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 Semaine du 24 au 30 octobre 2007, numéro 685

 

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Liban. Les efforts diplomatiques de la Troïka européenne ne sont pas parvenus à aplanir les différends entre l’opposition et la majorité. De quoi rendre impossible la tenue des présidentielles à l’heure actuelle.

Crise reportée

Ce n’était pas une surprise. Tout le monde s’y attendait en effet du fait de l’ampleur des divergences inter-libanaises. Les parlementaires de la majorité soutenue par l’Occident et ceux de l’opposition proche de Damas ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord sur le successeur du président sortant, le pro-syrien Emile Lahoud, dont le mandat expire le 24 novembre prochain. Partant, la séance du Parlement prévue hier pour élire un nouveau président du Liban a été reportée au 12 novembre pour favoriser un accord entre l’opposition pro-syrienne et la majorité soutenue par les Occidentaux, a annoncé en début de semaine le secrétariat général du Parlement.

C’est la deuxième fois que les députés sont obligés de reporter une séance consacrée à la présidentielle après l’échec d’une première tentative le 25 septembre. Ce jour-là, les députés de l’opposition avaient boycotté le Parlement pour empêcher que le quorum de deux tiers des députés présentés soit atteint et que les factions anti-syriennes, qui ont, ensemble, une courte majorité, élisent un nouveau chef d’Etat.

Mais ce nouveau report, signe d’un blocage, permettra-t-il de décrisper la situation ? Un des deux candidats issus de la majorité, Nassib Lahoud, pense que les deux camps attendront le dernier moment pour parvenir à un accord.

De même, selon l’analyste Ziad Baroud, « à mesure qu’on s’approche des dix derniers jours (du délai constitutionnel), le ton va crescendo, mais les chances d’un accord vont parallèlement augmenter », analyse-t-il. Il estime qu’aucun des deux camps n’est en mesure de prendre le dessus. « C’est pour cette raison qu’ils vont devoir composer, ou bien alors arriver jusqu’au bout du délai constitutionnel sans que l’élection ait lieu », poursuit-il, indiquant que « tout peut se jouer à la dernière minute ».

Ce report est intervenu alors que des efforts diplomatiques sont déployés pour favoriser un accord. Les ministres français, espagnol et italien des Affaires étrangères ont effectué une mission commune samedi à Beyrouth. Sans nier l’existence de mésententes, ils ont évoqué un climat plus « positif » et « constructif » entre les protagonistes libanais, les appelant à ne pas rater « le rendez-vous démocratique ». Les diplomates ont également noté un « mouvement de coordination, d’acceptation commune » sur l’échéance présidentielle entre les chrétiens des deux parties.

En effet, les tractations vont bon train. Dimanche soir, une rencontre s’est tenue entre deux leaders chrétiens de l’opposition et de la majorité, le général Michel Aoun et l’ancien président Amine Gemayel, pour « apaiser la tension politique » et favoriser le dialogue entre les deux parties. Chose qui n’aura lieu qu’au prix de nombreuses concessions. Soulignant la gravité de la situation, le conseiller de M. Gemayel, Sélim Sayegh, qui était présent à la réunion, a indiqué qu’il « ne fallait pas sous-estimer la tension qui existe actuellement dans les milieux chrétiens » divisés entre opposition et majorité. « Cette tension pourrait être fondatrice d’une déflagration dont les chrétiens payeront le prix », a-t-il dit.

Le Liban traverse une grave crise politique depuis que l’opposition a retiré ses six ministres du gouvernement de Fouad Siniora en novembre 2006, provoquant une paralysie des institutions, dont celle du Parlement qui élit le président de la République. La majorité insiste pour que le futur président soit issu de son camp, alors que l’opposition met en garde contre l’élection d’un candidat qui ne serait pas « consensuel ».

L’impasse actuelle fait craindre la création d’un gouvernement rival par l’opposition, aboutissant à la coexistence de deux équipes de l’exécutif, un scénario identique à celui qu’a connu le Liban à la fin de la guerre civile. Beaucoup craignent également l’assassinat d’un autre député de la majorité anti-syrienne avant la nouvelle séance, comme ce fut le cas pour Antoine Ghanem, tué à quelques jours de la session du 25 septembre.

Il s’agissait du sixième assassinat d’un député depuis 2005 dans des attentats imputés par la majorité à la Syrie, qui nie toute implication. Le vice-président américain Dick Cheney a accusé dimanche la Syrie d’utiliser la « corruption et l’intimidation » pour empêcher que le Parlement libanais puisse procéder sans entrave à l’élection du président de la République.

Rania Adel

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