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 Semaine du 10 au 16 Octobre 2007, numéro 683

 

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Iraq. Les deux formations chiites les plus puissantes ont conclu un accord de réconciliation propice à la consolidation de l’Etat iraqien.

Les chiites tentent le front uni

Afin de mettre fin à une rivalité meurtrière, les deux formations chiites les plus puissantes d’Iraq ont conclu samedi dernier un accord de réconciliation. Le Conseil Suprême Islamique d’Iraq (CSII) de Abdel-Aziz Al-Hakim dirigé par son fils, Ammar, et le courant plus radical de Moqtada Sadr disposent tous deux de puissantes milices armées, qui s’affrontent pour le contrôle de la communauté chiite, majoritaire en Iraq. Cette réconciliation chiite devra s’étendre aux autres communautés, a noté Selim Abdullah, porte-parole de l’alliance sunnite au Parlement. Il a souhaité que « l’accord ne se limite pas aux deux mouvements chiites mais s’ouvre sur d’autres formations ».

Cependant, le représentant des Sadristes à Najaf, Lywa Sumaysim, a prévenu que « cet accord ne veut pas dire que nous retournons au gouvernement ou dans les rangs de l’alliance parlementaire ». Les ministres sadristes ont quitté le cabinet de Nouri Maliki et se sont désolidarisés de la majorité gouvernementale. Pour sa part, Ammar, le jeune chef politique, a affirmé que « nous n’avons pas d’autre choix que de construire l’Etat iraqien. La loi doit avoir le dernier mot, et les armes doivent être entre les mains du gouvernement. Les Iraqiens n’ont pas d’autre choix que la tolérance ». Pour lui, l’accord entre le CSII et les Sadristes est l’aboutissement normal d’un processus de rapprochement dicté par la nécessité. « Tout affrontement de quelque sorte que ce soit en Iraq handicaperait le processus politique et notre projet », a assuré Ammar Hakim.

Gamal Zahrane, professeur à la faculté de sciences économiques et politiques à l’Université du Canal de Suez, estime que « cet accord entre les deux influents leaders chiites montre qu’ils veulent accélérer le processus de retrait des troupes étrangères de leur pays. Si les autres courants signent des accords semblables, la violence peut diminuer ».

En revanche, d’autres analystes sont plus pessimistes. « Les différentes communautés iraqiennes ont signé plusieurs accords de réconciliation, mais ces accords n’ont pas donné de véritables résultats. Il existe trop de divergences entre les différentes factions iraqiennes », affirme Hicham Ahmad, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.

Cela dit, les Iraqiens tentent tant bien que mal d’y croire. Le premier ministre iraqien Nouri Maliki a jugé cet accord comme étant « l’expression de la responsabilité nationale » de ces deux formations qui peuvent aligner plusieurs dizaines de milliers de combattants.

 

Cessation des violences

L’accord contient trois points. Le premier évoque une cessation des violences et porte sur la nécessité de respecter le sang iraqien en toutes circonstances et entre toutes les parties. Les deux autres points insistent notamment sur la mise sur pied de comités locaux pour parer à d’éventuelles divergences.

Le mouvement de Moqtada Sadr, formé peu après l’invasion américaine de 2003, est la plus puissante formation chiite d’Iraq et son bras armé, l’armée de Mahdi, particulièrement implantée parmi les classes les plus pauvres de la population chiite, est composée de milliers de militants. L’armée de Mahdi a annoncé le 29 août une trêve de six mois de ses opérations militaires contre les forces américaines, tandis que la branche politique du mouvement s’est retirée de la coalition parlementaire pro-gouvernementale mi-septembre. Moqtada Sadr, son chef, se présente comme un nationaliste intransigeant, ouvertement hostile à l’occupation américaine. De l’autre côté, Hakim dirige le CSII, une autre faction chiite très puissante qui est l’un des piliers de la coalition gouvernementale du premier ministre Nouri Maliki. Le CSII fut fondé en 1982 en Iran en tant que mouvement d’opposition en exil. Cette formation est rentrée en Iraq en 2003. Elle a remporté l’année dernière 30 sièges sur les 275 du Parlement iraqien et rejoint la coalition gouvernementale. Le chef Abdel-Aziz Al-Hakim est réputé pour avoir des liens étroits avec les responsables iraniens, mais il a également été reçu par le président George W. Bush, et évite d’exiger un calendrier de départ du contingent américain.

Depuis des mois, leur rivalité s’est traduite par des affrontements armés, et des assassinats, et plus récemment des violences dans la ville sainte de Kerbala, au sud de Bagdad. Ce dernier épisode avait outré les chiites, qui voient ces affrontements internes entamer l’aptitude de leur communauté à traduire son poids démographique en une dynamique politique efficace. « C’est pour cela que les deux bords ont compris qu’il était dans leur intérêt de passer un accord », a commenté pour l’AFP, Mahmoud Othman, un député kurde. « Je pense que la tension entre les deux les avait affaiblis », a-t-il poursuivi.

La concurrence entre le CSII et les Sadristes tient avant tout de leur histoire récente, et de la nature de leurs clientèles respectives. Mais pour que l’initiative des deux mouvements chiites débouche sur une stabilisation en Iraq, elle doit dépasser le cadre étroit des rapports de sécurité entre leurs milices respectives — ce qui n’est pas encore le cas.

Maha Salem

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