Al-Ahram Hebdo,Environnement | Du souci à se faire 
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 6 au 12 juin 2007, numéro 665

 

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Environnement

Journée Mondiale de l’Environnement. « La fonte des glaces : une question brûlante ? ». Cette année, le thème des célébrations a mis en lumière les effets des transformations du milieu polaire sur le climat du monde entier, y compris l’Egypte.  

Du souci à se faire  

Dans le cadre de l’Année polaire internationale (2007-2008), le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) pouvait difficilement retenir un sujet autre que la fonte des glaces pour célébrer la Journée mondiale de l’environnement. Elle expose en effet des millions de personnes à des risques d’inondations, de sécheresse et de pénurie d’eau. Selon Akim Steiner, secrétaire général adjoint des Nations-Unies et directeur exécutif du PNUE, le changement climatique amplifie les disparités entre riches et pauvres et accentue les tensions portant sur des ressources naturelles fragiles et de plus en plus rares telles que les terres arables et l’eau douce. « Il augmente la possibilité de voir naître une nouvelle catégorie de déplacés, à savoir les réfugiés environnementaux », assure Steiner.

Beaucoup d’encre a coulé pour couvrir les différentes dimensions de ce sujet qui fait souvent la une de publications aussi célèbres que le Times. Et des dizaines de conférences l’ont aussi traité. Mais selon Steiner, aucun accord n’a été convenu en ce qui concerne les réductions soutenues des émissions des gaz à effet de serre nécessaire afin de stabiliser l’atmosphère. « Une volonté politique collective et décisive est la dernière pièce manquante du puzzle. Bien que de nombreux secteurs de la société se mettent à l’œuvre pour pallier le changement climatique, y compris les autorités locales, l’industrie, le secteur financier et la société civile, les réformes dans le processus politique en général demeurent d’une lenteur frustrante », estime Steiner.

L’Egypte, comme d’habitude depuis la nomination du troisième ministre de l’Environnement Magued Georges, célèbre la Journée mondiale de l’environnement  (5 juin) avec de gros moyens, fortement encouragée pour la deuxième année successive par Madame Suzanne Moubarak. Le ministère de l’Environnement a consacré une vingtaine d’activités pour fêter l’occasion, et ce en étroite collaboration avec les ministères concernés et certains gouvernorats.

« Le thème de cette année qui est le changement climatique ou le phénomène de la fonte des glaces dû au réchauffement de la planète est celui le plus souvent abordé ces dernières années, et l’Egypte, avec ses nombreuses côtes, est très concernée », explique Magued Georges.

Le ministère de l’Environnement a alors organisé une exposition sur les changements climatiques au siège du centre culturel environnemental Bayt Al-Qahira (la maison du Caire), avec un coin consacré aux énergies renouvelables solaire et éolienne. En coopération avec la compagnie pétrolière Shell, le ministère de l’Environnement a projeté le documentaire lauréat An Unconvenient Truth (une vérité qui dérange) de l’ex-candidat aux présidentielles américaines Al Gore, primé par deux 2 Oscars en 2007. Le secteur privé, les ambassades et quelques ministères concernés ont profité de l’occasion pour exposer des technologies amies de l’environnement. Un forum sur les changements climatiques a de plus pris place à travers lequel les experts ont abordé le thème du Mécanisme du Développement Propre (MDP) qui figure comme l’un des outils les plus importants du protocole de Kyoto. Il vise à la réduction du dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre, qui alimente le plus le phénomène des changements climatiques.

 

Réserves naturelles gratuites

L’exposition et le forum ne sont que deux exemples. La liste des activités en Egypte pour fêter la Journée mondiale de l’environnement a compris aussi l’ouverture gratuite des réserves naturelles au public, la publication de brochures, ou encore du magazine pour enfant Bezra, sur le thème de la célébration. En outre, des concours pour enfants et adultes ayant pour thème le changement climatique ont été organisés et les prix seront distribués le 10 juin. Une campagne de sensibilisation a eu lieu au centre culturel Saqiet Al-Sawi ainsi que des campagnes de retrait de carte grise des véhicules trop polluants. Mais la nouveauté cette année est l’organisation du premier Festival international du Nil pour les films environnementaux, du 5 au 12 juin (voir encadré).

Avec le thème de la fonte des glaces choisi cette année, il s’agit de nommer les choses par leur nom. Le phénomène du changement climatique n’est pas nouveau, mais les différentes activités de l’homme, surtout industrielles, ont fait que le rythme de ces changements s’accélère. Des pays vont souffrir plus que d’autres de ces changements. « Les ressources en eau seront grièvement touchées durant les années à venir et les experts en eau avouent que 3 des 10 pays du Bassin du Nil, y compris l’Egypte, souffriront d’une pénurie à l’horizon 2025. Le réchauffement, la sécheresse et le raccourcissement des saisons de pluie font que les ressources du Nil diminuent », commente le Dr Emadeddine Adli, président du Forum international des organisations de la société civile pour le développement du Bassin du Nil, connu sous le nom de NBD (Nile Basin Discourse) et PDG du Bureau Arabe pour la Jeunesse et l’Environnement (BAJE). Ce qui aura des répercussions négatives sur l’agriculture, qui consomme à elle seule 85 % de ressources en eau du pays. « Outre les effets sur l’eau potable et l’agriculture, l’élévation du niveau de la mer, conjuguée à l’augmentation prévue de la température, pourrait déplacer des millions de personnes vivant dans les régions de basse altitude, telles que le Delta du Nil », explique le Dr Moustapha Kamal Tolba, expert international de l’environnement et ancien directeur exécutif du PNUE. La situation est dangereuse et une prise de conscience rapide est nécessaire. Mais reste un mot à dire : sans volonté politique publique, les efforts individuels sont vains.

Dalia Abdel-Salam

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La pédagogie
par le cinéma

Pour la première fois en Egypte, un Festival des films environnementaux figure parmi les célébrations. L’idée est bienvenue, mais pas la programmation un peu décevante.

Sensibiliser à travers l’art a un effet magique : un seul film peut atteindre des objectifs que des dizaines de conférences n’oseraient pas imaginer. C’est ainsi qu’est apparue l’idée d’organiser le premier Festival international du Nil pour les films environnementaux (5-12 juin 2007). Organisé par les ministères de l’Environnement, de la Culture et de l’Information, avec la coopération de l’Association du Raffinement du Goût artistique pour le Développement de l’Environnement (ARGADE), il s’inscrit en parallèle aux célébrations de la Journée mondiale de l’environnement. « Cette idée vise à faire d’une pierre deux coups : encourager les sujets sérieux dans les films et aider à la conservation de l’environnement à travers la sensibilisation. Nous sommes prêts à encourager toutes les idées novatrices relatives à la sauvegarde de l’environnement », assure le ministre de l’Environnement, Magued Georges.

Quant à l’artiste et caricaturiste égyptien Moustapha Hussein, président du Festival ainsi que de l’ARGADE, il estime que le festival est la voie pour créer une opinion respectueuse de l’environnement.

44 films et documentaires venant de 14 pays, dont le Canada, la Chine, l’Egypte, les Etats-Unis, l’Inde, l’Italie ou l’Indonésie sont projetés durant ce festival. Trois prix (or, argent et bronze) en plus d’un certificat d’honneur seront attribués dans 4 catégories : long métrage, court métrage, documentaire long et documentaire court. Deux jurys, un pour les films et l’autre pour les documentaires, choisiront les lauréats.

Un bémol est à noter cependant, au vu des films égyptiens présentés, à savoir Africano et Gahim taht al-maa (un enfer sous l’eau). Pas vraiment récents, en particulier le second, ils n’ont d’environnemental que leur milieu de tournage. Et non pas le sujet comme on est en droit d’attendre. Une fausse note que les spectateurs considéreront impardonnable l’année prochaine.

D. A.  

Programme, lieux et heures de projection sur :http://www.nilefestival.org/

 




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