Peste.
L’Egypte a décrété l’état d’urgence sur sa frontière ouest
après la déclaration d’une douzaine de cas en Libye.
Une
maladie qui revient de loin
Déjà
en butte à une épidémie de grippe porcine A(H1N1), les
autorités sont confrontées à un nouveau danger qui commence
à surgir à la frontière ouest. 12 cas de peste bubonique,
dont un mortel, se sont manifestés en Libye. Un état de
fureur règne parmi les bédouins qui habitent le Salloum près
de la frontière. L’affaire est prise très au sérieux par les
autorités médicales, même si celles-ci prennent soin de ne
pas trop exagérer le danger. Le ministre de la Santé, Hatem
Al-Gabali, a fait le déplacement le 17 juin au point de
passage du Salloum pour s’assurer que toutes les mesures
nécessaires sont prises pour empêcher la peste bubonique de
se propager en Egypte. La ville libyenne côtière de Toubrouk,
où s’est manifestée la maladie, est à quelques dizaines de
kilomètres de la frontière.
Le
ministre a inspecté le service de mise en quarantaine du
terminal et les opérations de nettoyage et de désinfection
des véhicules provenant de la Libye en vue d’éviter toute
propagation de l’épidémie en Egypte. Jusqu’ici, aucun cas de
peste n’a été enregistré. « L’Egypte est jusqu’à maintenant
exempte de la peste, mais le danger réside dans les rats »,
a mis en garde le ministre de la Santé. Quelque 3 000 à 4
000 personnes traversent quotidiennement le passage de
Salloum. 25 médecins ont été dépêchés à la frontière pour
aider aux efforts de détection de la maladie chez les
passagers, aidés notamment par des scanners thermiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait envoyé une
mission d’établissement des faits dans les zones infectées
en Libye pour élaborer un rapport détaillé sur la situation.
La peste
bubonique, transmise par des insectes comme la puce du rat,
se traduit notamment par de la fièvre, des formations
ganglionnaires et des nausées accompagnées de douleurs
musculaires et articulaires. Sami Al-Bassati, président de
la Société égyptienne de zoologie, a appelé à une campagne
d’extermination des rats pour minimiser les risques.
En effet,
le ministère de l’Agriculture a envoyé des équipes de lutte
contre les rats et les insectes dans les villages proches de
la frontière. Les forces armées participent aux efforts de
prévention, surtout à travers une campagne de désinfection
des habitations et des échoppes de tous les villages
frontaliers.
« Le
vrai problème est celui des travailleurs égyptiens en Libye
qui restent des jours avant de pouvoir traverser la
frontière pour retourner chez eux, à cause de leur
incapacité de payer les frais de passage qui s’élèvent à 500
dinars. Ceci est très propice à la propagation de la maladie
», souligne de son côté le député Hamdi Hassan, membre de la
commission de la Santé à l’Assemblée du peuple. D’après les
responsables, des négociations sont actuellement en cours
avec les autorités libyennes pour trouver une solution à ce
problème.
Au XIVe
siècle, la pandémie de peste bubonique, connue sous le nom
de peste noire, fit environ 75 millions de morts, notamment
sur le continent européen. En Egypte, la maladie s’est
manifestée à nouveau en 1899 à travers les ports
d’Alexandrie, de Port-Saïd et de Suez et s’était propagée
jusqu’à Minya et Assiout au sud de l’Egypte. Les efforts de
son éradication n’avaient abouti qu’en 1947.
Sabah
Sabet