Etats-Unis-Monde
arabe .
Le Quartette arabe
naissant
serait tout à fait
d’inspiration
américaine,
mettant en avant les pays
arabes les plus
modérés et les plus
importants pour Washington
à l’heure
actuelle.
Pour
jouer un air plus moderato
Le
Quartette arabe un
terme tout
à fait récent qui
vient
d’apparaître sur la scène
politique.
Celui-ci, regroupant
l’Egypte,
l’Arabie saoudite, la
Jordanie et les
Emirats
arabes unis,
n’est pas un
comité
mandaté par la Ligue
arabe, mais
il a
presque été
formé
d’après une
volonté
purement américaine.
Cette nouvelle
formule a
reçu son baptême
durant la
rencontre de la secrétaire
d’Etat, Condoleezza Rice, avec
ses homologues de
ces quatre
pays qui a eu lieu
à Assouan,
quelques
jours avant la
tenue du
dernier sommet
arabe. Le but
déclaré de
cette rencontre
était
d’évoquer les moyens de
relancer le
processus de paix
israélo-palestinien
avant la
tenue du
sommet.
Mais selon les
observateurs, le
doute avait
plané sur
cette
rencontre, notamment
sur le
choix de ces pays
posant
alors la question :
Quelle
est
l’intention américaine
derrière la création de
ce Quartette ? Et
pourquoi
ces quatre pays
seulement ?
N’est-ce pas Rice qui avait
au départ
entrepris la formation de «
l’axe des modérés »,
connu sous
l’appellation de «
groupe 6+2 » des pays
modérés, pays
du Golfe
avec l’Egypte et la
Jordanie
contre le camp d’extrémistes ?
Mais elle
s’est
résolue finalement
à
sélectionner quatre
seulement pour former le
groupe.
Mais quels
sont les
critères derrière le choix
de ces
quatre membres ? « Au
départ, il
s’agit des pays qui
ont
d’excellentes relations
bilatérales avec les Etats-Unis,
qui les qualifient
d’interlocuteurs
privilégiés,
d’alliés
principaux dans la
région.
Mais le fait de les regrouper
au sein
d’une seule coalition
est susceptible de
leur donner
plus de force pour orienter la
politique
arabe selon la
boussole
américaine », estime le
politologue
égyptien Ahmad Sabet. «
D’autres pays,
comme le Qatar
ou Bahreïn,
par exemple,
ont été
écartés
étant donné les
différends qui les
opposent à
l’Arabie
saoudite », ajoute
Sabet.
Celui-ci met aussi en
relief des relations troubles de
l’Egypte avec le Qatar pour sa
chaîne de
télé Al-Jazeera, mal
vue des
autorités du
Caire comme
de la plupart des pays
arabes.
L’Egypte
et la Jordanie
sont
normalement en tête de
liste, ces
deux pays
étant signataires de
traités de
paix avec Israël et
dont la
stratégie dans la
région va
de pair avec celle
américaine.
D’ailleurs, comme le
rappelle
Sabet, l’Egypte
détient
plusieurs dossiers sécuritaires
importants : « Elle
joue un
rôle important quant au contrôle
de la frontière avec
Israël, fait
pression
sur les Palestiniens pour
l’affaire
Shalit, procède
à la formation de la police
iraqienne ».
Autant de
rôles qui en font un allié
privilégié. Pour
l’Arabie
saoudite, elle
occupe
aujourd’hui une place
distinguée
sur l’échiquier
régional.
Riyad est un
acteur
majeur au Liban, le
gardien des
principaux lieux saints
musulmans. Sa position de
premier pays producteur de
pétrole le met en situation de
force. L’Arabie
saoudite a
su jouer le
rôle de
médiateur entre les
organisations
palestiniennes, le
Hamas et le
Fatah, pour aboutir aux
accords de La Mecque qui,
depuis, ont
conduit à la formation d’un
gouvernement
palestinien
d’union nationale. Quant
aux Emirats,
ils sont
un pays du
Golfe connu pour «
sa situation
financière
privilégiée et pour être
acceptable sur le
niveau
arabe. Des bases navales
et militaires
américaines
sont installées
dans ce
pays », affirme le
politologue
Moustapha Magdi. De plus,
ces quatre
pays seraient
disposés à
soutenir la
politique américaine
contre
l’Iran. Evidemment, sans
le recours
à l’option
militaire (Lire article).
Ces quatre
pays qui affichent de
toute façon
leurs distances avec la
politique
iranienne, en particulier
sur le dossier
nucléaire.
« La
mise sur
pied d’un quartette arabe
traduit les
difficultés de l’Administration
Bush prise
dans le bourbier
iraqien. Par
cette alliance, Washington
cherche à
faire approuver
sa nouvelle
stratégie en Iraq », dit
Abdel-Ghaffar
Chokr,
directeur du Centre
d’études
arabes, sans oublier
que
l’affaire iraqienne se
situe dans
le cadre arabe
général.
Quant au
processus de
paix, ce
quartette va-t-il
poursuivre la
tâche de
l’actuel Quartette international (Etats-Unis,
Union européenne,
Russie et
Onu) ? Ban Ki-moon, le
secrétaire
général de l’Onu,
avait
déclaré qu’«
il faut
creuser
cette idée très
intéressante » de
réunir non
seulement les Israéliens
et les Palestiniens,
mais aussi
des représentants
du « Quartette
arabe ».
Egalement, Javier Solana, le
représentant de l’Union
européenne,
avait dit : «
Nous
prévoyons que la
prochaine
réunion du Quartette
international se tiendra
dans la
région et si possible
qu’une
autre y associera le
Quartette arabe ».
Des
analystes
mettent en doute
l’utilité pour les
Arabes de
ce regroupement. « Pas
d’espoir à
en tirer,
il va
aider à
l’application de la vision
américaine qui
cherche en premier lieu
à assurer
la sécurité
israélienne et non pas à
récupérer les
droits
palestiniens », affirme
Sabet.
Preuve en est
qu’Ehud
Olmert, le premier ministre
israélien, qui se
refusait
toujours à de
véritables
négociations avec les
Palestiniens, a d’ores et
déjà fait savoir que
ce serait
« très
positif si les pays
arabes
modérés s’efforçaient de
faire avancer le
processus de
paix en
suivant les grandes
lignes de
l’initiative saoudienne »
et s’est
dit prêt à
participer
à une
telle
réunion, qui pourrait se
tenir en
Egypte ...
Des
formules de
toutes sortes qui se
mettent en place pour
tenter de
réaliser les intérêts
autant des
Américains que des
régimes arabes.
Aliaa
Al-Korachi