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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 12 au 18 décembre 2007, numéro 692

 

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Opinion
 

Le fait accompli ne fait pas la paix

Morsi Attalla

Je ne serais pas injuste envers les preneurs de décision américains en disant que leur manque de connaissance et de compréhension de l’histoire de la région du Moyen-Orient et de ses peuples, est à l’origine de l’échec de leurs plans pour la région. Il s’agit donc de la capacité de l’Administration américaine à réviser ses positions et à tirer des leçons des échecs consécutifs des problèmes de la région avec en tête le conflit arabo-israélien. Ce conflit est d’ailleurs à l’origine de la majorité des crises régionales !

Washington est incapable de comprendre que la force militaire peut servir d’outil de dissuasion temporaire mais ne peut opprimer la volonté d’une nation, effacer son histoire, détruire sa civilisation ou anéantir sa culture.

Israël soutenu par Washington pose une condition sine qua non à la poursuite du processus de paix. Ils veulent que les Arabes reconnaissent Israël en tant qu’Etat juif où il n’y aurait pas de place pour les Palestiniens, musulmans et chrétiens. Ceci est un emploi abusif de la force qui mène à une haine croissante envers la politique américaine dans la région.

La véritable crise n’émane pas de l’écart des positions entre les Arabes et les Etats-Unis. Elle tient plutôt au climat général qui suscite des craintes quant à l’engagement américain à parvenir à un règlement politique au conflit arabo-israélien basé sur la légitimité internationale.

Dans ce contexte, il incombe à Washington d’entamer une nouvelle ère de relations internationales avec le Moyen-Orient. Ce, afin d’effacer les séquelles de la politique de ces dernières années qui n’avait d’autre slogan que la force. La force qui monopolisait même le droit de définir les notions et les termes, et qui était capable de nommer la « résistance » « terrorisme » et de définir la lutte contre le terrorisme comme un droit légitime d’autodéfense !

Il est grand temps que les Etats-Unis adoptent de nouvelles notions. Ils doivent réaliser que leur force doit émaner de leur capacité de créer la concorde et non du monopole de la confection des critères des droits de l’homme et des formes de démocratie. Ceci prouve que les positions de Washington n’émanent pas de principes fixes mais d’un calcul précis de ses intérêts. Il se peut qu’un pays soit hier un Etat voyou puis devienne demain un Etat modéré. En effet, les appellations changent selon des critères inconstants. Par conséquent, les modérés d’aujourd’hui peuvent devenir extrémistes et vilains selon les calculs de demain. Et les voyous d’hier peuvent devenir demain des raisonnables et des sages qui méritent les applaudissements et les encouragements !

Le monde entier doit savoir qu’Israël planifie depuis des années l’opération de mariage entre la philosophie sioniste pratique, basée sur l’imposition graduelle de nouvelles réalités sur le terrain, et la philosophie du sionisme romantique altéré qui rêve de s’approprier tous les territoires palestiniens jusqu’à la rive est du Jourdain. Les Israéliens se sont noyés dans leurs illusions après 1967 lorsque le désespoir et la dépression qui avaient gagné la Cisjordanie et Gaza leur avaient permis d’ouvrir la porte du travail aux Palestiniens en Israël et d’ouvrir les marchés palestiniens comme débouchés pour les produits israéliens et pour les faire entrer en fraude dans les pays arabes. Les Israéliens ont cru que la normalisation avec les pays arabes allait s’imposer avec le temps si les Palestiniens de la Cisjordanie et de Gaza acceptaient une normalisation totale leur assurant leurs besoins vitaux et compensant l’absence des droits politiques et la perte du rêve de l’Etat et de l’identité !

Mais les illusions des Israéliens ont commencé à se dissiper avec la guerre de 1973 qui a opéré un large éveil dans le monde arabe, notamment en Palestine. En effet, les Palestiniens ont commencé à exprimer leur rébellion contre l’occupation israélienne. Une rébellion qui a connu son apogée avec le déclenchement de la première Intifada en 1987. Cette Intifada n’a commencé à s’éteindre que lorsque les Israéliens se sont trouvés obliger de faire face à la réalité et d’abandonner leur lutte pour aller à Oslo et signer le premier accord de paix direct avec les Palestiniens.

Avec la dissipation de leurs illusions, les Israéliens ont découvert que malgré leur énorme suprématie militaire et le développement économique ainsi que le couvert américain dont ils jouissent, ils n’étaient pas le seul joueur sur la scène et qu’ils ne sont pas les seuls à déterminer le résultat du match. Ils ont découvert la réalité qu’ils avaient longtemps essayé d’oublier. Celle qu’il y a un peuple palestinien et des territoires palestiniens et que sans la reconnaissance de cette réalité, l’avenir et le destin de l’Etat hébreu resteraient suspendus quels que soient les outils d’Israël et sa force.

La prochaine étape sera l’une des plus importantes et des plus dangereuses dans l’histoire de la cause palestinienne. Il incombe donc davantage de conscience, de flexibilité et de capacité d’éviter les erreurs tactiques et stratégiques. En effet, le rêve palestinien de l’indépendance, de l’instauration d’un Etat, de la restitution de Jérusalem et de la résolution du problème des réfugiés doivent être au-dessus de toutes les considérations et de tous les conflits palestiniens.

Pour leur part, les Etats-Unis doivent cesser de soutenir la méthode israélienne qui considère la carte du fait accompli comme un espace ouvert aux concessions fondamentales des Palestiniens en contrepartie de concessions formelles d’Israël.

Nous voulons une paix réelle et non une paix temporaire. Une paix qui ne soit pas fondée sur le fait accompli.

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