Al-Ahram Hebdo, Opinion | Mohamed Salmawy, Bonaparte à l’IMA
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Semaine du 8 au 14 octobre 2008, numéro 735

 

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Opinion

Bonaparte à l’IMA

Mohamed Salmawy 

L’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris inaugure la semaine prochaine une importante exposition avec pour thème l’Expédition de Napoléon Bonaparte en Egypte. J’ai eu l’honneur de faire partie du comité chargé d’esquisser la conception propre à l’exposition.

Le président de l’IMA, Dominique Baudis, a beaucoup tenu à ce que ce comité soit conjoint entre l’Egypte et la France pour refléter les points de vue des deux pays respectifs. 

Un grand nombre de pièces qui seront exposées proviennent de divers musées mondiaux et non pas uniquement d’Egypte et de France. De quoi prévoir l’immensité de l’exposition et son caractère exhaustif renfermant un nombre non négligeable de pièces diverses.

La difficulté dans ce genre d’expositions ne réside pas dans la quantité de pièces exposées et de leur diversité, mais elle réside surtout dans l’idée maîtresse derrière la tenue de l’exposition. Celle-ci reflétera-t-elle le côté lumineux de l’expédition qui a entraîné en Egypte les savants français qui ont dévoilé les secrets et déchiffré les mystères de l’ancienne civilisation égyptienne ? Ceux-là mêmes qui ont étudié minutieusement la réalité vécue du pays et qui sont derrière la sortie de la première référence scientifique illustrée sur l’Egypte à l’époque, intitulée « La Description de l’Egypte ». Ces savants ont été également les premiers à introduire l’imprimerie et donc les journaux et les livres en Egypte. Ils ont contribué à repêcher le pays des ténèbres du Moyen-Age pour l’entraîner dans l’époque de la renaissance et des lumières que les historiens considèrent comme le début de l’histoire moderne de l’Egypte.

Ce volet de l’exposition peut être l’inspirateur de plusieurs expositions et non pas uniquement une seule. Cependant, côte à côte avec le côté lumineux, il y avait également le côté obscur. Malgré les multiples côtés positifs de l’Expédition française sur l’Egypte et la renaissance qu’elle a introduite et pour laquelle nous étions assoiffés, elle reste toujours perçue par les historiens comme une expédition militaire qui représentait une invasion étrangère ayant pour objectif de contrôler le pays et d’étendre l’influence française sur cette région du monde.

Parce que l’Expédition de Bonaparte était une invasion militaire, le peuple égyptien s’y est opposé et a sacrifié à cet égard un grand nombre de ses fils. Et comme l’expédition a amené les savants et l’imprimerie, elle a aussi coûté la vie à tous ceux qui lui ont fait face défendant la liberté de leur pays et son indépendance. Le résultat de cette résistance nationale courageuse et vaillante a été que Bonaparte est rentré à son pays d’origine après moins de trois ans.

En réalité, M. Baudis, qui était l’initiateur de l’idée de cette exposition qu’il avait proposée dès qu’il s’est trouvé à la tête de l’IMA, était l’un des membres du côté français ayant reconnu le plus l’aspect militaire obscur de l’expédition. Il avait d’ailleurs encouragé le comité sur la nécessaire illustration des deux aspects. Il avait dit que l’objectif de l’exposition ne doit pas se limiter à défendre l’Expédition de Bonaparte, mais qu’il fallait mettre en lumière ses différents aspects positifs et négatifs.

Les préparatifs pour la tenue de cette manifestation ont duré environ deux ans au cours desquels des réunions diverses ont eu lieu en France comme en Egypte. Le ministère de la Culture y a participé avec ses diverses pièces de musée remontant à cette période historique importante. L’exposition renferme également une collection qui est parvenue des autres musées du monde entier. C’est cette diversité et ce regard exhaustif qui comprend les deux visions française et égyptienne qui donneront à l’exposition sa version finale et qui feront d’elle l’une des plus importantes, ne serait-ce la plus importante ayant débattu ce thème. N’oublions pas que le traitement des deux aspects constructif et négatif de l’expédition est ce qui a conféré son cachet particulier à cette exposition.

Ensuite, il ne reste plus que le nom qu’on donnera à cette exposition hors pair et première en son genre. A cet égard, j’ai fait plusieurs propositions tout au long des deux dernières années sans pour autant nous mettre d’accord sur un intitulé. Nous l’appelions alors « Bonaparte et l’Egypte », jusqu’à ce qu’il y ait consensus sur un titre donné qui est supposé non seulement être attirant, mais également être l’incarnation de l’idée maîtresse de l’exposition. En fin de compte, le président de l’IMA m’a demandé de présenter une suggestion. J’ai alors rétorqué « Bonaparte et l’Egypte : feu et lumières ». C’est à ce moment-là que les responsables de l’exposition furent aussitôt enthousiasmés et ils se mirent d’accord sur cette appellation. Et au président de l’IMA de commenter : je savais bien que ce sont les écrivains qui allaient trancher la question.

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