaucoup de ses propres électeurs ne puissent voter à Abidjan et dans le centre-ouest notamment. Avis partagé par un autre responsable du Rassemblement Des Républicains (RDR), Marcel Amon Tanoh, qui a affirmé que le camp présidentiel avait empêché nombre de ses électeurs « de se rendre dans les bureaux de vote », et certains de ses représentants d’être « effectivement présents dans les bureaux ».

D’autre part, le parti du président Gbagbo a jugé que, « globalement », le scrutin n’a pas été « transparent » dans la moitié nord, sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN) depuis le putsch raté de septembre 2002, et où M. Ouattara avait régné en maître au premier tour.  « De graves irrégularités sont intervenues dans les zones contrôlées par les FN, où beaucoup d’intimidations et de contraintes ont été exercées » contre les électeurs de M. Gbagbo, a affirmé Pascal Affi N’Guessan. En effet, entre le sortant au pouvoir et son rival, candidat pour la première fois, c’est une longue histoire d’accusations réciproques, qui sont ressorties dans l’entre-deux-tours. 

Une autre polémique a surgi à la fin de la campagne électorale, et en cette journée électorale, ce qui concerne l’imposition d’un couvre-feu nocturne. Pour assurer le « maintien de l’ordre » dans cette période délicate, un couvre-feu nocturne a été décidé par le président samedi dernier. Selon le gouvernement, « la mesure ne s’applique pas aux personnes impliquées dans l’organisation des élections  officielles de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ainsi qu’aux observateurs et journalistes notamment ».

Le chef de l’Etat a défendu une « mesure dissuasive pour quelques

extrémistes », tandis que le camp de son rival a assuré, vendredi, qu’il ne respecterait pas cette décision qui est, selon lui, « la porte ouverte » aux « fraudes ». Et Laurent Gbagbo a indiqué qu’il serait bientôt « aménagé ». Cependant, un communiqué publié n’a donné aucune idée des « aménagements pratiques » décidés en réponse à la CEI, qui avait demandé un « assouplissement » du couvre-feu.

Naguère rare exemple de stabilité en Afrique de l’Ouest, le pays est plongé dans la tourmente depuis le coup d’Etat de 1999. Six fois repoussé depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, le scrutin est censé clore la crise née du putsch raté de septembre 2002, qui a coupé le pays en un sud loyaliste et un nord aux mains d’une rébellion rebaptisée Forces Nouvelles (FN).

Les deux prétendants qui, samedi, avaient lancé ensemble un appel au calme et s’étaient engagés à respecter le verdict des urnes, avaient eux-mêmes créé un climat électrique en s’accusant à longueur de meetings de toutes les épreuves qu’a connues le pays depuis dix ans, se traitant mutuellement de « putschiste ».  « Nous lançons un appel solennel à tous nos électeurs et nos militants de s’abstenir de tout acte d’agression sur les personnes et les biens ainsi que le matériel électoral, en vue de permettre l’organisation du scrutin dans un climat apaisé nécessaire à des élections transparentes », ont-ils déclaré. Cet « appel aux électeurs » a été lu par le premier ministre Guillaume Soro à l’issue d’un entretien entre les trois hommes et le médiateur dans la crise ivoirienne, le président burkinabé Blaise Compaori.  Exhortant les Ivoiriens à « aller voter massivement », les deux candidats se sont de nouveau « engagés solennellement à accepter le verdict des urnes ». Chacun s’est livré aussi à d’impressionnantes opérations de séduction en direction de l’électorat d’Henri Konan Bidii, essentiellement son ethnie baouli (centre). Arrivé troisième avec 25 %, l’ex-président a voté « tout naturellement » pour Alassane Ouattara, « candidat du RHDP (Rassemblement des Houphouitistes pour la Démocratie et la Paix) », alliance qu’ils ont forgée en 2005 après des années de déchirement. Mais le camp Gbagbo estimait que la base de M. Bidii ne suivrait pas en masse sa consigne de vote.

De fortes pressions se sont exercées sur la commission électorale CEI en vue d’une annonce des résultats plus rapide qu’au premier tour, où l’attente avait créé tensions et rumeurs.

Maha Salem

 




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