Initiative.
Après deux ans de rénovation, l’Académie des arts égyptiens
de Rome rouvre ses portes.
Présentation.
Une
institution qui rayonne
«
Ne sois pas fier de ta connaissance et ne sois pas
orgueilleux pour le fait que tu es instruit. Demande conseil
à l’ignorant comme tu le demandes à la personne sage », tel
était le conseil de Ptah Hotep à
son fils et qui date de la Ve dynastie. Un conseil qui est
devenu célèbre à Rome bien qu’il soit en hiéroglyphes.
Raison : il figure sur les nouvelles façades de l’Académie
des arts égyptiens, située dans les jardins de Borghèse à
Rome et reflétant le principe « de l’authenticité et du
modernisme ».
Ces façades sont toutes couvertes de travertin qui donne le
même effet que les pierres en calcaire utilisées par les
pharaons dans la construction de leurs temples.
En fait, les travaux de rénovation des bâtiments de
l’académie ont commencé en juillet 2008 et ont été effectués
par plusieurs entreprises italiennes, avec un coût de 8
millions d’euros. « Ce projet constitue un grand essor
architectural et fonctionnel pour l’académie, allant de pair
avec la civilisation de l’Egypte. C’est l’architecte
égyptien Hatem Saïd, ancien étudiant de l’académie, qui a
conçu le design du projet de rénovation », assure
Achraf Réda, président de
l’académie. La façade de l’académie n’est pas la seule à
refléter une partie de l’histoire de l’Egypte.
Une fois à l’intérieur, on trouve pour la première fois des
pièces transportées de différents musées égyptiens à
l’étranger, et constituant trois musées à Rome. Le premier
est celui de la civilisation égyptienne. Sa surface est de
300 m2 et comprend plus de 120 pièces archéologiques de
diverses époques, pharaonique, copte, grecque, romaine et
islamique, provenant des différents dépôts des musées
égyptiens, explique Achraf Réda.
Ce musée comprend entre autres des chefs-d’œuvre comme une
statue du roi Khéphren, une de
la déesse Sekhmet, un masque d’Akhenaton, un buste
d’Alexandre le Grand, des portraits du Fayoum, des icônes
coptes, de la poterie islamique ainsi que deux momies
pharaoniques récemment découvertes au Fayoum et
l’avant-projet du sarcophage de Toutankhamon.
Le deuxième musée, portant le nom «
Egyptomania », renferme une collection du mobilier
royal du roi
Farouq et transporté du relais de
Hélouan avec des statues et des
décorations antiques. « Avec ces deux musées, l’Académie de
Rome assumera un rôle important de devenir ambassadrice du
patrimoine et du tourisme égyptiens, surtout qu’ils sont
ouverts au grand public », reprend Réda. Quant au troisième
musée, c’est celui de l’art moderne. Il est consacré à une
exposition des plus grands artistes, à l’exemple des
peintres Ragheb
Ayad, Mahmoud Saïd, Ahmad
Sabri,
Tahia Halim et Hamed
Nada.
Le projet de rénovation de l’académie comprend aussi
l’aménagement de galeries d’art, de théâtre et de cinéma, de
la bibliothèque électronique, des restaurants, des salles de
réunion, un bâtiment consacré au logement des artistes et
des studios spéciaux pour les artistes qui ont remporté le
Grand Prix de Rome pour la créativité artistique. En fait,
chaque année, 10 artistes parmi les meilleurs dans tous les
domaines de l’art, comme le cinéma, le décor,
l’architecture, la musique, la mise en scène en plus des
arts plastiques, viennent à Rome pour y passer un an et demi
comme boursiers du ministère de la Culture, afin de
poursuivre leurs études supérieures et d’exécuter chacun son
projet d’art.
Dalia
Farouq