La nouvelle politique américaine dans la région
Abdallah Al-Achaal
La
coalition aveugle entre les Etats-Unis et Israël est la
seule chose qui a porté préjudice aux relations
américano-arabes, durant l’ère du président Georges Bush. De
plus, cette même coalition a nui à l’image de Washington
dans le monde arabe et en Iran et a empêché Washington de
voir ses véritables intérêts, car il travaillait uniquement
pour servir les intérêts d’Israël. Les deux candidats à la
présidence américaine sont d’accord sur la nécessité de
restituer le prestige et l’image des Etats-Unis dans le
monde. Une partie de l’amélioration de cette image doit donc
se faire dans le monde arabe et surtout dans le domaine du
conflit arabo-israélien. Les observateurs essayent de
prédire la nature de la politique américaine dans la région
dans la période à venir. Dans ce contexte, deux éventualités
se présentent.
Premièrement, il se peut que les relations
américano-israéliennes prennent un autre ton de celui adopté
par l’administration de Bush, de sorte à ce que les intérêts
américains soient pris en considération et que Washington
soit moins impulsif dans la réalisation des caprices
israéliens. Ceci se réalisera si Obama accède au pouvoir.
C’est pourquoi la communauté juive ne votera certainement
pas pour Obama, bien qu’elle prétende prendre le parti des
minorités, exactement comme elle a refusé de voter pour Bush
lors de son premier mandat, car elle n’était pas sûre de sa
loyauté envers Israël. Quant à McCain, pour lequel cette
communauté votera certainement, il suivra probablement la
politique de Bush contre les Palestiniens, les Arabes,
l’Iran et tous ceux qui mécontentent Israël. Cependant, ses
positions seront un peu plus flexibles que les positions
idéologiques de Bush envers Israël.
Cette éventualité mènera à un choc entre les Arabes et les
Etats-Unis, surtout que les Arabes ressentent qu’ils doivent
se montrer suspicieux envers les politiques américaines.
Cela à cause de leur incapacité de résoudre la cause
palestinienne ainsi que les autres questions-clé de la
région. Dans ce contexte, tous les efforts diplomatiques ne
pourront embellir la position de Washington à moins qu’il ne
déploie de véritables efforts pour la rendre moins
contestée.
La seconde éventualité est que la nouvelle administration
assimile les leçons de l’échec américain et de la rigueur
des positions américaines pro-israéliennes et qu’elle
rationalise les relations
américano-israéliennes. Ces relations sont la clé du
développement des positions américaines entre les
Palestiniens, les Arabes et l’Iran. Cette position
américaine peut ouvrir la porte à un rôle américain plus
constructif pour convaincre toutes les parties du sérieux de
Washington et de son impartialité relative. Cette position
peut aussi pousser au règlement de tous les dossiers par
l’intermédiaire des négociations, y compris le dossier
iranien, car de cette manière, Israël peut être sûre d’être
la seule force nucléaire acceptée et protégée par les
Etats-Unis, après avoir convaincu l’Iran de renoncer
pacifiquement à toute ambition nucléaire militaire. L’image
de la région, à la lumière de cette éventualité, présentera
de nouveaux défis au monde arabe car l’Iran, la Turquie
ainsi que d’autres pays de l’extérieur de la région peuvent
entrer dans cette image aux dépens de la région et dans le
vide laissé par le monde arabe.
Dans cette atmosphère, les évolutions sociales et
démocratiques peuvent prospérer dans la région après la
disparition de tous les immobilismes. Ce sont ces derniers
qui avaient affaibli les chances d’évolution dictées par
Washington. Quelle que soit l’orientation de la politique
américaine, la place des Arabes restera importante dans
l’agenda américain, surtout après l’affaiblissement de la
force américaine et l’apparition de nouvelles puissances
politiques.