Al-Ahram Hebdo, Voyages | Un succès pour l’Egypte et pour les échanges culturels
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 14 au 20 octobre 2009, numéro 788

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Voyages

Archéologie. Suite à un grand débat, le musée du Louvre va enfin restituer à l’Egypte ses 5 fragments de peinture antique qui proviennent de la nécropole de Tétiky à Louqsor. D’ailleurs, la question a figuré dans un entretien téléphonique, samedi, entre le président Nicolas Sarkozy et le président Hosni Moubarak.

Un succès pour l’Egypte et pour les échanges culturels

Finalement, le musée du Louvre vient de prendre la décision de restituer 5 fragments de peinture antique volés de la nécropole de Tétiky, située à Louqsor. Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterand, a décidé, vendredi dernier, de restituer 5 fragments de fresques détenus par le musée du Louvre et revendiqués par l’Egypte. C’est conformément à l’avis unanime de la Commission scientifique nationale des musées de France que la décision a été prise. « La restitution est désormais une question de semaines », a ajouté le ministère.

Depuis deux semaines, l’Egypte avait annoncé officiellement qu’elle suspendrait sa coopération archéologique avec le Louvre tant que ces fragments de fresques ne lui seraient pas restitués. Ceci dit, ces pièces étaient la cause de la suspension des travaux de la mission du Louvre opérant à Saqqara depuis 1991. « La décision du comité permanent égyptien du 16 août concernant la suspension était un outil de pression dans le cadre du dossier Louvre-CSA qui a finalement apporté ses fruits », explique le Dr Gihane Zaki, responsable du dossier du Louvre au CSA. Elle ajoute que les responsables du Louvre ont tenu le CSA au courant du résultat de la réunion de la commission des conservateurs des musées de France qui a voté positivement à l’unanimité pour restituer les objets égyptiens en question. En effet, la commission a estimé que les preuves étaient réunies pour établir que ces fresques proviennent bien du tombeau de ce dignitaire égyptien, selon le ministère.

La Commission d’acquisition de la direction des musées de France avait acheté ces fragments de fresques pour le Louvre. En 2000, elle avait procédé à un premier achat de 4 éléments auprès de la galerie française Maspero. Le 5e fragment avait été acquis en 2003 lors d’une vente publique à Drouot.

En vertu du principe d’inaliénabilité des œuvres d’art, les collections des musées nationaux français ne peuvent pas être cédées sauf si cette commission d’experts et de personnalités qualifiées accepte de les déclasser. Pour sa part, Jean-Pierre Debaere, conseiller français de coopération et d’action culturelle en Egypte, pense que ces pièces seront de retour en Egypte avant la fin de cette année et peut-être un peu plus tôt. « Dès que le musée du Louvre s’est aperçu de l’affaire, il a commencé à l’étudier selon les normes internationales qui gèrent de telles situations, et voilà que l’on a pu résoudre ce problème avec le côté égyptien », assure Debaere. Il indique d’ailleurs qu’il vient d’apprendre la nouvelle de la restitution à travers un contact téléphonique de l’Hebdo. Il met en plus l’accent sur le fait qu’Al-Ahram Hebdo était le premier à déclencher cette affaire dans les milieux médiatiques francophones. Voire, il en a été le « moteur ». Ce qui a peut-être encouragé les responsables français à résoudre la question rapidement. (Lire Al-Ahram Hebdo no 787).

Il est à noter que les 5 fragments de peinture murale du tombeau d’un dignitaire de la XVIIIe dynastie égyptienne (1550-1290 av. J.-C.), situé dans la Vallée des rois près de Louqsor, avaient été « acquis de bonne foi » par la France au début des années 2000, selon le ministère français de la Culture. Les œuvres de petite taille (environ 15 cm de large sur 30 cm de haut) se trouvent actuellement dans les réserves du musée du Louvre.

A l’unanimité (33 voix sur 33), la Commission scientifique nationale des musées de France a conseillé de déclasser ces fresques en vue de les restituer à l’Egypte, a indiqué le ministère.

De son côté, Zahi Hawas, secrétaire général du CSA, a bien accueilli cette décision qu’il a qualifiée de positive, en mettant l’accent sur le fait que la suspension de la mission ne sera débloquée qu’au retour des objets sur le territoire égyptien. C’est ce qui aura lieu très probablement par les voies diplomatiques. « En tant que secrétaire général du CSA et gardien de l’héritage de l’Egypte, Hawas a tout le droit de souhaiter de restituer les objets phares de l’Egypte et de mettre en place le dispositif », explique le Dr Gihane.

Cette affaire survient quelques jours après l’échec de la candidature du ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, à la tête de l’Unesco. « Aucun rapport », a confirmé Hawas, affirmant que la demande de restitution date d’il y a deux ans. Il ajoute que le Louvre était averti de nos intentions depuis l’été. Les égyptologues français que nous avons interrogés, au courant du conflit depuis des semaines, confirment et notent que l’Egypte est de plus en plus protectrice de son patrimoine. Pour preuve, son offensive pour récupérer auprès de l’Allemagne le fameux buste de la reine Néfertiti, de même que la pierre de Rosette à Londres.

Dalia Farouq

Retour au sommaire

 

D’éternels ambassadeurs

Tout est bien qui finit bien. C’est cette affaire des fragments archéologiques égyptiens se trouvant au Louvre et dont l’Egypte revendique le retour. Une affaire qui est parvenue à son paroxysme puisque le Conseil Suprême des Antiquités (CSA) avait décidé de suspendre la mission du Louvre opérant à Saqqara si ces pièces ne sont pas restituées. Une  affaire diplomatico-archéologique. L’archéologie et la culture sont souvent des instruments diplomatiques. Quoi qu’il soit, l’Egypte a eu gain de cause ; la réaction française a été positive.

Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a décidé de restituer les 5 fragments de fresques  conformément à l’avis unanime de la Commission scientifique nationale des musées de France. Chose curieuse d’aucuns en France ont voulu mettre cette affaire sur le dos d’un geste d’humeur envers la France suite aux élections de l’Unesco le ministre égyptien a été vaincu, entre autres, pour certaines accusations d’antisémitisme lancées par des intellectuels français. C’est mal connaître l’Egypte qui ne mêle pas les coordonnées et qui ne pratique pas de surenchère, d’autant plus que de nombreuses missions françaises opèrent un peu partout sur les sites archéologiques égyptiens sans être dérangées. « L’arrêt de la coopération avec le musée du Louvre n’a pas de relation avec le résultat de l’élection à l’Unesco pour laquelle le ministre de la Culture, Farouk Hosni, était candidat », a d’ailleurs déclaré, dans un communiqué, le secrétaire général du CSA, Zahi Hawas.

Il précise que l’affaire « remonte à janvier dernier, soit huit mois avant que l’élection à l’Unesco ait lieu ».

En fait, la question des pièces archéologiques reste des plus complexes. Mais depuis une convention de l’Unesco, il n’est plus question de tolérer un trafic des antiquités ou que des œuvres du  patrimoine sortent du territoire national. Il y a l’exemple de la Grèce qui revendique, depuis longtemps, les frises du Panthéon qui se trouvent à Londres. Et puis, pour l’Egypte, bien d’autres pièces sont revendiquées, entre autres ce célèbre buste de « La belle est venue », c’est-à-dire le buste de Néfertiti. Son buste vient d’ailleurs d’être transféré au nouveau musée de Berlin.

Avec l’affaire du Louvre, un pas important est franchi. D’ailleurs, le pavillon égyptien du Louvre est l’un des plus riches du monde. Une sorte d’ambassade de l’Egypte pharaonique en France. Des ambassades partout dans le monde, Memphis et Thèbes restent des capitales de l’esprit et de l’art.

Ahmed Loutfi

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.