Al-Ahram Hebdo, Evénement | Escalade dangereuse
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 24 au 30 décembre 2008, numéro 746

 

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Palestine. La fin de trêve entre Israël et le Hamas a été marquée par une reprise de la violence et des menaces de part et d’autre d’une intensification des opérations au risque de mettre le feu aux poudres.

Escalade dangereuse

Aussitôt terminée, la trêve entre le mouvement islamiste Hamas et Israël a laissé place à des violences susceptibles de prendre de l’ampleur dans les jours et les semaines à venir. Après six mois de calme relatif dans la bande de Gaza, cette région risque de s’embraser. Aucune des deux parties ne semble en effet à l’heure actuelle calmer le jeu. Au contraire, le ton monte de part et d’autre. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a menacé lundi de reprendre les attentats suicide en Israël, face aux menaces d’opérations israéliennes d’envergure dans ce territoire palestinien. « Nous ne resterons pas les bras croisés face à l’agression israélienne. Il est de notre droit en tant que peuple occupé de nous défendre et de combattre l’occupation par tous les moyens possibles, y compris les opérations suicide », a affirmé à l’AFP Aymane Taha, un responsable du mouvement. « La résistance par tous les moyens est (un droit) légitime face à l’occupation et la poursuite des agressions. Nous disposons de tous les moyens, y compris des opérations suicide », a-t-il ajouté.

Cette mise en garde du Hamas intervient après que de nombreux responsables israéliens eurent menacé de lancer des opérations d’envergure dans la bande de Gaza. La dirigeante du parti Kadima (centriste, au pouvoir en Israël), la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, est allée jusqu’à prôner le renversement du Hamas et exigé qu’« Israël rétablisse son pouvoir de dissuasion ». « Israël doit faire tomber le pouvoir du Hamas et un gouvernement sous ma direction le fera », a-t-elle fustigé.

Une menace bien directe et dont les conséquences risquent d’être graves. Les autorités israéliennes ont donc pris leur décision : le Hamas sera frappé. Mais selon de hauts responsables de la Défense, Tel-Aviv doit encore décider du moment opportun et de l’ampleur de sa riposte. « Pour frapper, il faut se préparer soigneusement, comme pour une opération chirurgicale », a déclaré le général de réserve Amos Gilad, principal conseiller du ministre de la Défense, Ehud Barak. M. Gilad a relevé le risque qu’une opération israélienne à grande échelle ne fasse des victimes innocentes et que le blâme n’en retombe sur Israël. Un autre responsable israélien de la Défense a jugé une confrontation entre l’Etat hébreu et le Hamas « inéluctable », en dépit des appels au calme de la communauté internationale. « Le chemin que nous empruntons concernant Gaza est évident. La situation est à la fois intolérable et limpide. Les considérations de l’armée sont les seules à décider du moment où les événements se produiront », a-t-il affirmé à l’AFP.

De son côté, le gouvernement israélien de transition a débattu dimanche, lors de sa réunion hebdomadaire, de l’attitude à adopter face au Hamas, deux jours après l’expiration de la trêve. En marge de la réunion du cabinet, plusieurs ministres ont réclamé des ripostes bien plus sévères, faisant craindre un embrasement. Plus prudent que sa ministre des Affaires étrangères, le premier ministre, Ehud Olmert, qui quittera ses fonctions à l’issue des législatives du 10 février, a déclaré au cabinet : « Un gouvernement responsable n’est pas impatient à l’idée de déclencher une guerre, mais ne l’évite pas non plus. En conséquence, nous prendrons les mesures appropriées ».

Sur le terrain, une vingtaine de roquettes et d’obus de mortiers ont été tirés dimanche par les groupes armés palestiniens de Gaza, selon un porte-parole militaire israélien. Dans la soirée du dimanche, l’aviation israélienne a effectué un raid à l’est de la ville de Gaza en visant, selon elle, « deux lance-roquettes prêts à l’usage ». D’autre part, des témoins palestiniens ont indiqué qu’une unité de l’armée israélienne a effectué dimanche une incursion limitée dans le sud de la bande de Gaza, ce qui a été démenti par l’armée israélienne.

La situation a commencé à se détériorer dès l’expiration de la trêve, vendredi dernier. Le lendemain, Israël a lancé un premier raid sur la bande de Gaza, tuant un Palestinien et en blessant trois autres, dont deux grièvement. Parmi ces Palestiniens, trois appartiennent aux Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbass, ont indiqué des témoins, le quatrième étant un civil. Dans un communiqué, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont menacé : « Notre réponse ne tardera pas. Toutes les options sont possibles et la réaction doit venir de tous les groupes palestiniens ».

De l’autre côté, un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que dix roquettes tirées de Gaza s’étaient abattues samedi en Israël, sans faire de victimes. Le Djihad islamique a revendiqué les tirs de roquettes, tandis que les Brigades Ezzeddine Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont dit avoir tiré 19 obus contre Israël.

 

Israël ignore les appels au calme

Mais c’est surtout la mort d’un activiste palestinien tué samedi par un missile israélien visant la ville de Beit Lahiya qui a mis le feu aux poudres et qui a entraîné la région dans un cycle infernal de représailles et contre-représailles.

Et il semble qu’Israël soit déterminé à aller jusqu’au bout. L’Etat hébreu a lancé une campagne diplomatique destinée à justifier à l’avance les opérations que pourrait lancer l’armée israélienne dans la bande de Gaza. A cet effet, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a déclaré avoir l’intention de « convoquer prochainement les ambassadeurs accrédités en Israël et s’adresser à ses homologues ». Dans le même temps, lundi, dans une lettre adressée au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, la représentante d’Israël aux Nations-Unies a averti de la détermination de l’Etat hébreu à réagir aux tirs de roquettes.

Une façon d’ignorer les appels lancés par la communauté internationale. En effet, face à cette escalade, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a de nouveau exprimé son inquiétude concernant la situation à Gaza et appelé au rétablissement de la trêve négociée par l’Egypte et à la fin des violences.

Déjà, à la veille de la rupture de la trêve, l’envoyé spécial des Nations-Unies pour le Proche-Orient, Robert Serry, avait mis en garde le Conseil de sécurité de l’Onu contre les risques d’« une escalade majeure de la violence qui aurait des conséquences graves » pour la population civile en Israël et à Gaza. Même inquiétude de la part des Européens, Paris ayant exprimé vendredi la « plus vive inquiétude » de l’Union européenne sur la situation à Gaza, tandis que la Russie, un des rares interlocuteurs du Hamas, a appelé le mouvement islamiste à revoir sa décision de mettre fin à la trêve.

Or, si la trêve a été rompue par le Hamas, c’est justement en raison de la situation dans la bande de Gaza. Entrée en vigueur le 19 juin après une médiation égyptienne, elle n’a pas été reconduite, « car l’ennemi sioniste n’a pas respecté ses conditions », ont affirmé vendredi les Brigades Ezzeddine Al-Qassam sur leur site Internet. Le Hamas reproche notamment à Israël de ne pas avoir levé le blocus de la bande de Gaza, entièrement coupée du monde. Ce blocus, en vigueur depuis la prise de pouvoir par le Hamas en juin 2007, a été renforcé début novembre, ce qui a aggravé la situation humanitaire dans cette région où vivent 1,5 million de Palestiniens dans des conditions misérables.

Abir Taleb

 




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