Palestine.
Israël
estime avoir fait le
nécessaire pour
relancer le
processus de paix, en
proposant
une suspension partielle
de la colonisation en
Cisjordanie
occupée, et rejette
désormais la
responsabilité
du blocage
sur les
Palestiniens.
Jeu
maléfique
Les
Palestiniens
sont-ils
aujourd’hui pris au
piège de la
politique
israélienne ? Tout
porte
à croire
que oui.
Sans donner la
moindre concession, les
Israéliens
ont, en effet,
renvoyé la
balle dans le camp
palestinien.
Pire
encore, Tel-Aviv fait désormais
porter à
l’Autorité la responsabilité
du blocage
du
processus de paix.
Dimanche dernier, le premier
ministre
israélien, Benyamin
Netanyahu, a mis en
doute la
volonté du
président
Mahmoud Abbass de
parvenir à
un accord de
paix au Proche-Orient.
Netanyahu estime
que la reprise
du dialogue
est possible
maintenant
parce qu’Israël a
imposé un gel
temporaire des
activités de
colonisation
dans les
territoires occupés.
Et le premier
ministre
israélien semble
avoir gagné
son coup puisqu’il a
désormais le
soutien
américain. Un
jeu
dangereux auquel les
Palestiniens
n’étaient pas
préparés.
En
effet, la
semaine dernière, le
cabinet israélien chargé de
questions de sécurité
avait
annoncé un
moratoire de 10
mois sur
certaines
activités de colonisation
en Cisjordanie.
Cette
annonce a
été saluée
par les Etats-Unis,
mais elle
ne
satisfait pas les demandes
palestiniennes,
Abbass
ayant réitiré son
exigence d’un
arrêt
complet des constructions.
En
visite au Venezuela, le
président de
l’Autorité
palestinienne a conditionné,
vendredi, la reprise des
négociations avec
Israël à
un arrêt
complet de la
colonisation
israélienne
dans les territoires
occupés. La
veille à Santiago,
précédente
étape de sa
tournée
sud-américaine qu’il a
achevée
samedi, M. Abbass
avait déjà
estimé que la suspension
partielle de la
colonisation en
Cisjordanie
annoncée mercredi dernier
par l’Etat
hébreu n’apportait «
rien de nouveau ».
« Netanyahu a rompu
les négociations », a
déclaré M.
Abbass devant le
Parlement
vénézuélien. « Nous
ne pouvons
pas les reprendre sans
l’engagement des
deux parties
à respecter les bases de la
Feuille de route, en
particulier le gel de
l’expansion des colonies de la
part d’Israël », a-t-il
ajouté. La
Feuille de route, élaborée
en 2003 par la communauté
internationale,
prévoit la coexistence de
deux Etats
israélien et
palestinien
dans des frontières
bien
délimitées.
Une solution qui
paraît
aujourd’hui chimérique.
En
proposant
une suspension partielle
de la colonisation,
Israël veut
donc jouer
le beau rôle.
Il fait
d’une pierre
deux coups. D’un
côté,
l’Etat hébreu
prétend
ainsi s’être
soumis aux
pressions américaines,
ce
qui lui
vaut le soutien des
Etats-Unis, et de
l’autre, il
met l’Autorité
palestinienne au pied
du mur.
Or, le coup de frein
annoncé par
Israël est
limité. Il
ne concerne
ni les
chantiers en cours (3 000
logements)
ni la construction de bâtiments
publics, comme les
écoles et les synagogues,
ni surtout
le secteur oriental de
Jérusalem à
majorité
arabe, annexé par
Israël en
juin 1967. Et quelques
jours à
peine après
cette annonce, le
ministre
israélien de la Défense,
Ehud Barak,
a donné son
feu vert
à la construction de 28
édifices publics en
Cisjordanie
occupée.
Abir
Taleb