Al-Ahram Hebdo, Voyages | La mort aux trousses
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 Semaine du 28 février au 7 mars 2007, numéro 651

 

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Restauration. Afin de contrer la disparition de la cité antique d’Abydos, et notamment de son complexe funéraire, le Conseil suprême des antiquités lance un vaste projet de réhabilitation qui devrait durer cinq ans.

La mort aux trousses 

La plus grande et la plus ancienne construction funéraire en brique crue est en danger et risque de disparaître. Celle-ci, édifiée par Khasekhemoui, le dernier souverain de la IIe dynastie (vers 3100 av. J.-C.), est située dans le gouvernorat de Sohag et est communément nommée par les actuels habitants Chonet al-zébib (le grenier du raisin sec). En fait, les vestiges de cette construction sont toujours dressés. De 12 mètres de haut, cette construction est pour les experts d’une grande importance archéologique, architecturale et religieuse mais vu la croissance démographique, elle risque actuellement de disparaître. Pour l’éviter, le Conseil Suprême des Antiquités (CSA) a décidé de la restaurer et de la consolider. « C’est un grand projet dont le budget atteint près de 10 millions de L.E. Il vise à restaurer, développer et consolider non seulement le bâtiment funéraire, mais encore toute la zone antique d’Abydos », explique Abdel-Hamid Qotb, directeur du département polytechnique au CSA. Selon lui, la durée prévue de ce projet est de 5 ans pour ensuite ouvrir la zone à la visite touristique. En effet, pour Zein Diab, directeur général des antiquités de Sohag, « la planification des constructions antiques annexées assure que ce bâtiment fait partie d’un complexe funéraire composé d’un temple funéraire, du cimetière d’Oum Al-Guéag qui remonte aux Ire et IIe dynasties. Temple et nécropole, tous les deux, sont liés par un chemin montant ». Selon Sabri Abdel-Aziz, directeur des antiquités égyptiennes au CSA, le complexe religieux, le chemin montant et les nécropoles d’Oum Al-Guéag, sont les composants de la cité antique d’Abydos.

L’importance de cette construction est que l’architecture du mur de brique crue reflète pour les archéologues l’évolution de l’Ancien Egyptien durant cette période historique. Le mur, bien qu’il soit en brique crue, est niché. « C’est cette architecture qui a consolidé le mur. En même temps, ces niches jouaient le rôle de fausses portes trouvées dans les tombes des Ve et VIe dynasties à travers lesquelles le défunt passe à l’au-delà », explique Abdel-Aziz. Cette architecture, selon Diab, a été reprise plus tard, mais de façon plus développée dans le complexe funéraire de Djoser, fondateur de la IIIe dynastie, à Saqqara.

 

Trésors méconnus

C’est en fait ce complexe, à la fois religieux et funéraire, qui a fait d’Abydos un lieu vénéré par l’Ancien Egyptien, qui s’y rendait en  pèlerinage tout au long de l’époque pharaonique. L’intérêt a dépassé même les simples habitants pour englober encore les rois qui cherchaient à bâtir leurs temples dans cette région dans le but de commémorer leurs noms, ce qui explique la présence, au centre de la cité antique, des temples de Séthi Ier et son fils Ramsès II, sans oublier la pyramide d’Ahmosis, vainqueur des Hyksos et fondateur de la XVIIIe dynastie. L’antique Abydos comprend en fait beaucoup de trésors, peu connus même pour les spécialistes. Raison pour laquelle Abydos a attiré beaucoup de missions archéologiques à l’instar de la mission américaine dépendant des universités de Pennsylvanie, de New York et de Michigan et la mission allemande de l’Institut allemand des antiquités. #

En dépit de tout cela, le site risque d’être complètement détruit. « Le temple risque de s’effondrer à tout moment. La brique est une matière peu apte à résister à la fois à une longue durée de temps, aux changements climatiques et en plus à l’ambiance générale des alentours », déplore Abdel-Hamid Qotb. Avis partagé par Zein Diab, assurant que la zone n’est plus désertique et son climat n’est plus assez sec pour protéger les constructions archéologiques. Selon lui, l’extension des champs entraîne une irrigation permanente. Quant à l’accroissement démographique, il exige un réseau sanitaire. Deux raisons qui ont comme conséquence de rehausser la nappe phréatique et augmenter le taux de l’humidité dans toute la cité antique. C’est en fait ce qui fragilise les monuments historiques bâtis en brique crue et affaiblit les bases des antiquités en pierre.

Ainsi pour sauver Abydos de disparition, le CSA compte commencer une restauration qui sera la première étape. « On a pris des échantillons de la muraille pour les soumettre à des analyses scientifiques en Espagne afin de connaître les composants exacts de la brique et préciser les méthodes adéquates de leur restauration », explique Abdel-Hamid Qotb. Quant à la protection de la cité antique des dangers extérieurs, celle-ci sera la deuxième étape effectuée par le CSA. Vient en dernière étape le développement touristique de la région. Tout un grand projet qui « permettra de mettre Abydos sur la carte touristique égyptienne, tout en prenant en considération qu’elle est actuellement peu fréquentée », conclut Abdel-Aziz .

Doaa Elhami

 

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