Expositions. Le centre Saad Zaghloul
accueille les statues
d’une
quarantaine d’artistes
égyptiens de
différentes
générations et propose un
panorama de la sculpture contemporaine.
Le corps
à l’honneur
Dans les quatre
salles du centre
Saad
Zaghloul, les 100 sculptures
exposées actuellement
s’attachent
à l’humain, au charnel et
à l’animal.
Malgré la
tendance abstraite
dominante, les
lignes
courbes et
formes
géométriques évoquent
clairement
une réinterprétation d’un
geste,
d’une posture, d’un élément
relié à
la vie quotidienne. La sculpture
devient
alors vivante
et parfois
aussi
mouvante.
Tels
sont les traits de « Sculptures
contemporaines ».
Une
exposition qui réunit 44
sculpteurs
égyptiens. «
C’est une
célébration de la sculpture.
L’exposition
regroupe
différentes générations.
On retrouve des artistes
âgés de 25
à 80 ans »,
souligne
Tareq Maamoun,
directeur
du centre Saad
Zaghloul et
organisateur de l’exposition.
Il
s’agit en fait d’une
panoplie de sculptures de
matières
différentes
: le bronze, le granit,
le basalte, le
marbre, le
verre et le bois. Beaucoup de
sculpteurs
choisissent d’exprimer
l’aspect physique de
l’homme.
Le portrait occupe
une place
prépondérante dans
l’exposition.
Une jeune
fille
égyptienne portant le
yachmak, par
Afaf
Abdel-Dayem qui appartient
à la
génération des pionniers,
est
une œuvre
de petite taille en bronze. Les
détails du
visage sont
purement égyptiens,
voire
pharaoniques,
surtout avec les
lignes
encerclant les yeux.
Deux
autres portraits
signés par le plus
jeune artiste, Tamer
Ragab,
accentuent le jeu
du
contraste et
témoignent
d’une certaine
sensualité.
Toujours utilisant le
bronze, Tamer Ragab
jongle avec les surfaces, la
texture et le relief.
Et partant
de l’abstraction,
il manipule
les proportions et les formes
du front, des
yeux et du
nez. Seules
les lèvres
gardent une
apparence
vraisemblable et
sensuelle.
Le
buste, le
torse ou le corps en
entier
reprennent différentes
variations.
Les sculpteurs
manipulent
à la fois la figuration
et
l’abstraction et créent
des formes belles,
illusoires,
souples, volumineuses
ou encore fines et sublimes.
Le trio des
torses à
dimensions variées de
Houriya Al-Sayed
présente
une approche
différente
et surprenante.
Il s’agit
de trois corps sublimes, en
verre transparent et bleu. Al-Sayed
aborde avec
ce
jeu de couleurs la
question de la pureté de
l’homme. Des tubes en
verre soufflé, pour
créer
ses
créatures bien
proportionnées.
Impossible
alors
d’évoquer la sculpture en verre
sans retrouver
aussi les
œuvres signées par
Aïda
Abdel-Kérim et qui font partie
de la collection de son musée
d’art à
Harraniya. Trois femmes
liées ensemble et
dressées
sont debout
: elles portent en
elles le style de
cette artiste
pionnière.
Les
courbes féminines
et les
rondeurs sont
bien
accentuées chez les deux
femmes sculptées par
Magued Michael.
Sa sculpture
évoque la posture d’une
sirène. Il
suffit
juste de bien
souligner les
seins ou
les nattes
d’une jeune
fille afin
de donner à
sa sculpture
une allure
vivante et retracer un
corps illusoire.
Les
lignes géométriques
et les
formes purement
abstraites
traduisent aussi chez
certains
sculpteurs le corps humain.
Le sculpteur
et architecte
Akram Al-Magdoub
présente
une œuvre en
granit de petite
taille. La pièce
dans
sa
forme est
basée sur
l’idée de la construction. Avec
quelques surfaces
sculptées, Al-Magdoub
retrace la posture d’un homme en
djellaba.
Quelques lignes
droites et
des surfaces carrées
laissent
échapper la posture humaine
et les plis de la
djellaba.
Dans
l’œuvre
horizontale d’Amir Al-Lissy,
les surfaces du
granit
polies
s’opposent à
d’autres brutes.
Quelques traits en
reliefs
s’opposent
à d’autres plus
enfoncés. Le
jeu du
contraste
donne
à la sculpture le mouvement
de l’humain.
Chez
Mohamad Radwan, les
lignes sont
beaucoup plus droites
et
verticales et la sculpture est
plutôt svelte.
Il mise
sur la finesse, la hauteur et la
perpendicularité tout en
s’inspirant de
l’art
pharaonique.
Ihab
Al-Laban
sculpte, lui
aussi, le corps
humain mais
dans
sa
totalité. Quelques
lignes simples,
polies et
des surfaces rondes
limitées
retracent une
forme
compacte du corps en
bronze.
Loin de la pure
représentation
du corps,
d’autres sculpteurs
puisent
dans le monde végétal,
animal ou
inerte et
représentent des
œuvres en rapport avec
l’être
humain et la vie quotidienne.
Hani
Faysal
sculpte deux
bouquins.
Un livre
fermé, intact,
s’oppose à
un autre déjà
ouvert. Les
lignes superposées,
taillées et
non polies
ne sont
que les traces des pages
accumulées.
Hassan
Kamel
aborde le thème
du trône.
Ses
deux sculptures en bronze
gardent une
forme
cubique et des rondeurs.
Au sommet,
deux petits
sièges
forment la couronne
et
symbolisent la rencontre
entre le
roi et la reine.
Parfois, le rapport
est
directement
souligné. Mahfouz
Salib
associe la forme
volumineuse
d’une femme voilée
assise à
côté de
plantes. La sculpture symbolise
la femme et la
mère comme
une plante
fructueuse.
Moustapha
Al-Razzaz
présente une
œuvre en bronze
où l’humain
s’allie à
la musique. Les mains
sont là
pour tirer les
cordes du
luth,
l’ajuster ou
l’étreindre.
May
Sélim