Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | Jérusalem, pomme de discorde
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 3 au 9 septembre 2008, numéro 730

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Monde Arabe

Palestine . Un nouveau sommet Abbass/Olmert n’a pas permis d’aplanir les divergences qui restent de taille.

Jérusalem, pomme de discorde

Palestiniens et Israéliens sont toujours incapables de s’entendre. Leur dernier sommet du dimanche dernier s’est achevé sur un nouveau fiasco. « Les divergences sur les questions de fond sont encore très prononcées », a déclaré dimanche un proche collaborateur du président palestinien Mahmoud Abbass, Yasser Abd-Rabbo, ajoutant qu’il était « prématuré de parler d’un document ». « Le facteur temps est important, mais ou nous avons un accord sur toutes les questions ou nous n’avons pas d’accord », a souligné de son côté le négociateur palestinien Saëb Ereqat à Ramallah. Même constat chez les responsables israéliens. « Il y a toujours un fossé considérable entre les deux parties », a reconnu Mark Regev, porte-parole du premier ministre israélien Ehud Olmert. « Il n’est pas réaliste de s’attendre à un accord rapide. Nous n’allons pas résoudre l’ensemble des problèmes du conflit (israélo-palestinien) en deux ou trois semaines », a-t-il dit à l’issue de la rencontre dimanche entre le premier ministre israélien et le président de l’Autorité palestinienne. Des déclarations qui soulignent l’ampleur des divergences.

Avec aussi peu d’avancées tangibles et le contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, la date butoir pour finaliser un accord de paix, à savoir janvier 2009, quand le président George W. Bush quittera la Maison Blanche, est désormais considérée comme irréaliste. En effet, le problème réside dans le fait que le premier ministre israélien Ehud Olmert a proposé lors du sommet de dimanche un accord de paix d’ici la fin de l’année qui exclurait la question de Jérusalem. La partie palestinienne a immédiatement rejeté tout accord qui repousserait à plus tard un règlement sur Jérusalem. Israël a annexé la partie orientale de la ville après son occupation en juin 1967, alors que les Palestiniens veulent en faire la capitale d’un futur Etat. Quelque 250 000 Palestiniens vivent dans la partie orientale où 200 000 Israéliens se sont installés depuis 1967 dans une douzaine de quartiers de colonisation. Le statut de Jérusalem-Est, notamment le sort de la vieille ville qui abrite les lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, a déjà fait achopper les négociations israélo-palestiniennes à plusieurs reprises.

« Les deux parties sont désireuses de parvenir à un accord global d’ici la fin 2008 et croient que c’est possible », a déclaré à l’issue de la rencontre un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat. « Mais puisqu’il est impossible de trouver un règlement sur la question de Jérusalem dans ce délai, elles doivent s’entendre pour repousser un accord sur cette question et convenir d’un mécanisme et d’un calendrier pour Jérusalem », a-t-il ajouté. Chose inadmissible pour les Palestiniens. « Sans Jérusalem-Est comme capitale d’un Etat palestinien, quel serait le sens d’un accord ? », a répliqué M. Ereqat. « Nous ne serons pas partie prenante d’un accord intérimaire ou d’un accord partiel ou d’un accord qui repousserait à plus tard Jérusalem », a souligné M. Ereqat lors d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie. Il a réaffirmé la demande d’un gel de la colonisation par Israël, bien qu’elle n’ait guère été suivie d’effet, tout en annonçant que les « négociations continueraient » le temps qu’il faudrait pour parvenir à un règlement « qui mettrait un terme à l’occupation » israélienne.

 

Horizon brouillé pour les négociations

Cette nouvelle rencontre s’est déroulée durant près de deux heures à la résidence officielle de M. Olmert à Jérusalem-Ouest avec la participation des chefs des équipes de négociateurs : Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, et Ahmad Qoreï du côté palestinien. Selon le porte-parole du gouvernement israélien Mark Regev, la prochaine démission de M. Olmert, impliqué dans une série d’affaires de corruption, « n’a pas d’incidence sur les discussions ». Mais comment pourrait-on croire à cette déclaration alors qu’on s’attend à des successeurs plus intransigeants ? Ehud Olmert doit démissionner après les primaires au sein du Kadima, son parti, prévues le 17 septembre et qui doivent permettre de désigner son successeur. Il devrait toutefois continuer d’exercer le pouvoir pendant plusieurs mois, le temps qu’un nouveau gouvernement soit formé ou que des élections anticipées soient organisées.

Selon la radio publique, M. Olmert souhaite parvenir à un accord-cadre qu’il pourrait présenter en compagnie de M. Abbass à la Maison Blanche le mois prochain, quitte à laisser dans le flou les points les plus litigieux qui sont loin d’être réglés. Le 12 août, le quotidien Haaretz avait indiqué que M. Olmert avait proposé au président palestinien un projet d’accord prévoyant un retrait de 93 % de la Cisjordanie. Cette offre n’a pas été confirmée officiellement. Les Palestiniens, en revanche, réclament un accord le plus explicite possible.

Le président américain George W. Bush et la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice pressent les deux parties de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année, comme convenu à la conférence d’Annapolis aux Etats-Unis l’an dernier. Après le départ d’Olmert, l’avancée des négociations dépendra en large partie de son successeur, à condition que celui-ci parvienne à former une nouvelle coalition gouvernementale. Les deux prétendants sont l’ancien chef d’état-major Shaul Mofaz, actuel ministre des Transports, et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui mène actuellement les pourparlers de paix. Toutefois, Mme Livni, favorite selon les sondages pour succéder à M. Olmert, a pour sa part exprimé ses réserves sur la conclusion rapide d’un accord. A l’issue du Conseil des ministres dimanche, la ministre des Affaires étrangères Mme Livni a plaidé pour que M. Olmert ne prenne aucune décision à la hâte. « Le facteur temps ne doit pas nous forcer à commettre deux graves erreurs : tenter de combler les divergences d’une façon qui conduirait à l’explosion, ou accepter des compromis sur des sujets essentiels pour Israël uniquement pour obtenir des résultats », a-t-elle déclaré dans un communiqué .

Rania Adel

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.