Al-Ahram Hebdo, Evénement | A la recherche d’une unité perdue
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 21 au 27 janvier 2009, numéro 750

 

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Gaza. Au lieu de susciter leur unité, l’agression israélienne a révélé au grand jour les divisions des pays arabes. Etat des lieux.

A la recherche d’une unité perdue

Il fallait regarder deux chaînes satellitaires arabes pour comprendre à quel point la division est patente. Sur Al-Jazeera la qatari, un discours et sur Al-Arabiya la saoudienne tout un autre. De quoi donner l’impression que deux mondes arabes existent et non pas un seul. Deux mondes arabes en guerre froide. Deux réunions en une seule journée. L’une à Doha et l’autre à Koweït City. D’un côté, c’est la voix dudit « camp des résistants » avec la Syrie, le Hamas et le Djihad palestinien, le Soudan, l’Algérie et autres sous parrainage du Qatar, et « soutenu par l’Iran » selon leurs opposants, et de l’autre côté, le « camp des modérés » dirigé par l’Egypte, l’Arabie saoudite et la Jordanie. Deux réunions pour débattre de la situation à Gaza, une vingtaine de jours après le début de l’agression israélienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, n’a pas hésité à qualifier de « très chaotique et regrettable » la situation dans le monde arabe. Il faisait référence à cette division qui en effet n’est pas la première dans ce monde arabe.

« Ils se sont mis d’accord pour ne jamais être d’accord », la phrase d’Afghani, un penseur du début du siècle dernier, est toujours valable aujourd’hui. Les pays de la Ligue arabe ont eu beaucoup de difficultés à adopter une position commune face à l’offensive israélienne à Gaza. Dès le début de la crise, ces pays ont fait état d’une passivité flagrante. Il fallait attendre 5 jours après le début de l’agression israélienne pour tenir une première réunion « extraordinaire » des ministres des Affaires étrangères. C’était le lendemain d’une rencontre de leurs homologues de l’Union européenne, consacrée à Gaza. La réunion de la Ligue qui devait préparer un sommet d’urgence des chefs d’Etats, prévu initialement le 2 janvier, s’est soldée par un échec retentissant. Pas de sommet des chefs d’Etat. La Ligue décide de porter le dossier au Conseil de sécurité. Et là-bas, deux textes arabes rivaux se trouvent face à face. Un présenté par la Libye, seul pays arabe siégeant au Conseil, et l’autre par l’Egypte. Le premier appelle « Israël à stopper son agression » et le deuxième demande « un arrêt des violences », soit de la part d’Israël ou du Hamas.

Le Qatar, un pays arabe assez controversé, vu ses relations étroites avec Israël et la base militaire américaine présente sur son territoire, lance à trois reprises un appel pour la tenue d’un sommet extraordinaire.

Jamais le quorum des deux tiers n’est atteint pour qu’une telle réunion puisse se dérouler. L’Egypte et l’Arabie saoudite, suivies de la Tunisie et du Maroc, expriment leurs réserves. Le Caire préfère à la place « une réunion de consultations en marge du sommet économique du Koweït ».

Pressions américaines, disent certains. Mais d’autres remontent à quelques années, lorsque l’émir du Qatar avait chassé son père du pouvoir. Le Caire et Riyad s’y étaient alors opposés. Sur le fond, l’Egypte voit mal un Qatar qui « veut lui prendre sa place dans la région ». Le Qatar, encouragé par sa médiation dans le conflit interlibanais, cherche à jouer un rôle régional plus important à travers la cause palestinienne.

Des racines historiques

Par le passé, ces différends interarabes opposaient tantôt l’Egypte de Nasser face à Riyad, tantôt encore l’Egypte de Sadate face à Saddam. La scission interarabe s’est encore révélée au grand jour lors de l’invasion iraqienne du Koweït puis encore lors de la guerre israélienne au Liban en 2006. C’était la première fois que cette polarisation « radicaux », « modérés » se manifeste et que les Arabes ne trouvent aucune gêne à en parler. Le politologue Ammar Ali Hassan trouve trois raisons derrière la division actuelle. « La division interpalestinienne elle-même qui pousse les Arabes à soutenir soit le Fatah soit le Hamas. Puis, les négociations de paix avec ceux qui croient en leur efficacité et ceux qui les trouvent inutiles. Enfin, ce sont les tendances personnelles et les intérêts étroits de quelques pays ». Le conflit de Gaza a simplement mis à nu une division qui était là. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle est de plus en plus médiatisée à travers les chaînes de chaque camp.

Cette inefficacité arabe a laissé le champ libre à d’autres pays pour entrer en jeu, devançant parfois les pays arabes. L’Iran est l’exemple le plus patent, mais la Turquie a marqué une entrée spectaculaire lors de cette récente crise. Des décisions sont même prises pour la région sans consultation avec les pays arabes. Israël et les Etats-Unis ont ainsi signé un accord pour la lutte contre le trafic d’armes vers les territoires palestiniens. En gros, ils vont contrôler les territoires arabes sans leur aval. Les Arabes sortent perdants une fois de plus.

Aliaa Al-Korachi
Mavie Maher

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