Des initiatives restées lettre morte
La communauté internationale s’est intéressée à la paix au
Moyen-Orient notamment à partir de 1991 par une série
d’accords et d’initiatives qui n’ont en rien contribué à
mettre fin à l’occupation israélienne.
Conférence de Madrid
L’Espagne, soutenue par les Etats-Unis et l’URSS, accueille
en 1991 la première tentative internationale pour initier un
processus de paix au Proche-Orient. La Syrie, la Jordanie,
le Liban et les Palestiniens sont invités à table avec
Israël. Une solution en deux étapes pour régler le conflit
est proposée : une première étape de gouvernance intérimaire
palestinienne, puis une seconde pour régler les statuts
définitifs des points bloquants. La première étape aboutit
aux Accords d’Oslo.
Les Accords d’Oslo
Dits aussi accord de Jéricho-Gaza du 13 septembre 1993, ils
ont été signés à Washington en présence de Yasser Arafat,
président du comité exécutif de l’OLP, Yitzhaq Rabin,
premier ministre israélien, et de Bill Clinton, président
américain, pour poser les premières pierres à une résolution
du conflit israélo-palestinien. Ils établirent également
l’Autorité palestinienne.
Accords de Wye Plantation (Oslo II)
Signés le 23 octobre 1998 par Yasser Arafat, président de
l’Autorité palestinienne, et Benyamin Netanyahu, premier
ministre israélien, en présence de Bill Clinton. Ils
préparent de nouvelles évacuations israéliennes sur 13 % de
la Cisjordanie.
Sommet de Camp David II
Il s’est tenu en juillet 2000 dans la résidence de Camp
David en présence de Bill Clinton, Yasser Arafat et de Ehud
Barak. Les négociations ont échoué pour trois grands
obstacles.
1. Les frontières : Malgré les termes discutables de la
résolution 242 sur l’ampleur du retrait après la guerre de
1967, les négociateurs palestiniens avaient accepté la ligne
verte comme frontière de la Cisjordanie lors des Accords
d’Oslo de 1993. Or, Barak et Clinton proposaient qu’Israël
annexe 9 à 10 % de la Cisjordanie, en échange de 1 à 3 %
dans le Néguev, et maintienne temporairement une zone
intermédiaire sous contrôle du Tsahal ainsi qu’une bande sur
15 % de longueur du fleuve du Jourdain.
2. Le statut final de Jérusalem : Il ne fut proposé aux
Palestiniens qu’un contrôle, et non une souveraineté, sur
une large partie de Jérusalem-Est, notamment sur les lieux
saints.
3. Les réfugiés palestiniens : leur droit au retour a été
complètement refusé par les négociateurs israéliens.
Sommet de Taba
Clinton convoqua en janvier 2001 Arafat et Barak sur la base
de nouveaux paramètres de négociations pour résoudre dans
l’urgence les différents points du conflit, après l’échec de
Camp David II et le déclenchement de la seconde Intifada.
Les Israéliens ramenèrent à 6 % les annexions qu’ils veulent
maintenir en Cisjordanie.
Les deux parties acceptèrent la suggestion de Clinton de
faire de Jérusalem une « ville ouverte », avec une
souveraineté palestinienne sur les quartiers arabes et lieux
saints musulmans, et une souveraineté israélienne sur les
quartiers juifs. Le problème demeura sur la zone attenant
l’Esplanade des mosquées (le Mont du Temple pour les juifs).
Quant à la question des réfugiés, il fut accepté que cela
soit planifié sur 5 ans.
La chute de Clinton et de Barak dans leurs élections et la
venue de George Bush et Ariel Sharon met fin à ce plan, mais
un groupe informel composé des mêmes négociateurs poursuit
les négociations qui débouchèrent sur l’Initiative de
Genève.
Plan Tenet
C’est plutôt un plan de sécurité, établi en 2002 sur le
rapport Mitchell. Il prévoit un cessez-le-feu entre
Israéliens et Palestiniens, et la mise en place
d’institutions de coordination entre les deux parties.
Initiative de Genève
C’est un plan de paix alternatif établi en décembre 2003 par
les partenaires des négociations de Taba pour résoudre le
conflit israélo-palestinien. Les accords, très détaillés,
prévoient :
Le partage de la souveraineté sur Jérusalem, qui serait la
capitale des deux Etats, les quartiers arabes et l’Esplanade
des mosquées étant sous souveraineté palestinienne.
L’évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie et de la
totalité de la bande de Gaza, et le règlement de la question
de la circulation entre Cisjordanie et Gaza.
Une indemnisation des réfugiés palestiniens, mais une forte
limitation du droit au retour dans les territoires contrôlés
par Israël, ce qui revient presque à la renonciation des
Palestiniens exilés à rentrer.
La Feuille de route
C’est un projet mis en place en avril 2003 par le Quartette
(Etats-Unis, Russie, Nations-Unies et Union européenne).
Il est basé sur différentes étapes :
Phase 1 :
Mettre fin au terrorisme et à la violence, normaliser la vie
des Palestiniens et mettre en place les institutions
palestiniennes (en 2003).
Phase 2 :
La création d’un Etat palestinien indépendant aux frontières
provisoires, doté des attributs de la souveraineté et fondé
sur la nouvelle Constitution (2004).
Phase 3 :
Accord sur le statut permanent et fin du conflit
israélo-palestinien (2004-2005) qui devront aboutir à un
statut permanent.
Karim
Farouk