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 Semaine du 8 au 14 juillet 2009, numéro 774

 

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Iraq. Le premier ministre, Nouri Al-Maliki, est attendu aux Etats-Unis à partir du 21 juillet pour discuter de la coopération entre les deux pays sur le long terme. Une étape cruciale suite au redéploiement américain de la semaine dernière.

Trouver un nouveau rapport avec Washington

Si les Américains ont retiré la semaine dernière leurs forces militaires des centres urbains iraqiens comme prévu dans l’accord de sécurité iraqo-américain signé fin 2008, beaucoup reste à faire pour que le pays retrouve sa véritable souveraineté, attendue depuis la chute du régime de Saddam Hussein. Un chemin probablement semé d’embûches, car l’Iraq est loin d’être un pays stable. Sur le plan interne, luttes interconfessionnelles et violences se poursuivent toujours, risquant de menacer à tout moment sa stabilité. Sur celui des relations avec les Etats-Unis, on est encore loin de relations d’égal à égal entre deux Etats souverains. Et les rapports bilatéraux ont connu cette semaine une brusque tension intervenue à la suite du retrait des troupes américaines des villes iraqiennes achevé le 30 juin dernier au sujet de l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires internes de l’Iraq.

C’est dans ce contexte qu’interviendra la prochaine visite du premier ministre iraqien, Nouri Al-Maliki, à Washington, prévue le 21 juillet. Il s’agira de discutions au sujet des volets non militaires de l’accord de sécurité iraqo-américain, concernant la coopération économique, scientifique et culturelle, selon les déclarations faites dimanche par Yassine Majid, conseiller du premier ministre iraqien. Selon lui, la question du désengagement total des troupes américaines fin 2011 figurera également au menu des discussions. Pas de problèmes à prévoir concernant les questions de coopération. En revanche, celles du désengagement américain, non seulement militaire mais surtout politique, risquent de soulever des divergences, notamment suite à la tension actuelle.

Sévère mise en garde

En effet, récemment, Washington s’est félicité de la baisse considérable de la violence en Iraq. Mais la Maison Blanche a toutefois exprimé son exaspération face à l’absence de progrès dans les réformes constitutionnelles nécessaires pour faire cesser les profondes divisions entre chiites, Kurdes et sunnites. Lors de sa récente visite de trois jours, le vice-président, Joe Biden, investi par le président américain, Barack Obama, de la mission d’œuvrer à la stabilisation politique du pays, a menacé ses interlocuteurs d’un désengagement si la violence confessionnelle et ethnique devait reprendre. Une sévère mise en garde qui a déplu aux responsables iraqiens. Et le ton est très vite monté. Le gouvernement iraqien s’est empressé d’appeler les Etats-Unis à ne pas s’ingérer dans sa politique intérieure. Le vice-président américain, Joe Biden, doit « transmettre à son président le désir commun des Iraqiens de vouloir régler leurs affaires entre eux », a ainsi déclaré le porte-parole du gouvernement, Ali Dabbagh, samedi, lors d’une intervention à la télévision publique iraqienne. Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas que d’autres parties s’ingèrent dans nos affaires, car les choses se compliqueront et rien ne sera réglé ». La veille, un haut responsable américain, relatant la teneur des discussions entre le numéro deux américain et les dirigeants du pays, dont le premier ministre, Nouri Al-Maliki, avait déclaré : « Si la violence reprenait, cela changerait la nature de notre engagement. (M. Biden) a été très direct sur ce point ». Assurant Bagdad de son soutien et de son aide, l’Administration de M. Obama s’est dans le même temps dite réticente à « recoller les pots cassés encore une fois si, par l’action de certains, l’Iraq devait s’effondrer ».

Face à cette brusque tension dans les relations iraqo-américaines, le gouvernement a tenté de ne pas froisser son allié, qui doit mettre fin à toutes ses missions militaires fin 2011. « Nous voulons de bonnes relations avec les Etats-Unis. Oui nous partageons votre inquiétude qui est légitime car vous voulez voir l’expérience (en Iraq) réussir », a indiqué M. Dabbagh. « Mais nous pouvons régler (les problèmes) entre nous, sur la base de la Constitution et d’un consensus entre les groupes iraqiens, notamment au sujet des relations entre la région (kurde) et le gouvernement central. Je pense que nous avons été clairs à ce sujet pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté », a poursuivi M. Dabbagh.

Antagonisme envers les sunnites

Malgré le maintien en Iraq de 130 000 soldats américains et le soutien aérien ainsi que d’autres formes d’aide américaine dont les forces locales ont encore besoin, le gouvernement de Maliki s’efforce de prendre ses distances par rapport aux forces américaines encore en place. Jouer la corde du nationalisme a été profitable pour Maliki aux élections provinciales de cette année et son appel à un Etat centralisé et fort a aidé ses alliés à l’emporter dans le sud chiite. Il semble développer une stratégie similaire dans la perspective des élections législatives de janvier. Les violences ont fortement diminué, mais des insurgés se livrent périodiquement à des attentats spectaculaires qui détériorent encore les relations déjà délicates entre la majorité chiite, la minorité sunnite et les Kurdes. Maliki a tenté de se concilier les hommes politiques sunnites en réprimant l’an dernier les milices chiites et avec une loi d’amnistie qui a permis de libérer des milliers de détenus sunnites. Il a tendu la main à d’anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein, mais seulement à ceux qui « n’ont pas de sang sur les mains » et qui renoncent au baassisme, des conditions qui, aux yeux de certains sunnites, révèlent de l’antagonisme envers les sunnites.

Cependant malgré les efforts, le compromis tarde à venir en raison des profondes divergences qui persistent entre les communautés iraqiennes. Un énorme travail reste à faire. Et les risques sont aussi considérables.

Abir Taleb

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