Al-Ahram Hebdo, Evénement | « Ben Eliezer a un long registre à son actif »
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Egypte-Israël . Uri Avnery, écrivain et journaliste israélien, militant des droits palestiniens et pacifiste convaincu, affirme que la liquidation des soldats égyptiens en 1967 n’est pas le seul crime de guerre israélien.

« Ben Eliezer a un long registre à son actif »

Al-Ahram Hebdo : Avez-vous vu ce documentaire L’esprit de Shaked à l’origine de cette affaire ?

Uri Avnery : Certainement. D’ailleurs, nous savons qu’à la fin de la guerre de juin 1967, un grand nombre de soldats égyptiens ont été tués dans le Sinaï pendant leur retrait en direction du Canal de Suez. C’est un fait bien établi. Mais la question qui s’est posée était de savoir si l’armée israélienne avait dû oui ou non leur donner de l’eau puisque nombreux d’entre eux sont morts de soif et d’épuisement. Un tel comportement se rapproche beaucoup d’un crime de guerre. Nous l’avions appris à l’époque, mais l’on ne pouvait pas le publier étant donné la censure militaire qui a interdit de diffuser de telles informations. A l’époque, j’étais le rédacteur en chef d’un hebdomadaire et je n’ai pas réussi à publier le fait. Ce n’était d’ailleurs pas le premier crime de guerre de ce genre contre les soldats égyptiens. En 1956, Rafael Eitan, qui est devenu chef d’état-major, a permis à ses troupes de tuer un grand nombre de soldats égyptiens entre Charm Al-Cheikh et Al-Tor, dans le Sud-Sinaï. Ils étaient pris en tenailles entre le bataillon israélien qui avait envahi Charm Al-Cheikh à partir des frontières orientales et les paras commandés par Eitan, connus sous le nom de Raful, après avoir progressé d’Al-Tor au sud.

Un même scénario s’est répété en 1956 lorsque les Britanniques et les Français ont attaqué le Canal de Suez. Un grand nombre de soldats égyptiens se sont trouvés encerclés entre Israéliens et Franco-britanniques. C’est ce qui a poussé le commandement égyptien à ordonner à ses troupes de se retirer sur la ligne du Canal de Suez le plus rapidement possible pour qu’elles ne soient pas liquidées. La chose s’est répétée en 1967.

— Le document souligne que c’est Benyamin ben Eliezer, actuel ministre des Infrastructures, qui a conduit l’opération de liquidation des soldats égyptiens en 1967. Etiez-vous au courant de ce fait ?

— Non, je ne le savais pas. Mais Ben Eliezer a, à son actif, un long registre, lorsqu’il commandait les troupes israéliennes en Cisjordanie en juin 1967, puis, lorsqu’il est devenu le responsable des contacts avec le Parti des Phalanges au Liban. C’est lui qui a préparé l’invasion israélienne du Liban en 1982.

— Dans le film, il y a ces témoignages selon lesquels les avions israéliens survolaient les soldats égyptiens, les poursuivaient dans le désert puis les mitraillaient. Est-ce un fait avéré ?

— Oui. C’est une histoire très triste et qui aurait dû être condamnée. Mais je suis sûr qu’aucun membre du commandement militaire israélien de l’époque n’aurait rien fait pour interdire ces pratiques. La seule qui a été soulevée était celle de savoir s’il fallait donner de l’eau ou non aux soldats égyptiens qui se retiraient du Sinaï.

— Pensez-vous qu’il faut traduire en justice des officiers ou des soldats de l’unité Shaked ?

— S’il y a des gens qui le veulent en Egypte, pourquoi pas ?

— Selon la loi israélienne, les Egyptiens ou les activistes des droits de l’homme israéliens peuvent-ils mener une poursuite judiciaire pour la liquidation des prisonniers égyptiens ?

— La loi israélienne n’est pas claire en ce qui concerne cette question, d’autant plus que les soldats n’ont pas parlé de capture ou du meurtre de soldats égyptiens. Cependant, la loi israélienne, tout comme le droit international, interdit l’exécution des prisonniers de guerre. Et si une personne donne l’ordre de tuer des prisonniers de guerre, cela serait illégal et aux soldats de ne pas lui obéir. Mais si les soldats avaient reconnu les faits, cela serait devenu automatiquement un crime de guerre. Ceci parce que, comme je viens de l’affirmer, la loi israélienne et le droit international interdisent de tuer les prisonniers.

Mais je n’ai pas d’informations suffisantes sur les conditions de cette opération. Il faut donc consulter un expert juridique.

Achraf Aboul-Hol

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