Palestine.
A
quelques jours de la nouvelle session de pourparlers
interpalestiniens au Caire,
Mohamed Sobeih, secrétaire général adjoint de la
Ligue arabe chargé de la Palestine, affiche son optimisme
malgré les difficultés persistantes.
« Il
faut placer les Palestiniens au-dessus
de tout intérêt »
Al-ahram
hebdo : Peut-on aujourd’hui parler d’impasse dans le
dialogue interpalestinien ?
Mohamed
Sobeih :
Non, pas
du tout, on est bien loin de parler d’impasse, bien au
contraire, il y a de très grands efforts de la part des deux
camps. Et je pense même qu’aujourd’hui on peut se déclarer
optimistes pour l’avenir. Cependant, on ne peut pas négliger
le fait que les différends sont complexes et nombreux et que
les obstacles ne sont pas faciles à surmonter. C’est
d’ailleurs peut-être pour cela qu’on n’arrive pas à espérer
une réconciliation complète. Cela dit, le Fatah et le Hamas
ont effectué des progrès dans la plupart des dossiers
sensibles, comme par exemple les élections législatives et
présidentielles. Mais il reste toujours quelques dossiers
épineux toujours pas réglés.
—
Pourtant, aucun progrès concret n’est pour l’heure notable
et les réunions sont sans cesse renouvelées ...
— Cette
question de relance des rencontres des négociation est
normale. Les dossiers sont délicats et ne peuvent pas être
réglés du jour au lendemain. Le plus important est que les
représentants des factions aient de véritables intentions de
réconciliation afin de ramener la paix interne au peuple
palestinien. Autrement dit, il faut placer le peuple
palestinien au-dessus des intérêts de toute faction et de
tout gouvernement.
— Vous
estimez donc que malgré tout, l’atmosphère actuelle est
favorable au dialogue ...
— Très
favorable, je dirais même que c’est maintenant ou jamais.
Aujourd’hui, il y a en Israël un gouvernement très dangereux
qui a refusé les accords d’Annapolis et a totalement rejeté
l’idée des deux Etats. La cause palestinienne est
aujourd’hui menacée et les Palestiniens pensent enfin à
resserrer leurs rangs le plus vite possible pour faire face
à ce danger.
— Quels
sont les principaux points de tension ?
— Il y a
quelques questions précises, autour desquelles les deux
factions ne sont toujours pas parvenues à une formule qui
puisse satisfaire les deux camps. Il s’agit de la formation
d’un gouvernement d’union et de son programme, de la réforme
des services de sécurité, du système électoral ainsi que de
l’avenir de l’OLP. Mais je croix que bientôt, ces différends
seront résolus.
— Que se
passera-t-il si on ne parvient à aucun terrain d’entente ?
— Cela
serait un choc et une véritable rechute pour la cause
palestinienne qui auront des répercussions non seulement sur
les Palestiniens et leur avenir mais aussi sur tous les pays
arabes. Cependant, c’est un scénario peu probable. Comme je
l’ai déjà dit, je suis optimiste. Et, paradoxalement,
l’arrivée au pouvoir en Irsaël d’un gouvernement extrémiste
est dans l’intérêt des Palestiniens.
— La
communauté internationale condamne le Hamas sans cesse. En
même temps, elle appelle à une réconciliation palestinienne.
N’est-ce pas contradictoire ?
— Bien
sûr que oui. Tout en condamnant le Hamas, la communauté
internationale sait très bien qu’il n’est pas question de
l’éloigner de ses comptes. Je voudrais d’ailleurs signaler
que cette condamnation est injuste. La communauté
internationale exige au Hamas de reconnaître Israël. Or,
l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP)
reconnaît déjà Israël, pourquoi donc demander au Hamas de le
faire ? Iront-ils demander à Lieberman de reconnaître le
Hamas en échange ? Le Hamas n’est pas allé agresser
quiconque ni prendre des territoires qui ne sont pas les
siens.
Propos recueillis par Chaïmaa Abdel-Hamid