Politique.
Le président Moubarak a entamé, dimanche, une tournée
européenne de quatre jours qui l’a conduit en France, en
Italie et en Turquie. Objectif : parvenir, en concertation
avec les Européens, à un accord sur une trêve durable dans
la bande de Gaza et engager le processus de reconstruction
après l’offensive israélienne.
Concertations égypto-européennes
Le
Caire poursuit ses efforts sur le plan international, afin
de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas dans la
bande de Gaza. Selon les responsables égyptiens, un accord
sur une trêve durable entre les deux parties est désormais à
portée de main. C’est précisément dans ce contexte que le
président Hosni Moubarak a entamé dimanche une tournée
européenne inopinée de quatre jours qui l’a conduit en
France, en Italie et en Turquie. Lundi, le chef de l’Etat
était à Paris où il a eu un déjeuner de travail avec son
homologue français, Nicolas Sarkozy. Mardi, il était à Rome.
Et enfin ce mercredi, il doit s’entretenir avec le président
turc, Abdallah Gul. Le Caire tente de mobiliser la
communauté internationale avant le sommet international sur
la reconstruction de Gaza, prévu au Caire en mars prochain.
Malgré les difficultés sur lesquelles butaient les
tentatives de l’Egypte de conclure une trêve entre Israël et
le Hamas, Le Caire considère qu’il y a des signes positifs
dans les négociations. « Il y a des signes très
encourageants et je crois que nous parviendrons dans les
prochains jours à un accord du moins verbal sur une trêve
d’un an et demi », a affirmé le porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, l’ambassadeur Hossam Zaki. Fawzi
Barhoum, le porte-parole du Hamas à Gaza, a déclaré en effet
que « si les efforts de l’Egypte portent leurs fruits, nous
espérons parvenir à cet accord dans quelques jours ». Une
délégation du Hamas a rencontré cette semaine à deux
reprises des responsables égyptiens. Et pour la première
fois depuis l’offensive sur Gaza, Mahmoud Al-Zahar, le plus
influent dirigeant du Hamas de l’intérieur, était parmi
cette délégation. Celle-ci s’est rendue ensuite à Damas pour
des consultations avec le chef du Hamas en exil en Syrie,
Khaled Mechaal. Le négociateur israélien Amos Gilad était
lui aussi en Egypte pour transmettre au chef des services de
renseignement, le général Omar Souleimane, la réponse de son
pays sur les points en discussion. La tournée européenne du
président Moubarak vise à informer les Européens de ces
évolutions et à engager des concertations sur la
finalisation de la trêve. « Le Caire, qui a accueilli les
deux camps, Israël et Le Hamas, devait mettre la communauté
internationale au courant de ce qui se passe, d’où cette
visite du président Moubarak en Europe », a expliqué une
source diplomatique qui a requis l’anonymat. Souleimane
Awwad, le porte-parole de la présidence de la République, a
déclaré que les deux présidents, Moubarak et Sarkozy, ont
évoqué les résultats du mini-sommet international, qui s’est
tenu le 18 janvier à Charm Al-Cheikh, destiné à favoriser
une trêve durable dans la bande de Gaza. A Paris, Rome et
Ankara, Moubarak a essayé de mobiliser les pays modérés face
au Hamas et ses alliés, à savoir l’Iran et la Syrie. L’Egypte
souhaite un gouvernement d’unité ou de réconciliation
nationale en Palestine et rejette l’initiative du Hamas
visant à la création d’une nouvelle représentation du peuple
palestinien, autre que l’Organisation de la Libération de la
Palestine (OLP). Pour elle, l’établissement d’un
gouvernement d’unité ne donnera plus de prétexte à Israël
pour maintenir son blocus de la bande de Gaza. « L’appel du
chef du bureau politique du Hamas à Damas, Khaled Mechaal,
en faveur d’une nouvelle représentation du peuple
palestinien n’est pas acceptable, car cela va diviser le
peuple palestinien », conclut la source diplomatique.
Chérif Ahmed