Proche-Orient.
Washington a dépêché cette semaine plusieurs émissaires dans
la région dans le but de relancer le processus de paix. La
colonisation reste cependant en toile de fond des désaccords
israélo-américains.
Washington redéploie ses efforts
Damas,
Tel-Aviv, Le Caire, les Territoires palestiniens, Amman.
George Mitchell, l’émissaire américain pour le Proche-Orient,
Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense et le
général Jim Jones, conseiller présidentiel à la Sécurité
nationale étaient tous les trois cette semaine dans la
région. Des efforts diplomatiques intenses. Le président
américain, Barack Obama, semble déterminé à obtenir une paix
durable au Proche-Orient. Or, l’Administration américaine
semble aussi pencher pour le point de vue israélien, comme
elle l’a toujours fait, depuis la création de l’Etat hébreu.
Après les prises de position moins radicales que celles de
l’ancien président Georges Bush, Washington parle maintenant
de concessions. Lundi, l’émissaire américain pour le Proche-Orient,
George Mitchell, a appelé les parties au Proche-Orient à
faire des concessions en vue de parvenir à la paix,
demandant particulièrement aux Etats arabes de normaliser
leurs relations avec Israël. Après des visites en Syrie, en
Israël et en Egypte, M. Mitchell est revenu en Israël où il
s’est entretenu avec le président Shimon Pérès avant de se
rendre à Ramallah en Cisjordanie pour rencontrer le
président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass. Mais
Mitchell s’est voulu clair : l’engagement des Etats-Unis
envers la sécurité d’Israël est inébranlable, a-t-il répété,
ajoutant que « cette sécurité pouvait être assurée et
protégée à travers une paix globale dans la région ». « Pour
les Etats arabes, cela signifie des mesures constructives en
vue d’une normalisation des relations avec Israël. Pour les
Palestiniens, cela signifie développer et améliorer (l’état)
de leurs forces de sécurité et agir contre l’incitation
(anti-israélienne). Pour Israël, cela signifie rendre
possible pour les Palestiniens une meilleure (liberté) de
mouvement et la croissance économique (...), et traiter les
questions difficiles, comme les colonies et les positions
militaires », a dit M. Mitchell.
Auparavant, au Caire, M. Mitchell avait exhorté les pays
arabes à faire des gestes positifs envers Israël pour créer
un « environnement » propice à des négociations de paix
générales avec l’Etat hébreu. « En disant générales, je veux
parler de paix entre Israël et les Palestiniens, Israël et
la Syrie, Israël et le Liban, et la normalisation totale des
relations entre Israël et les pays de la région », a-t-il
déclaré aux journalistes après une rencontre avec le
président Hosni Moubarak. « Nous ne demandons à personne une
normalisation complète à ce stade. Nous reconnaissons
qu’elle interviendra plus tard dans ce processus », a-t-il
ajouté, précisant que les Etats-Unis souhaitaient des «
mesures significatives de certains pays ». A ce stade donc,
il s’agit plus de pressions sur les Arabes que sur les
Israéliens.
Pas
d’entente sur la colonisation
Les
Etats-Unis ne sont toujours pas parvenus à obtenir quoi que
soit sur la colonisation dans les Territoires palestiniens.
Les Etats-Unis poursuivent, jusqu’ici sans succès, les
discussions avec Israël pour que cessent les activités de
colonisation juive en Cisjordanie. « Nous discutons de la
question, mais nous n’avons toujours pas conclu d’accord
avec les Israéliens », a dit l’émissaire américain lors d’un
dîner de travail avec le président palestinien Mahmoud
Abbass. « Il y a toujours un fossé entre nous et les
Israéliens sur la question des implantations », a-t-il
reconnu. Côté palestinien cependant, l’Autorité
palestinienne de Mahmoud Abbass a exclu de reprendre les
négociations sans interruption totale des activités de
colonisation. Le négociateur en chef palestinien, Saëb
Ereqat, a aussi souligné que « le respect par chacun de ses
engagements est le seul moyen de rendre une crédibilité au
processus de paix ». Il a ajouté que le Quartette des
médiateurs pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union
européenne et Nations-Unies) devrait « jouer un rôle
constructif en faisant en sorte que toutes les parties
honorent leurs engagements ». « Israël ne montre aucune
intention de mettre fin à ses activités illégales de
colonisation, notamment à Jérusalem-Est, occupée, et dans
ses environs », a déploré Ereqat.
Abir
Taleb