Israël
persiste et signe
Les
jours se suivent et se ressemblent. L’adage s’applique
ici à Israël et son insistance à mener une politique
très peu susceptible de réaliser la paix, voire elle ne
fait que compliquer davantage la donne. Ceci d’autant
plus que c’est l’aspect humain, c’est-à-dire le plus
concret lorsqu’il s’agit de rechercher un règlement où
il est question d’un partage de territoires et de
populations imbriqués. Or sur ce plan, Israël ne fait
que faire preuve de haine raciale et d’agressivité. La
dernière vient du ministre israélien de l’Habitat dans
une déclaration citée vendredi par le journal Jerusalem
Post. « Je pense que juifs et Arabes devraient
s’abstenir de cohabiter », a affirmé, jeudi soir à
Tel-Aviv, Ariel Attias, devant l’Association des
juristes israéliens. Les arguments qu’il avance doivent
choquer toute personne éprise de paix ou des principes
élémentaires des droits de l’Homme. « Les Arabes n’ont
pas où vivre et achètent donc des appartements dans des
quartiers à caractère juif, ce qui provoque
d’inéluctables frictions », a souligné le ministre du
parti religieux orthodoxe sépharade, Shass.
Evidemment, il fait clairement référence à la communauté
arabe d’Israël, que le gouvernement d’extrême droite au
pouvoir tente de mettre dehors par tous les moyens
créant un nouvel exode, après ceux de 1948 et 1967. Il a
ainsi regretté « l’essor d’une population qui n’aime pas
l’Etat d’Israël ». Israël compte 1,2 million de citoyens
arabes sur une population totale de 7,3 millions.
La
riposte d’Ahmed Tibi, député arabe israélien, met en
exergue la volonté d’épuration ethnique que développe un
ministre dont les dires devraient engager tout son
gouvernement. D’autant plus qu’il n’est pas le seul à
faire ce même genre de professions de foi faites de
haine. Avigdor Lieberman, ministre des Affaires
étrangères, est le champion en la matière et Ariel
Attias vient faire chœur. « Ce ministre (Attias), dont
le gouvernement ferait mieux de répartir plus justement
les ressources, frise l’incitation au racisme lorsqu’il
présente les citoyens arabes comme une menace venue de
l’étranger », a fait valoir Tibi. Tout ceci n’aide guère
à un règlement dont plaide la cause de la communauté
internationale. Le genre de déclarations haineuses
israéliennes intervient en plus à l’heure où des
rapports d’organisations internationales viennent
rappeler les crimes de guerre israéliens à Gaza dont les
conséquences d’ailleurs durent. A titre d’exemple,
Amnesty International a publié jeudi un rapport
accablant sur l’offensive israélienne à Gaza menée en
décembre-janvier, accusant Israël d’avoir « violé les
lois humanitaires internationales » en s’attaquant à des
civils. L’organisation de défense des droits de l’homme,
basée à Londres, demande à la communauté internationale
de « soutenir sans réserve » la mission du Conseil des
droits de l’homme de l’Onu, chargée d’enquêter sur
l’opération, mission qu’Israël boycotte.
Ce
rapport de 117 pages constitue la première étude
approfondie sur cette guerre. On ne peut le taxer de
manque d’objectivité puisqu’il critique le Hamas aussi,
mais à un degré beaucoup plus moindre. Si le rapport
accuse en l’armée israélienne de s’être servie de
civils, y compris d’enfants, comme « boucliers humains
», il nie que le Hamas ou d’autres groupes armés
palestiniens se soient servis de la population de cette
manière « contrairement aux affirmations israéliennes ».
Il les accuse cependant d’avoir « installé des positions
militaires près d’habitations », mettant ainsi en péril
la vie des civils.