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 Semaine du 13 à 19 mai 2009, numéro 766

 

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Afrique

Tchad. Après plusieurs jours de combats, l’armée gouvernementale affirme avoir vaincu la rébellion de l’est du pays. Mais les rebelles assurent qu’ils comptent continuer leur route vers N’Djamena.

Sur le qui-vive

Après deux jours de combats meurtriers entre armée et rebelles tchadiens, une certaine accalmie règne depuis dimanche dans l’est du Tchad, où l’armée semblait avoir remporté les combats contre les rebelles. Rien d’acquis cependant, la situation risque de s’embraser à nouveau à tout moment. D’ores et déjà, malgré le revers militaire qu’ils ont subi, les rebelles ont affirmé regrouper leurs forces pour poursuivre leur offensive vers N’Djamena. « Je crois qu’on peut dire qu’on est dans une phase finale. C’est une victoire nette (du président) Deby. Les rebelles rebroussent chemin », a affirmé une source militaire française à l’AFP. « Il y a une reconcentration de colonnes (de rebelles) dans le sud-est, le long de la frontière soudanaise, qui semble indiquer que la rébellion quitte le pays », a expliqué cette source. Ce n’est pourtant pas un avis unanime. Une autre source étrangère, qui a requis l’anonymat, a estimé que les rebelles disposent encore d’un « potentiel » de matériels et d’hommes.

Côté gouvernemental, on crie victoire. Le ministre tchadien de la Défense par intérim, Adoum Younousmi, a affirmé que le Tchad avait remporté une « victoire décisive » sur les rebelles dans les combats du week-end dernier. Le gouvernement a avancé le bilan de 247 morts (225 rebelles, 22 militaires) et 212 insurgés capturés, des chiffres réfutés par la rébellion et qu’il était impossible de vérifier de source indépendante. Réponse de la rébellion : « Ce n’est pas fini. Nous nous regroupons, on s’occupe des blessés, on se prépare. Vous verrez, ça va reprendre », a affirmé dimanche à l’AFP un membre de l’Union des Forces de la Résistance (UFR, coalition des 9 principales factions de la rébellion). « N’Djamena peut dire ce qu’elle veut, mais ce n’est pas terminé. Les bilans donnés par les autorités sont faux », a ajouté cette source, en affirmant : « L’objectif reste N’Djamena ». Cette source a nié que ses mouvements aient été ralentis, notamment par les frappes de l’aviation tchadienne : « Nous avons des armes anti-aériennes », a-t-elle dit.

Répondant à ces paroles, le ministre tchadien de la Défense, Younousmi, a insisté : « Ils (les rebelles) mettront deux à trois ans avant de pouvoir se reconstituer », en ajoutant que les autorités tchadiennes sont soutenues par la communauté internationale. La France compte 1 100 soldats stationnés au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier, opération française lancée en 1986 au titre d’un accord bilatéral. Ce dispositif fournit notamment à l’armée tchadienne des renseignements obtenus par surveillance aérienne.

Tensions avec Khartoum

Les rebelles tchadiens venus du Soudan sont entrés au Tchad le 4 mai, avec pour objectif affirmé de prendre N’Djamena et de renverser le président, Idriss Deby. Un scénario que le pays a déjà vécu et qui, comme d’habitude, jette de l’huile sur le feu, alors que les relations entre le Tchad et le Soudan restent tendues. Les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir les rebelles dans l’autre pays et se sont mutuellement reprochés aux Nations-Unies de soutenir les mouvements rebelles sur le territoire voisin. Pourtant, Khartoum et N’Djamena viennent à peine de signer, le 4 mai, un accord visant à normaliser leurs relations. Or, le jour même, cette nouvelle offensive a donné lieu à des communiqués contradictoires, ce qui a de nouveau fait monter la tension entre Khartoum et N’Djamena. Et comme chaque fois, les deux pays nient toute implication ou responsabilité dans les affaires du voisin.

Cette fois-ci, la rébellion tchadienne l’a également confirmé. L’Union des Forces de la Résistance (UFR), une alliance de factions rebelles tchadiennes dirigée par Timan Erdimi, qui a lancé cette dernière opération, a insisté ne pas être « des supplétifs de l’armée soudanaise ». Mais cette déclaration n’a pas calmé les autorités tchadiennes. Le président Deby Itno a affirmé qu’il envisageait de rompre les relations diplomatiques avec Khartoum « le moment venu ». Il a indiqué sa volonté de « fermer les Centres culturels soudanais et de reprendre les écoles soudanaises. Les enseignants (de ces écoles), qui ne sont autres que des agents de renseignement (du Soudan), doivent regagner leur pays », a décidé le président. Qui plus est, M. Deby a précisé que le Tchad soutiendrait ouvertement la CPI, qui a lancé un mandat d’arrêt international contre le président soudanais, Omar Al-Béchir, pour crimes de guerre au Darfour. Par ailleurs, le président tchadien envisage de retirer sa confiance à l’Union africaine pour confier la résolution de la crise aux seules Nations-Unies. Ainsi, il reproche au bloc régional son incapacité à trouver des solutions. « Si l’UA a fermement condamné l’attaque rebelle, elle n’a en effet pas voulu citer nommément le Soudan, se limitant à affirmer que les Etats membres ne (devaient) pas servir de base arrière ou soutenir des mouvements rebelles », a-t-il affirmé.

Maha Salem

 




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