Politique.
Pour deux de nos lecteurs, il est certains hommes de valeur
que nous ne devons jamais perdre de vue et qui ne seront
jamais égalés.
Nasser, un homme inoubliable
Le 23 Juillet 1952 est lié au nom d’un grand leader arabe,
Nasser, qui organisa le mouvement des Officiers Libres puis
la Révolution égyptienne. Nasser reste le rêve de tous les
Arabes, rêve de la libération contre les colonisateurs. En
Egypte, il mène des réformes dans plusieurs domaines :
agriculture, industrialisation, éducation ... Il nationalise
le Canal de Suez, fait tout son possible pour construire le
Haut-Barrage. Son but essentiel est de mettre sur pied
l’union arabe et de résoudre le problème palestinien. Son
nom est aussi lié aux mouvements de libération dans le monde
arabe et en Afrique. Son slogan est célèbre : « Ce qui a été
pris par la force ne peut être restitué que par la force ».
Quelques historiens critiquent sa vie et son rôle, le
peignant en dictateur malgré ses achèvements. Mais pendant
la guerre entre Israël et le Hezbollah, dans les
manifestations du monde arabe, les portraits de Nasser et
Nasrallah sont brandis ensemble et leurs noms sont scandés
en même temps. Pour beaucoup d’Arabes, Nasser et Nasrallah
représentent le même symbole : la dignité arabe. Vraiment
Nasser est un homme inoubliable.
Ahmed AlGared,Qéna–Kift.
Il est des Hommes qui ne meurent pas !
Yasser Arafat est mort physiquement, mais il est toujours
vivant dans l’esprit de son peuple. Il est mort assassiné
avec la tête haute en défiant ses ennemis, et tous les
lâches de ce monde qui se sont tus devant la barbarie
qu’Israël a utilisée contre lui et contre son peuple. Il est
mort debout en attirant la sympathie des milliards d’être
humains à travers la planète et en gagnant leur respect. Que
ceux qui gouvernent aujourd’hui sachent que tant qu’ils font
des concessions gratuites à leurs ennemis, ils seront
humiliés davantage par lui et par ses alliés qui les
considèrent, avec mépris, comme des amis « modérés ».
Le monde arabe contemporain a enfanté trois chefs d’Etat
d’une valeur inégalée dans son histoire contemporaine :
Nasser, Boumediene et Arafat, tous les trois sont morts
assassinés par des armes invisibles de l’impérialisme
américaine — sioniste, car ils étaient fidèles à leurs
peuples et à leur principes. Ce sont des Hommes dont la mort
pèse tout le poids physique de leurs pays respectifs, des
Hommes qui ne meurent jamais chez leurs peuples, et dont
l’orphelinat risque d’avoir une longue vie !
Quant à ceux qui les ont succédé, se laissant entraîner par
la corruption en trahissant leurs peuples, leur vie a été un
poids étouffant pour leurs peuples. Contrairement aux
premiers, leur mort pèsera moins que le poids d’une feuille
morte, elle sera un soulagement pour leurs peuples souillés
par leur lâcheté et leur trahison.
Chérif Boudelal,Membre du Collectif « Paix Comme Palestine
», France.
Les Hôpitaux-business
Il est vraiment regrettable que les soins hospitaliers en
Egypte soient taxés d’une négligence sans pareille.
L’hôpital, tel que défini dans le dictionnaire, est un
établissement charitable, hospitalier où l’on reçoit les
gens pour les soigner. Que sont devenus les hôpitaux
aujourd’hui ? Eh bien, très simplement, un établissement ou
plutôt une machine à sous. Pour amasser des sous. Même si
l’on convient qu’il en est ainsi, le service présenté aux
malades devrait être en conséquence. Qu’en est-il en réalité
? Rien. Trois fois rien. Non, il y a une chose en
contrepartie : une attente sans fin pour la consultation,
même si cette dernière est très urgente. Tant pis, que le
malade supporte ! On paie d’abord, et on attend ensuite.
L’arrivée du médecin mérite bien une telle attente. Une fois
là, c’est le début d’un autre parcours : le tour du patient
lui-même. Enfin, la consultation a lieu. Celle-là est
beaucoup plus rapide, voire expéditive. Le diagnostic est
vite établi, l’ordonnance richement remplie de médicaments
de tous genres et un adieu très cordial pour faire place à
un autre client payant. Et ainsi de suite.
Une fois chez-soi, l’on se rend compte, la plupart du temps,
qu’une erreur minime ou grave a été commise. A qui la faute
? Qui en est responsable ? Ce n’est surtout pas l’hôpital,
ni non plus le médecin. Il n’en reste qu’un seul responsable
coupable, c’est certain : le patient lui-même qui finira par
mourir par erreur ...
Sara Nour, Le Caire.
« Bush interdit officiellement la torture »
C’est le titre incroyable d’une dépêche de l’Agence
France-Presse (AFP) parue non pas il y a cinquante ans mais
il y a quelques jours. Si Bush prend la peine d’interdire
officiellement la torture, c’est qu’elle n’était interdite
qu’officieusement, avec tout ce que cela suppose.
Sylvio Le Blanc, Montréal (Québec).
Un curieux choix
Formedia Egypte est un programme de formation pour les
professeurs de français en Egypte qui a pour objectif le
renforcement linguistique chez les enseignants de français
du secteur gouvernemental. Ce programme réalisé par le CFCC
fonctionne depuis 3 année comme suit : un groupe de 20
enseignants sélectionnés chaque année dans chaque
gouvernorat, pendant 3 ans, c’est-à-dire au total 60
professeurs par gouvernorat bénéficient d’une formation sur
l’année. Ces groupes sont encadrés par des
formateurs/tuteurs dont je suis un. Chaque été, certains de
ces tuteurs/formateurs partent à Limoges en stage. Ayant
participé activement depuis 3 ans à ce travail dans le
gouvernorat d’Assiout, assisté au centre du Tadrib et au
CFCC aux différents stages et réunions, je suis plus
qu’étonné du choix très arbitraire de cette année ! En
effet, a été choisi d’Assiout cette année, une collègue qui
a abandonné la formation depuis 4 ans et qui se prépare à
partir en Arabie saoudite rejoindre son époux médecin
là-bas. De plus, d’autres ont été choisis ne faisant pas
partie de la formation !!! En fait, le choix fait cette
année est loin d’être juste.
Ali Abouzeid Tammam Farraj,Professeur et formateur de
français,Assiout.
L’Inde, pays des drôles !
L’Inde devient un pays où l’on trouve tous les drôles. Ce
pays réunit toutes les contradictions en même temps : la
pauvreté à côté de la richesse, l’ignorance à côté des
nouvelles technologies et les armes nucléaires, la violence
à côté de la tolérance, et enfin, le despotisme à côté de la
démocratie, dont les lumières influencent les dernières
élections présidentielles, en en faisant un fait
exceptionnel que tous les pays doivent suivre. En effet,
pour la première fois, une femme a été élue présidente.
Pratibha Patil l’a emporté facilement face au vice-président
sortant, en recueillant 66 % des voix du collège électoral.
L’élection de cette avocate de 72 ans est cependant tout un
symbole dans ce pays où les femmes sont encore victimes de
nombreuses discriminations, et la nouvelle présidente estime
que son élection améliorera la position encore très précaire
des femmes en Inde. Toutes les 3 minutes, une femme y est
violée, assassinée ou victime de violences. Et les
discriminations ont la vie dure : seulement 8 % des membres
du Parlement sont des femmes. L’élection de Pratibha Patil
reflète donc la montée en puissance des femmes indiennes.
Elles sont de plus en plus nombreuses dans le monde du
travail et occupent parfois des postes importants dans les
entreprises. J’espère que ce fait réveillera chez nous les
consciences et creusera une route vers la réelle démocratie.
Mohamed Farouk Ahmed,Professeur de français, Zagazig.
La Grande question
Je suis très surpris d’apprendre que la langue arabe a des
difficultés d’évolution, voire d’existence, dans un pays
comme l’Egypte que je considère comme la locomotive du monde
arabe au vu de sa production prolifique dans tous les
domaines.
Est-ce que monsieur Samir Hanna Sadeq, dans les pages d’Al-Ahram,
ne pense pas que le problème est éminemment politique ? Sans
une volonté politique unanime et partagée par tous les
acteurs de la société, il me semble que toute tentative en
vue de donner à la langue arabe la place qui lui revient
risque d’être vouée à l’échec.
Taha,Le Caire.