Al-Ahram Hebdo, Egypte | La part belle aux ONG
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 Semaine du 10 au 16 décembre 2008, numéro 744

 

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Egypte

Rapport. Le Programme des Nations-Unies pour le développement souligne la nécessité d’établir un nouveau « contrat social » entre l’Etat et les citoyens en Egypte, pour permettre à la société civile plus de participation.  

La part belle aux ONG 

Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) a annoncé la sortie de son dernier rapport sur le développement humain en Egypte, lors d’une conférence de presse la semaine dernière. « Le contrat social en Egypte : le rôle de la société civile ». Sous ce titre, plus de 300 pages ont été rédigées par des chercheurs égyptiens, sous l’égide du PNUD et du ministère du Développement local.

Le rapport examine les problèmes des quelque 20 000 organisations de la société civile en Egypte, et propose des démarches pratiques pour optimiser leur rôle dans le processus de réforme. Ainsi, l’amélioration du cadre légal et administratif au sein duquel opèrent ces organisations devient indispensable.

« La société civile doit constituer le domaine légitime de l’engagement des citoyens dans la transition démocratique. (...) Sans abandonner son rôle de fournisseur de services et de biens publics, l’Etat doit alléger son monopole pour libérer un espace pour la société civile, notamment dans les domaines de la santé et de l’enseignement pour les moins riches », souligne le rapport. Mais si les ONG peuvent compléter les efforts du gouvernement pour le développement en incitant la participation communautaire dans la planification, la réalisation et le contrôle des projets, or aujourd’hui, « les canaux de communication entre le gouvernement et les ONG demeurent restreints ».

Le rapport part du constat que la réforme des politiques sociales est « en décalage » par rapport à la libéralisation de l’économie, et prône notamment une réforme de la loi 84/2002 sur les ONG. Les procédures bureaucratiques compliquées pour l’obtention d’une accréditation, le contrôle étouffant de leurs activités quotidiennes, le pouvoir du gouvernement de confisquer leurs fonds, de les dissoudre, de contrôler les détails de leur budget et de limiter leur accès aux informations sont décriés comme des handicaps à la liberté des ONG, une liberté jugée comme « un élément-clé pour la prospérité des organisations de la société civile ».

Le rapport continue sa critique en ces termes : « Contrairement à la loi et à la Constitution, la sécurité de l’Etat joue un rôle important dans le contrôle des organisations de la société civile », tout en soulignant une disparité entre « l’intérêt » que porte le gouvernement aux ONG concernées par l’octroi de services, comme la santé et l’éducation, et sa « méfiance » à l’égard de celles qui font du militantisme en faveur d’une réforme démocratique.

Bref, « si l’Egypte tient à réaliser l’objectif du développement national, son défi sera de consolider le rôle de la société civile, notamment dans la lutte contre la pauvreté », conclut le rapport.

« Des réunions seront périodiquement tenues avec les responsables exécutifs et les dirigeants populaires dans les divers gouvernorats, pour leur expliquer les moyens de tirer profit de ce genre de rapports », a déclaré le ministre du Développement local, Abdel-Salam Al-Mahgoub.

Mais tirer profit d’un tel rapport ne veut pas nécessairement dire un engagement de la part du gouvernement, surtout en ce qui concerne la démocratisation des lois gérant les activités des ONG. « Si les recommandations du Conseil national des droits de l’homme qui est un organisme officiel ne sont pas tenues en compte par le gouvernement, on peut imaginer donc qu’est ce qu’il adviendra de celles du PNUD », commente Samer Soliman, co-auteur du rapport.

« Après la montée des Frères musulmans aux législatives de 2005, le PND qui était très favorable à la réforme démocratique a eu peur de perdre le contrôle », estime de son côté la rédactrice en chef du rapport, l’économiste Heba Handoussa. Toutefois, elle estime que le non engagement du gouvernement sur des sujets comme la démocratisation et la décentralisation ne l’empêche pas de profiter des rapports du PNUD dans la définition de ses plans de développement et dans l’établissement de ses priorités. « Les rédacteurs de ce rapport ont quitté la tour d’ivoire des académiciens, ils se sont approchés des responsables et de leurs problèmes afin de leur apporter des options dans les limites de leurs moyens, cette méthode a brillamment réussi », souligne-t-elle.

Le rapport du PND en 2005 a compté un nombre de propositions que le gouvernement a adoptées par la suite, comme le système global d’assurance médicale, l’extension de l’enseignement pré-scolaire pour les enfants de 4 à 6 ans ... « L’essentiel c’est de faire des propositions faisables », conclut-elle.

Chérif Albert

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