Al-Ahram Hebdo, Evénement | Bush scelle le fiasco du processus de paix
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 21 au 27 mai 2008, numéro 715

 

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FEM. Le président américain a complètement déçu les Arabes, les Palestiniens en particulier, lors de son passage à Charm Al-Cheikh, suscitant l’ire des dirigeants.

Bush scelle le fiasco du processus de paix

C’est du déjà-vu à ce Davos du Proche-Orient ou encore ailleurs. Le président américain débarque avec toute la propagande médiatique possible quant aux espoirs de paix, rencontre des dirigeants arabes, plie bagages et rentre à Washington avec juste un grand sourire. George Bush n’a pas fait défaut cette fois-ci en marge du Forum économique à Charm Al-Cheikh. Une fois de plus, il a scellé son fiasco et, selon beaucoup d’observateurs, il a scellé la fin d’une paix palestinienne avec Israël. Bush venait en fait de son allié favori dans la région, où il a prononcé un discours évangélique-biblique, qui aurait pu être celui de Théodore Herzl. Ce qui s’est passé ce jour de mai 1948 (la Nakba), « fut bien plus que la création d’un nouveau pays. Ce fut l’accomplissement d’une promesse ancienne faite à Abraham, à Moïse et à David : une patrie pour le peuple que Dieu a choisi, Eretz-Israël » ... Un long discours qui laisse les Arabes perplexes, frustrés et « en colère », d’après les mots du président palestinien Mahmoud Abbass. Bush n’a-t-il pas rassuré les Israéliens, « Laissez-moi vous dire que l’Amérique sera toujours de votre côté ». L’homme d’Israël, une fois en Egypte, a tenté, sans convaincre, de rassurer ses interlocuteurs arabes, encore par des mots qui n’ont rien à voir avec ce langage sacré tenu concernant Israël bien sûr. « Nous devons nous tenir aux côtés du peuple palestinien, qui souffre depuis des décennies et qui a gagné le droit d’avoir sa propre patrie », a déclaré Bush lors de la séance d’ouverture du forum avant de se dire « fermement convaincu » qu’un accord de paix palestino-israélien peut être conclu d’ici janvier 2009, c’est-à-dire avant la fin de son second mandat. Est-ce réaliste ? Oui, si Bush le voudrait vraiment. Mais les Arabes se sont retrouvés, une fois de plus, face à une réalité qui, certes, leur déplaît. Le président américain n’a aucune volonté de faire la moindre pression sur Israël pour qu’il fasse des concessions en faveur de la paix.

Les seuls « lourds sacrifices » qu’il évoque seraient d’alléger un peu les restrictions imposées aux Palestiniens sur les check points. Les Palestiniens, eux, et les Arabes aussi, qui doivent faire plus selon la vision Bushienne. Le président américain l’aurait dit à son homologue égyptien lors de leur entretien à Charm Al-Cheikh. Il l’aurait davantage exacerbé  en parlant d’un Israël démocratique face à des Arabes qui répriment les libertés et bien d’autres questions épineuse. Du coup, Hosni Moubarak déclarait le lendemain dans son discours devant le forum : « Ceux qui s’imaginent que quelqu’un appuiera un accord ne réalisant pas les revendications palestiniennes ont tort », avant de quitter la salle, boycottant l’intervention de George Bush.

Mahmoud Abbass, qui portait sur son visage les traces d’un homme soudainement trahi, affirmait un peu plus tôt : « Nous ne voulons pas que les Américains négocient à notre place (...). Tout ce que nous voulons, c’est qu’ils montrent un minimum de neutralité ». Réaction bien différente de celle avancée par les dirigeants de la région en 2000, lorsque le nouveau président américain faisait ses premiers pas à la Maison Blanche. Les Arabes étaient convaincus qu’un « républicain » pourrait mieux négocier un accord de paix qu’un « démocrate ». Le bilan de ces dernières 8 années est pourtant un véritable cauchemar pour la région... Guerre en Afghanistan, guerre en Iraq, guerre au Liban, guerre à l’horizon avec l’Iran et feu vert pour Israël. Quelques heures ainsi après son départ pour Washington, le ministre israélien de la Défense sortait d’une entrevue avec le président égyptien pour déclarer qu’Israël pourrait lancer une opération militaire dans la bande de Gaza. La région est au bout du gouffre, et Bush à bout de souffle. Mais pour atténuer l’effet fiasco, son conseiller à la sécurité a laissé entendre que le président américain pourrait se rendre une troisième fois dans la région, pour dit-on relancer la paix .

Samar Al-Gamal

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