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 Semaine du 4 à 10 avril 2007, numéro 656

 

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Conflit arabo-israélien. C’est dans les camps du Liban que se ressent le plus le problème des réfugiés palestiniens. Aux alentours de 600 000, ils suscitent la suspicion dans le pays hôte et sont une cible désignée pour Israël.

Une nakba qui ne s’est pas arrêtée en 1948

Beyrouth,
De notre correspondant —
Ce chauffeur de taxi résume en quelques mots les caractéristiques d’une crise qui date depuis un peu plus d’un demi-siècle. Si la police libanaise découvre son travail en noir, il sera immédiatement arrêté et son véhicule confisqué pour violation des droits de travail. N’est-il pas palestinien ? Et donc pas autorisé à mener aucune activité professionnelle sur le territoire libanais. 73 métiers sont interdits aux Palestiniens, pas de citoyenneté, pas de passeport, pas de voyage ... Ici, figure le plus important nombre des réfugiés palestiniens. 400 000, selon l’Unrwa, et 600 000, selon les chiffres officiels libanais, soit 10 % de la totalité des réfugiés palestiniens mais aussi 10 % de la population libanaise. Presque tous sont entassés dans 12 camps en plus de quelques agglomérations de part et d’autre au Liban, notamment dans la Béqaa, Saïda et Sour (Tyr). C’est ce que certains appellent la ceinture de la misère. En dépit d’une résolution onusienne, celle de 194, le sort de ces Palestiniens ne semble en rien heureux. A chaque fois qu’une activité diplomatique sur le dossier palestino-israélien est à l’horizon, l’espoir est relancé chez ce peuple voué à vivre sans terre et en plus dans la peur. Ils vivent dans l’attente de rentrer chez eux. Parce qu’ici ils sont sans cesse surveillés, suivis et poursuivis. Le Liban ne veut pas voir se répéter les événements de 1975, lorsque des affrontements avaient éclaté entre Palestiniens et chrétiens libanais, menant plus tard à la guerre civile libanaise. Sans oublier ces Israéliens envahissant le pays. Les réfugiés étaient ciblés et des massacres ont eu lieu. A Sabra et Chatila, les Palestiniens tombent. Le Libanais ordinaire aussi bien que le réfugié palestinien ont gardé la scène dans leur mémoire. A 15 km au nord de la ville de Tripoli, dans le Liban nord, s’élève le camp de Nahr Al-Bared (le fleuve du froid). C’est le deuxième plus important camp du pays, après celui de Aïn Al-Helwa. Ici, vivent quelque 35 000 Palestiniens, tous originaires de la Galilée en Palestine, dont 20 000 familles enregistrées comme étant les plus démunies. Les conditions de vie ne sont pas celles d’une vie. Ils sont souvent entassés dans une chambre et les 9 écoles présentes dans le camp travaillent matin et soir pour pouvoir accueillir ce nombre impressionnant. Pollution, pauvreté, tension, discrimination ...

Pour ces réfugiés de la Palestine, la nakba ne s’est pas arrêtée en 1948, elle est crue et nue devant eux jour et nuit. Les décisions internationales, les mesures juridiques, les aides économiques finissent par être juste des calmants dont l’effet disparaît avec le lever du soleil. Tout est fait pour dire « Palestiniens, on ne veut pas de vous ici ». Les Libanais veulent leur départ mais les Palestiniens veulent aussi partir. C’est le contexte politique qui l’empêche, Israël en d’autres termes.

A chaque fois que l’on parle de paix, les réfugiés palestiniens sont présentés comme l’obstacle, par Israël. Laisser tomber le droit au retour ? Abou-Moustapha, ce réfugié de 62 ans, dit en regardant la mer : « C’est grâce à elle que l’espoir est toujours là ». Le rêve est toujours .

Maher Meqled

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Des initiatives restées lettre morte

La communauté internationale s’est intéressée à la paix au Moyen-Orient notamment à partir de 1991 par une série d’accords et d’initiatives qui n’ont en rien contribué à mettre fin à l’occupation israélienne.

Conférence de Madrid
L’Espagne, soutenue par les Etats-Unis et l’URSS, accueille en 1991 la première tentative internationale pour initier un processus de paix au Proche-Orient. La Syrie, la Jordanie, le Liban et les Palestiniens sont invités à table avec Israël. Une solution en deux étapes pour régler le conflit est proposée : une première étape de gouvernance intérimaire palestinienne, puis une seconde pour régler les statuts définitifs des points bloquants. La première étape aboutit aux Accords d’Oslo.

Les Accords d’Oslo
Dits aussi accord de Jéricho-Gaza du 13 septembre 1993, ils  ont été signés à Washington en présence de Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’OLP, Yitzhaq Rabin, premier ministre israélien, et de Bill Clinton, président américain, pour poser les premières pierres à une résolution du conflit israélo-palestinien. Ils établirent également l’Autorité palestinienne.

Accords de Wye Plantation (Oslo II)
Signés le 23 octobre 1998 par Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, et Benyamin Netanyahu, premier ministre israélien, en présence de Bill Clinton. Ils préparent de nouvelles évacuations israéliennes sur 13 % de la Cisjordanie.

Sommet de Camp David II
Il s’est tenu en juillet 2000 dans la résidence de Camp David en présence de Bill Clinton, Yasser Arafat et de Ehud Barak. Les négociations ont échoué pour trois grands obstacles.

1. Les frontières : Malgré les termes discutables de la résolution 242 sur l’ampleur du retrait après la guerre de 1967, les négociateurs palestiniens avaient accepté la ligne verte comme frontière de la Cisjordanie lors des Accords d’Oslo de 1993. Or, Barak et Clinton proposaient qu’Israël annexe 9 à 10 % de la Cisjordanie, en échange de 1 à 3 % dans le Néguev, et maintienne temporairement une zone intermédiaire sous contrôle du Tsahal ainsi qu’une bande sur 15 % de longueur du fleuve du Jourdain.

2. Le statut final de Jérusalem : Il ne fut proposé aux Palestiniens qu’un contrôle, et non une souveraineté, sur une large partie de Jérusalem-Est, notamment sur les lieux saints.

3. Les réfugiés palestiniens : leur droit au retour a été complètement refusé par les négociateurs israéliens.

Sommet de Taba
Clinton convoqua en janvier 2001 Arafat et Barak sur la base de nouveaux paramètres de négociations pour résoudre dans l’urgence les différents points du conflit, après l’échec de Camp David II et le déclenchement de la seconde Intifada.

Les Israéliens ramenèrent à 6 % les annexions qu’ils veulent maintenir en Cisjordanie.

Les deux parties acceptèrent la suggestion de Clinton de faire de Jérusalem une « ville ouverte », avec une souveraineté palestinienne sur les quartiers arabes et lieux saints musulmans, et une souveraineté israélienne sur les quartiers juifs. Le problème demeura sur la zone attenant l’Esplanade des mosquées (le Mont du Temple pour les juifs).

Quant à la question des réfugiés, il fut accepté que cela soit planifié sur 5 ans.

La chute de Clinton et de Barak dans leurs élections et la venue de George Bush et Ariel Sharon met fin à ce plan, mais un groupe informel composé des mêmes négociateurs poursuit les négociations qui débouchèrent sur l’Initiative de Genève.

Plan Tenet
C’est plutôt un plan de sécurité, établi en 2002 sur le rapport Mitchell. Il prévoit un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens, et la mise en place d’institutions de coordination entre les deux parties.

Initiative de Genève
C’est un plan de paix alternatif établi en décembre 2003 par les partenaires des négociations de Taba pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Les accords, très détaillés, prévoient :

Le partage de la souveraineté sur Jérusalem, qui serait la capitale des deux Etats, les quartiers arabes et l’Esplanade des mosquées étant sous souveraineté palestinienne.

L’évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie et de la totalité de la bande de Gaza, et le règlement de la question de la circulation entre Cisjordanie et Gaza.

Une indemnisation des réfugiés palestiniens, mais une forte limitation du droit au retour dans les territoires contrôlés par Israël, ce qui revient presque à la renonciation des Palestiniens exilés à rentrer.

La Feuille de route
C’est un projet mis en place en avril 2003 par le Quartette (Etats-Unis, Russie, Nations-Unies et Union européenne).

Il est basé sur différentes étapes :

Phase 1 : Mettre fin au terrorisme et à la violence, normaliser la vie des Palestiniens et mettre en place les institutions palestiniennes (en 2003).

Phase 2 : La création d’un Etat palestinien indépendant aux frontières provisoires, doté des attributs de la souveraineté et fondé sur la nouvelle Constitution (2004).

Phase 3 : Accord sur le statut permanent et fin du conflit israélo-palestinien (2004-2005) qui devront aboutir à un statut permanent.

Karim Farouk

 




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