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 Semaine du 18 au 24 février 2009, numéro 754

 

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Opinion
 

Gaza attend la reconstruction

Hassan Abou-Taleb

Qui va reconstruire Gaza ? Comment la reconstruction sera-t-elle organisée ? Qui va assumer les coûts de la reconstruction, évalués à 3 milliards de dollars ? Quand les Palestiniens pourront-ils bénéficier d’un programme clair, capable de les aider à éliminer les répercussions de l’agression israélienne, qui a duré 3 semaines après un blocus féroce de 2 ans ? Ces quelques questions viennent à l’esprit de tous ceux qui réfléchissent à la reconstruction de Gaza. Et dont nous avons entendu parler pour la première fois dans l’initiative égyptienne proposée 3 jours après le début de l’agression.

En plus du bilan énorme de morts et de blessés évalués à 7 000 personnes, l’état des bâtiments dans la bande est déplorable. En effet, 4 000 bâtiments, maisons et établissements gouvernementaux ont été totalement détruits. Et environ 12 000 bâtiments, usines, ateliers artisanaux et écoles ont connu des dégâts partiels. Cet état a engendré 600 tonnes de débris qui nécessitent, selon des experts en architecture, environ 500 millions de dollars pour leur soulèvement et transport.

Le dossier de la reconstruction est un dossier compliqué et reste jusqu’à cet instant ambigu. Personne ne sait encore si les habitants qui ont perdu leurs propriétés recevront des indemnités ou bien ce sont seulement les établissements publics qui seront reconstruits. Il est évident que n’importe quelle évolution dans le programme de reconstruction dépend d’une trêve sûre et d’un système concernant l’ouverture des points de passage, de façon à permettre l’entrée des matériaux de construction comme le ciment et le fer.

Il est connu que l’Egypte a invité des Etats, des organisations internationales et des ONG à participer à la conférence de la reconstruction de Gaza, qui sera tenue à Charm Al-Cheikh en début de mars prochain. Un nombre d’Etats a déjà signalé son intention de participer à la conférence. L’objectif annoncé est de parvenir à un programme d’action pour la reconstruction en déterminant les engagements monétaires que les Etats donateurs devront assumer. Or, le point qui n’est pas encore clair est : qui dirigera le processus de reconstruction ? Serait-ce une partie palestinienne, arabe ou internationale ou bien toutes ces parties ensemble ? En plus de la distribution des responsabilités et de la coordination des actions.

Certaines voix avaient appelé à ce que la Ligue arabe crée un fonds pour la reconstruction de la bande de Gaza, où seront versées toutes les sommes consacrées à la reconstruction. Il lui incombera également d’appliquer le programme avec transparence face à la communauté internationale. Or, cette idée se heurte à la nécessité de l’existence à l’intérieur de la bande de Gaza d’une partie palestinienne locale acceptée au niveau international et qui devra coopérer avec la Ligue pour assumer la mission importante de la reconstruction.

Il s’avère clair que la reconstruction ne peut être réalisée sans une conciliation palestinienne globale, qui nécessite la formation d’un gouvernement d’unité nationale sous la houlette de l’Autorité palestinienne internationalement reconnue. Donc, si la division palestinienne reste comme elle l’est actuellement, la bande de Gaza d’un côté et la Cisjordanie de l’autre, les organisations internationales n’accepteront d’octroyer ni au Hamas ni à son gouvernement qui s’est retourné contre l’Autorité palestinienne en juin 2007 des sommes énormes pour la reconstruction de la bande. Or, le gouvernement du Hamas n’est reconnu ni par les Etats ni par les organisations internationales. Et tant que cette situation politique persiste, le plan de reconstruction ne pourra pas démarrer. Tony Blair, émissaire du Quartette, a franchement annoncé que la discussion du dossier de la reconstruction de Gaza restera reportée tant que le Hamas domine seul la bande.

Supposons que certains pays et organisations acceptent de traiter avec le gouvernement du Hamas en tant que gouvernement de fait accompli ou même gouvernement légitime, et par conséquent lui versent des sommes ou envoient des matériaux de construction, Israël ne laissera rien passer à l’intérieur de la bande puisque ce sont les forces israéliennes qui dominent les points de passage. Donc, la levée du blocus et l’ouverture des points de passage figurent parmi les mécanismes importants de la reconstruction. La reconstruction de la bande de Gaza dépend donc de la résolution de nombreux problèmes, dont le plus important est la formation d’un gouvernement provisoire chargé de refaire les élections dans un climat de liberté et de concurrence, à condition qu’il soit internationalement accepté avec la participation du Hamas sous la direction de l’Autorité palestinienne.

Israël avait proposé d’ouvrir les points de passage et de faire entrer 80 % des produits nécessaires à la reconstruction à condition que les 20 % restants dépendent de la conclusion d’un accord concernant la libération du soldat israélien kidnappé Gilad Shalit. Cette proposition a été refusée par le Hamas et l’Egypte l’a approuvée dans sa décision. Actuellement, des contacts sont effectués pour déterminer les noms des prisonniers palestiniens à libérer dans le cadre de l’accord concernant le soldat israélien. D’un autre côté, certaines institutions internationales appellent à la création d’un fonds international où seront déposées toutes les sommes, avec la participation à sa gestion de la Ligue arabe et d’un représentant du gouvernement palestinien qui sera formé dans le cadre de l’entente. Et ce fonds devra assumer la responsabilité de la reconstruction selon un programme déterminé. Certains avis estiment que ce fonds ne doit pas s’accaparer de n’importe quels autres efforts locaux ou régionaux visant à aider les Palestiniens à réparer rapidement les dégâts causés par la férocité de la machine de guerre israélienne.

Tout dépend donc de la réussite des efforts égyptiens visant premièrement à parvenir à l’accalmie, deuxièmement à l’ouverture des points de passage et troisièmement à faire réussir les efforts de conciliation. Et ce, à condition de trouver le soutien de la part de la communauté internationale et du gouvernement israélien. Cette question nécessite une intervention américaine intensifiée pour garantir que le nouveau gouvernement israélien respecte l’accord de trêve et la levée du blocus.

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