Al-Ahram Hebdo,Monde | Les talibans passent à la vitesse supérieure
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 Semaine du 14 au 20 octobre 2009, numéro 788

 

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Monde

Pakistan. Un risque de recrudescence des attaques entre talibans et l’armée gouvernementale plane sur ce pays qui reste toujours menacé par le chaos.

Les talibans passent à la vitesse supérieure

Une nouvelle série de combats violents secoue à nouveau le Pakistan. Au moins 31 talibans ont été tués dimanche et lundi derniers dans des bombardements de l’armée. Cette dernière pilonne régulièrement les fiefs des talibans dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, où Al-Qaëda et les talibans afghans sont présents. En effet, ces combats ont été déclenchés après une attaque audacieuse, attribuée aux talibans, contre le siège de l’état-major de l’armée dans la banlieue d’Islamabad samedi et dimanche derniers. Près de 24 heures durant, les Talibans ont tenu en haleine le monde entier. 42 otages, militaires et civils employés par l’armée ont été retenus dans un bâtiment jouxtant le QG (Quartier Général) de l’armée dans la ville-garnison de Rawalpindi. Et, les commandos ont libéré 39 otages. Mais cette attaque a fait un bilan lourd : huit morts parmi les militaires, trois parmi les otages et huit parmi les assaillants. De leur part, le gouvernement et l’armée ont également accusé le principal fief du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) de l’attaque contre le QG de l’armée et de la prise d’otages. Une accusation qui a été revendiquée par le TTP, selon plusieurs chaînes de télévision. Le TTP a fait allégeance à Al-Qaëda et combat Islamabad pour son alliance avec Washington dans sa « guerre contre le terrorisme ».

Par ailleurs, le nouveau chef du TTP, Hakimullah Mehsud, a juré de multiplier les attaques contre « l’Amérique et le Pakistan » pour venger la mort de son prédécesseur Baïtullah Mehsud, tué le 5 août par un tir de missiles américains. Ce groupe a pour fief les zones tribales du nord-ouest frontalières avec l’Afghanistan.

Pour se venger de cette attaque, le pilonnage aérien a commencé depuis dimanche soir. « Des avions de chasse ont bombardé différents repaires des talibans dans le district de Bajaur », près de la frontière afghane, a déclaré à l’AFP un responsable de l’administration locale, Manasib Khan. Tandis que le gouvernement a annoncé qu’une intervention terrestre était « imminente ». Les bombardements aériens ou les tirs d’artillerie contre le sud du Waziristan durent depuis plusieurs mois, mais le gouvernement pakistanais n’a pas encore franchi le pas d’une offensive terrestre.

Cette attaque a parachevé une semaine marquée par des attentats suicide commis dans la capitale, Islamabad, et à Peshawar qui ont fait plus de 50 morts. Cependant, cette attaque démontre que les talibans avaient la capacité de frapper au cœur même du dispositif le plus sécurisé de ce pays. Et, les insurgés islamistes liés à Al-Qaëda avaient intensifié ces derniers temps une vague d’attentats qui a fait déjà plus de 2 200 morts en plus de deux ans. Selon les analystes, l’armée, qui avait annoncé en juillet avoir repris totalement le contrôle de la vallée de Swat, jusque-là aux mains des talibans, n’est pas allée assez loin. Et au lieu de poursuivre sa marche en avant et de lancer un assaut dans les zones tribales du nord-ouest, l’armée a donné aux talibans, affaiblis par la mort de Baïtullah Mehsud, le temps de se regrouper et de revenir en force.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Rehman Malika, a annoncé que l’offensive au Waziristan, dans le nord-ouest du pays, ne représentait plus un choix. « Ce n’est pas une question d’engagement. Cela est devenu une obligation parce qu’il existe une demande de la part des tribus locales pour que nous menions cette opération », a-t-il dit. Quelque 28 000 soldats ont été mobilisés pour déloger les rebelles talibans dont le nombre est estimé à 10 000, avaient indiqué des responsables militaires auparavant.

Commentant la recrudescence des attaques des talibans au Pakistan, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a affirmé que Washington avait « confiance » dans le contrôle du Pakistan sur ses armes nucléaires. « Nous ne voyons pas de preuve que (les militants islamistes) vont prendre le pouvoir », a-t-elle souligné.

Et, sous la pression intense de Washington, l’armée pakistanaise a lancé récemment des offensives dans le nord-ouest. Ces derniers jours, les collaborateurs du président américain, Barack Obama, ont signifié que sa nouvelle stratégie pour le conflit en Afghanistan ferait une place importante au Pakistan, son porte-parole, Robert Gibbs, soulignant que « la plupart, sinon presque tous » les membres du réseau d’Ossama bin Laden qui chercheraient à s’en prendre à nouveau aux Etats-Unis étaient au Pakistan.

Maha Salem

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