Al-Ahram Hebdo, Opinion | La voix d’Obama à l’Unesco
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 Semaine du 9 au 15 septembre 2009, numéro 783

 

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Opinion
 

La voix d’Obama à l’Unesco

Mohamed Salmawy

 

Au moment où le monde arabe est encore sous le charme du discours du président américain Barack Obama en juin dernier au Caire, un autre son de cloche a commencé à se faire entendre à l’Unesco, guerroyant avec véhémence contre le candidat retenu par le monde arabe et islamique, sans compter les pays africains et quelques pays asiatiques et latino-américains.

Les informations provenant de sources avisées au sein de l’Unesco à Paris font état d’une contradiction flagrante et inquiétante entre les propos d’Obama au Caire et les actes dans les couloirs de l’organisation du représentant américain. De quoi saper la crédibilité de la nouvelle politique américaine envers les Arabes, les musulmans et le tiers-monde de façon générale. De quoi aussi contredire toutes les déclarations américaines, ces derniers temps, affirmant que les relations avec l’Egypte sont stratégiques et très solides.

Ainsi, à l’approche des élections au poste du directeur général de l’Unesco, prévues le 18 septembre prochain, l’activité du représentant américain s’est intensifiée pour tenter de dissuader les pays ayant apporté leur soutien au ministre égyptien de la Culture Farouk Hosni de continuer à le faire. Pour ce faire, il a eu recours à tous les stratagèmes. A commencer par raviver les accusations juives qui y voient un antisémite dont la politique repose sur l’incinération des livres (!!) jusqu’à insinuer que les Etats-Unis pourraient couper leur aide financière à l’Unesco.

Il a même été question de semer la zizanie dans le bloc arabe en tentant de convaincre certains pays de voter pour une autre candidate d’Amérique latine arguant du fait qu’elle est d’origine arabe.

Si ce représentant avait été un résidu de l’administration Bush, on aurait dit qu’il continue à agir selon d’anciennes directives que la nouvelle administration n’a pas cru bon de réviser. Or, la représentante officielle des Etats-Unis du temps de Bush a été rappelée après la fin de son mandat et elle a été remplacée par un nouveau représentant qui est supposé travailler selon les orientations de la nouvelle administration.

Depuis la nomination de Hillary Clinton, il a souvent été dit qu’en ce qui concerne la question de l’Unesco, elle œuvrerait à satisfaire les communautés juives. Et ce ne fut pas un hasard de voir entrer suite à cela dans la course au poste de directeur général de l’Unesco une candidate latino-américaine qui a des origines arabes et a une relation d’amitié avec Hillary Clinton.

Israël s’est engagé devant le président Hosni Moubarak à stopper sa campagne contre le ministre Farouk Hosni bien qu’opposé à sa candidature. Mais il semblerait que Tel-Aviv ait délégué ce rôle aux communautés juives à travers le monde. Et voilà que les Etats-Unis se sont aussi substitués à Israël au sein de l’Unesco. Une situation humiliante pour ce grand pays et en totale contradiction avec les politiques annoncées par l’administration américaine. Bref, une situation qui ne sert en rien les intérêts américains.

J’ai rencontré l’un parmi des grands hommes politiques américains lors de sa visite au Caire en préparation à celle de Barack Obama. Il avait eu des entretiens avec plusieurs personnalités égyptiennes à la résidence de l’ambassadrice américaine. Je lui ai alors posé une question sur la position de la nouvelle administration face à la candidature égyptienne à l’Unesco. Il a fortement nié toute opposition à cette candidature et l’un des membres de la mission diplomatique américaine au Caire est intervenu affirmant que la partie américaine n’a aucun conflit avec le ministère égyptien de la Culture. Et que durant toute la période de son travail au Caire, les relations égypto-américaines dans le domaine culturel ont été plus positives en déclarant devant le grand responsable américain : « Nous n’avons ici aucun problème avec le ministère de la Culture ».

Avec la fin du mandat de l’ancienne représentante des Etats-Unis à l’Unesco, l’hostilité américaine s’est beaucoup atténuée et nous nous sommes imaginés que la nouvelle administration a refait ses calculs quant à cette question comme à tant d’autres. Mais voilà qu’elle adopte la même position que celle officiellement abandonnée par Israël, devenant ainsi le principal obstacle à l’accession de l’Egypte à la tête de l’Unesco. Est-ce donc la politique officielle américaine ou la politique du secrétariat d’Etat en l’absence de directives claires de la Maison Blanche ?

Nous avons osé imaginer que la politique de soutien infaillible à Israël aux dépens des droits arabes avait changé lorsqu’Obama avait clamé haut et fort de toute sa voix ses nouvelles tendances. Or, il semblerait que cette voix n’a pas porté plus loin que Le Caire. A l’Unesco, les Etats-Unis parlent d’une autre voix qui n’est en rien différente de celle qu’on entendait du temps de Bush. Une voix aux intonations faites de pressions, de menaces et d’insinuations de suspendre l’aide financière à l’organisation si cette dernière se plie à l’opinion de la majorité des peuples du monde et froisse Israël.

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